𝗰𝗶𝗻𝗾𝘂𝗮𝗻𝘁𝗲-𝗰𝗶𝗻𝗾

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   —   Tu crois qu'on va se faire attaquer ?, demandait Yanis de manière enfantine me faisant lâcher un rire en même temps que les gars soupiraient.

   —   Nan t'inquiète Yaya ça devrait le faire, je suis une Beretta tu sais, il nous arrive rien à nous.

Je disais dans un sourire en me remémorant tous les moments où je suis passée à côté d'un drame juste grâce à mon nom de famille. Mais je me souviens aussi que ce nom m'amène beaucoup de problèmes également, parce que dans ce genre de cité quand ton nom est connu c'est un avantage pour se faire respecter mais également et je dirais presque un inconvénient.

   —   Vas-y toi redescends, soufflait Tarik sur son siège, t'es la petite de nous tous ici, tu tiens rien du tout.

Je levais les sourcils en le regardant alors qu'il me zieutait du coin de l'œil. Tarik aimait beaucoup trop me rappeler que j'étais sa petite. Pourtant ça fait maintenant quelques mois que je vivais sans lui et que je m'en sortais plutôt bien. Quand il était en prison aussi j'avais pas besoin de ses rappels incessants sur le fait que je suis « la petite de la miff' ». Mais je sais que ça part d'un bon fond, c'est son moyen à lui de me protéger et je suppose que de me dire sans cesse que c'était lui qui tient les rênes le rassure, enfin, je pense.

J'arrivais finalement rapidement dans ma cité, je voyais les regards intrigués des gars se poser sur les énormes bâtiments délabrés en face de nous. Et ça me procurait un sentiment chelou, ils allaient pénétrer dans mon monde, ils allaient me voir comme ils ne m'avaient jamais vu et ça me faisait plus que bizarre.

Mais je crois qu'au-delà de ça, c'est le fait que Nabil découvre mon monde qui me stressait à ce point. Deux putain d'années qu'on ne s'était pas vu et il allait directement replongé dans mon quotidien. Comme avant. Comme avant on allait devoir cohabiter ensemble pendant un nombre de jours encore indéterminés et même si devant eux j'essayais de ne rien montrer j'avais une boule d'angoisse qui ne faisait que grossir à l'intérieur de mon ventre et de ma gorge.

— T'es sûr qu'on peut sortir ?, demandait la petite voix du troisième frère Andrieu.

Des mecs s'étaient postés non loin de la voiture et étaient en train de guetter avec qui j'étais. Je les avais prévenu que j'allais revenir avec des amis à moi de France et même si c'était moi qui les amenais c'était vrai qu'il ne voyait pas cette venue d'un bon œil.

— Mais oui, c'est des potes à moi.

Je mettais le frein à main avant de me détacher et d'enfin sortir de cette voiture qui avait presque finit par m'étouffer à cause de la tension entre les yeux noisettes de Nabil dans mon rétro et les miens.

— Allez, suivez moi les gars.

J'avais presque envie de rire en voyant le visage de Tarik se refermer. Il mettait son masque pour que les autres soient impressionnés par sa carrure. Pourtant il suffisait de le connaître un petit peu pour savoir qu'il était déstabilisé par ce qui était en train de se passer. Il ne contrôlait pas et ça le rendait anxieux.

Je m'avançais, suivie de ma petite troupe de français dans mon dos vers mes trois amis napolitains qui n'avaient cessé de nous fixer depuis notre arrivée.

— Vous croyez faire peur à qui ?, je demande dans ma langue maternelle en croisant les bras contre ma poitrine. Ils pouvaient intimider qui ils voulaient, mais pas moi, pas ma vraie famille. C'était la règle.

— Sympa tes petits français. C'est lequel celui que t'arrives pas a oublier ?, me demande Vincenzo, la "tête" du groupe d'un ton acerbe.

𝗶𝗻𝗱𝗶𝘀𝘀𝗼𝗹𝘂𝗯𝗶𝗹𝗲 | 𝗻.𝗼.𝘀Where stories live. Discover now