𝗰𝗶𝗻𝗾𝘂𝗮𝗻𝘁𝗲-𝗰𝗶𝗻𝗾

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𝙡𝙪𝙘𝙞𝙖

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𝙡𝙪𝙘𝙞𝙖

𝗺𝗮𝗶 𝟮𝟬𝟭𝟱

Mes deux mains sur le volant j'essaye de me concentrer au maximum pour ne pas croiser le regard de Nabil dans le rétro intérieur de ma voiture. Mais pourtant, depuis le début du trajet nos yeux se sont déjà rencontrés une multitude de fois et à chaque fois mon bas ventre et mon corps tout entier s'est réveillé.

Quand mes yeux se sont posés sur lui pour la première fois depuis des mois j'ai directement vu les changements sur son corps. Sa musculature plus épaisse, sa barbe mal taillée et surtout ses cheveux longs. Dire qu'il y a quelques années c'était moi qui lui avait suggéré de se laisser pousser les cheveux, j'avais vu juste, ça lui allait plus que bien. Et au fond, une part de moi ne pouvait s'empêcher de se dire que si il avait fait cette coupe c'était pour moi.

Et j'avais eu l'impression de crever sur place quand nos joues s'étaient touchées. On en était donc rendu à ça, se faire la bise. Se faire la bise alors que tout ce que je rêvais c'était de le prendre dans mes bras, de m'excuser en lui racontant chaque détail qui m'avait poussé à partir tout en le suppliant de me pardonner. Mais je ne pouvais pas, du moins pas encore.

   —   Tu sais quand on peut commencer le tournage ?, me demande Tarik qui est assis sur le siège passager.

Leur voyage n'était pas anodin. Nabil n'était pas là par pur plaisir mais pour le boulot. Après de longues conversations entre les frères j'avais eu le feu vert pour demander à mon tour si il était possible de tourner quelques scènes dans mon quartier. Tarik n'a m'avait rien dit, je ne savais ni le titre du son, ni réellement ce qu'ils voulaient faire comme plan. J'avoue avoir laissé Livio gérer ça, moi depuis que j'étais partie je n'avais écouté aucun de leur son. Pas parce que je ne voulais pas mais parce que j'en étais incapable. Réentendre la voix de Nabil m'aurait trop chamboulé, je le sais, mais surtout, j'avais bien peur de ce qu'il pouvait dire dans ses écrits...

   —   Je vous emmènerai voir un grand du quartier après que vous ayez déposé vos affaires chez moi. C'est un gars sûr, vous aurez pas de problème avec lui, je leur disais en jetant sans le vouloir un coup d'œil dans mon rétro pour voir Nabil hocher mollement la tête. Par contre, comme je t'avais dit AD ils vont sûrement vous demander un chèque, je peux négocier mais je pense qu'il va quand même falloir que vous lâchiez un bon billet.

La Scampia n'était pas un territoire accessible. Les frères et nos amis communs allaient pouvoir rentrer grâce à moi, et une fois là- bas j'allais devoir prévenir les autres que ces gars n'étaient pas une menace et qu'aucun d'entre eux n'avait le droit de les approcher. J'avais l'impression que les rôles avaient changés, quand j'étais arrivée aux Tarterêts c'étaient eux qui m'avaient protégé, c'était maintenant à mon tour de le faire.

𝗶𝗻𝗱𝗶𝘀𝘀𝗼𝗹𝘂𝗯𝗶𝗹𝗲 | 𝗻.𝗼.𝘀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant