Play with fire ( Tome 2 )

chapitre quarante.

Mais je sais aussi que le chemin jusqu'à sa guérison était encore très long et que je devais simplement essayer de réparer son cœur comme je le pouvais. Parce que chez Nora, son cœur reste ce qu'il y'a de plus beau.

Et je m'en voudrais éternellement d'avoir osé le briser comme un stupide morceau de verre qu'on fracasse contre le sol.

Elle s'était toujours comportée comme une fille fausse et superficielle, et j'avais longtemps pensé que son cœur était aussi faux et mauvais qu'elle.

Mais finalement, j'avais compris que son cœur était ce qu'il y'a en réalité de plus pur chez elle.

Et j'aurai du priser son cœur pur. Pas le briser.

- Un jour, reprit Camila en s'aspergeant de son parfum fort. J'espère que tu me raconteras ce qu'il s'est passé entre vous pour que vous soyez à la fois si proches et si loin l'un de l'autre.

Si proches et pourtant si loin.

Je crois qu'aucun mot ne pouvait mieux qualifier notre relation.

- Nora était ... ma meilleure ennemie. Lâchais-je subitement sous le regard surpris de Camila. Et j'adorais détester cette petite peste qui me donnait envie de commettre des meurtres à longueur de temps.

Je me laisse tomber sur mon lit et Camila imite aussitôt mon geste tout en demeurant silencieuse comme si elle pensait qu'un seul mot couperait court à mes confidences.

- Nous nous sommes détestés dès le jour de notre rencontre. Et je crois qu'il était vital pour nous de se pourrir la vie. Je me levais en me demandant comment j'allais pouvoir gâcher sa journée, et j'allais me coucher en étant fier d'avoir réussi à récolter l'un de ses fameux regards noirs.

Un sourire fend mes lèvres quand je repense à cette époque durant laquelle Nora et moi étions capables de nous insulter simplement parce qu'on avait le malheur de se croiser dans un couloir au lycée.

- J'ai toujours été quelqu'un de très joueur. Je jouais avec elle jusqu'à ce que ses nerfs ne la lâchent, et elle en faisait de même avec moi. On aimait jouer. On a toujours aimé s'amuser l'un avec l'autre.

- C'est sadique. Me coupe soudain Camila alors qu'un rire discret m'échappe.

C'était purement sadique, ouais. Mais c'était carrément jouissif de voir Nora s'énerver et me lancer des regards sombres quand j'arrivais à lui faire fermer sa bouche.

- Vous étiez tous les deux des joueurs ... et alors ? M'interroge soudain Camila face à mon silence qui semble s'éterniser.

Mes yeux se posent quelques instants sur mes mains moites que je frotte contre mon pantalon de costume, en réalisant que je m'apprête à lui relever la base de notre relation, cette chose de laquelle je n'ai jamais parlé de vive voix jusqu'alors.

Parce que ça avait toujours été notre truc. Et même si tout le monde avait fini par être au courant, ce jeu était longtemps resté notre petit secret à nous. Ce dont on refusait de parler. Nous étions les seuls à connaître la vraie raison de notre soudain rapprochement quand tout le monde pensait qu'on s'étaient appréciés du jour au lendemain.