𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝟔: 𝐒𝐀𝐈𝐒𝐎𝐍𝐒.

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NAFIR.



Mes doigts glissaient dans ses cheveux.

Cela faisait un bon moment que personne n'avait dit mot, et je me plaisais dans ce silence quand bien même je voulais entendre sa voix. Une de ses paumes réchauffait ma côte.

Je n'osais pas bouger car je craignais qu'elle la retire.

Mon index roulait autour de ses boucles et je la contemplais avec autant d'amour que d'admiration.

Les souvenirs de notre nuit ensemble après quatre longues années d'attente s'imprégnaient en moi, et je savais que je n'allais jamais les oublier.

L'abstinence avait été certes difficile, mais maintenant que j'avais goûté à l'intimité avec ma femme, je me rendais compte que cette épreuve n'était rien comparée à la tentation que je ressentais à présent.

Chaque fois que je posais les yeux sur elle, je ne pouvais m'empêcher de penser à la douceur de sa peau, à la chaleur de son étreinte, et à la passion qui nous unissait.

Mon cœur se serrait face à l'étendue qu'il ressentait. Je me sentais extrêmement jaloux à l'idée de revenir en ville en sachant que d'autres hommes allaient la voir lorsqu'elle traverserait les marchés.

Je n'avais plus envie qu'elle soit vue, je la voulais pour moi, et moi seul.

Mon amour pour Noor avait grandi au détour de nos conversations, nos guerres et nos paix. Et je ne l'avais même pas vu faire. Chacun des mots qu'elle avait prononcés avait contribuer à me faire tomber, à me faire brûler pour elle. 

Au détour de son petit caractère, de son audace, et de ses petites lèvres que j'avais goûtés une fois avant qu'elle ne disparaisse de longs mois durant.

Je sentais à quel point la façon dont mon cœur pompait était si puissante, si dévorant, que je ne savais pas comment j'allais gérer ce surplus de sentiment.

J'étais complètement dévoué à elle, et je ne désirais qu'elle, avec une intensité qui me surprenait moi-même.

Je savais que personne d'autre ne pourrait jamais la remplacer dans mon cœur, et cette pensée me remplissait à la fois de bonheur et d'inquiétude.

Il fallait vraiment que je fasse preuve d'impartialité pour ne pas sombrer dans un amour fou qui nous dévasterait tous les deux.

Je priais Allah de me donner la force et la sagesse pour naviguer dans cette nouvelle phase de notre mariage, tout en chérissant chaque instant passé avec Noor, cette femme qui avait conquis mon cœur et mon âme pour l'éternité.

— Comment tu te sens ? finissais-je par lui demander.

Un sourire poussa ses pommettes, j'aperçus ses deux fossettes malgré la lueur sombre de la tente. Elle releva les yeux sur moi et je dus mordre l'intérieur de ma bouche pour paraître serein.

Elle plongea dans mes bras, sa tête se colla à mon torse nu, nos peaux brûlaient à l'unisson.

En fin de compte, je n'allais jamais pouvoir gérer ça.

Chaque contact faisait exploser mon ventre. 

Je n'allais pas gérer quoi que ce soit;

— Dis-moi que ça va, demandais-je de nouveau.

— Ça va, je te jure, ça va Nafir, merci.

En la tenant serrée contre moi, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une immense fierté.

NAFIR, le magnifique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant