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𝙡𝙪𝙘𝙞𝙖
𝗺𝗮𝗶 𝟮𝟬𝟬𝟴
Je pose le dernier carton qui contient mes affaires sur le sol du salon alors que je me concentre sur la musique mise à fond dans mes écouteurs pour ne pas que j'entende mon frère me parler.
L'emménagement chez les Andrieu se fait aujourd'hui.
Deux semaines sont passées depuis que j'ai appris contre ma volonté et celle de Livio que j'allais devoir vivre chez et avec les frères Andrieu.
Je crois que mes soirées d'anniversaires sont maudites, entre l'année dernière et celle ci...
Enfin bon, quand j'ai entendu la conversation entre Tarik et mon frère je n'ai pas réussi à rester cachée très longtemps. Je suis sortie de ma cachette pour pouvoir demander des explications à mon frère. J'ai pas eu de réponses à mes questions, seulement qu'on partait a cause des problèmes d'argent et qu'un loyer divisé en deux arrangeait tout le monde. Ce que je comprends totalement si on m'avait prévenu plus tôt...
Je sais bien qu'en ce moment c'est chaud pour payer le loyer et pouvoir acheter la nourriture nécessaire, je sais aussi que mon frère se tue a vendre deux voir trois fois plus. Alors bien sûr que si on me l'avait expliqué je me serais pas énervée. Mais il en a décidé autrement en même cachant ça.
Livio comptait vraiment me le dire au dernier moment qu'on allait devoir partir de notre appartement et je comprends même pas pourquoi. Moi aussi je paye le loyer, moi aussi je vis dedans donc moi aussi j'ai mon mot à dire normalement. Mais pour lui non, et ça me désole encore plus.
Et puis, j'avoue que de quitter notre appart' me fait un gros pincement au coeur. C'est dans cet appartement qu'on a vécu en arrivant en France mais surtout c'est la bas qu'il me restait nos souvenirs avec nos parents.
Depuis que je sais que je vais vivre mes prochains mois chez les Andrieu, j'avoue que j'ai occulté le fait que je vais partager mon quotidien avec Nabil. Il y a de ça quelques mois, rien ne m'aurait fait plus plaisir mais depuis, notre relation a dégringolé...
Je sais qu'il va mal et mon coeur ne peut s'empêcher d'en prendre un coup quand je le vois dans mon hall avec les yeux éclatés et des cernes plus grande que moi sous ses yeux. Je m'en veux de l'avoir laissé dans cet état. Mais ce qui est fait est fait...
— Lulu ?, j'entends qu'on m'appelle un peu plus loin alors je retire mes écouteurs avant de voir Tarik venir vers moi. Ça va ?, j'hausse les épaules en restant silencieuse alors que lui soupire de son côté. Vas-y assieds-toi.
J'écoute ce qu'il me dit, comme si j'étais une poupée a qui il donnait des ordres et que je suivais tout à la lettre. Il se posait à côté de moi quelques secondes plus tard alors que je lâchais un énième soupir.
