Chapitre 1 - Irvine ➡️ San Diego

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Zachary

1er  octobre, 23h50

Ce n'était pas vraiment une surprise lorsque j'ai été convoqué dans le bureau du directeur-gérant des Ducks de Anaheim hier matin, au Great Park Ice, l'aréna où se déroule le camp d'entraînement. La conversation n'a même pas duré 5 minutes et a commencé exactement comme celle de l'an dernier.

- Zach, you had a great camp once again. We're pleased to have you in our organization, you're a great goalie and you're still young at 24. As you know, our regular goalie positions are locked up for now but if there's an injury, you're gonna be the first one we call-up in the NHL, like the previous years...

La fin de la conversation était différente toutefois.

- ...this time, though, you have to go through waivers but I believe this will only be a formality, especially at this time of the season, when many players are placed on waivers as well.

- You're not aware of any team that is looking for a goalie?

- No... didn't hear about anyone so I think you can head back to San Diego right away, the Gulls are eager to get you back.

Pour être honnête, la perspective de reprendre mes petites habitudes et de me rapporter aux Gulls, le club-école des Ducks, où j'ai joué pour les trois dernières saisons, me semblait plutôt plaisante. Je subirai une petite baisse de salaire en jouant à San Diego par rapport à ce que je gagnerais dans la LNH mais mon agente m'a tout de même négocié un salaire très acceptable pour la Ligue Américaine et c'est amplement suffisant pour qu'un gars célibataire puisse profiter de la vie à San Diego.

Je me suis changé, j'ai ramassé mon équipement, salué quelques gars et jeté un dernier coup d'œil au Great Park Ice, en me disant que cet aréna moderne ainsi que le Honda Center, où les Ducks jouent leurs matches à domicile, sont les seules choses qui vont me manquer à San Diego, surtout en comparaison du vétuste Pechanga Arena. Par la suite, j'ai pris ma voiture pour me rendre à l'hôtel où j'étais logé pour le camp, j'ai terminé de faire ma valise qui était déjà bien amorcée depuis la veille, j'ai repris la route et à peine une heure plus tard j'étais à mon appartement de Pacific Beach.

J'y ai déposé ma valise puis je me suis rendu à l'aréna pour y laisser mon équipement en arrêtant me chercher un fish taco en chemin. Plusieurs de mes coéquipiers s'entraînaient dans le gymnase, je les ai salués, j'ai parlé au head coach et au coach des gardiens qui m'ont dit qu'ils étaient contents de me voir et qui m'ont demandé de me présenter à l'aréna à 8h00 lundi puisqu'il y avait congé d'entraînement dimanche. Ensuite, j'ai repris le trajet de 8 minutes qui mène à mon appartement.

J'étais vraiment content de revenir à cet appartement. C'est un appartement meublé qui est situé dans un complexe avec des services et installations haut de gamme et je peux marcher de là pour me rendre à la plage. La décoration est moderne et de bon goût et les occupants des autres appartements sont principalement de sympathiques jeunes professionnels, souvent expatriés comme moi. Le complexe dégage une vibe d'auberge de jeunesse, mais en beaucoup plus luxueux. Je ne pourrais jamais me payer un appartement comme ça près d'Anaheim, en tout cas pas avec mon salaire des mineures.

En revenant à l'appartement, j'ai pensé à ce que je pouvais faire pour occuper le reste de la journée. Je devais faire la lessive et me rendre à l'épicerie pour regarnir mon frigo mais je n'en avais pas tellement envie et je me disais que je pourrais reporter ça au lendemain, c'est à ça que servent les dimanches de congé selon moi.

Non, en ce samedi, j'avais le goût de passer une belle soirée, en bonne compagnie, pour célébrer mon retour à San Diego. Je ne peux pas dire que je m'ennuie beaucoup ici. D'abord, je peux compter sur mes coéquipiers, dont plusieurs sont célibataires et sans enfants comme moi, mais je peux aussi compter sur ma liste de contacts qui est bien garnie, particulièrement du côté féminin. Être un athlète professionnel comporte certains avantages et j'avoue en profiter pleinement depuis que je suis ici. Il y a certainement des mauvais côtés aussi, comme le manque d'intimité qui vient avec la célébrité, mais je crois que ce sont surtout les joueurs des Padres qui les subissent, pas ceux des Gulls.

Devoirs et déplacementsWhere stories live. Discover now