J'appuie sur envoyer et jette mon portable à l'autre bout du canapé. Louise rigole en me voyant agir ainsi.

    — Tu ne l'as même pas encore ajouté dans tes contacts ?
    — Non, je n'ai pas pris le temps. Je le ferai quand il m'aura répondu.

    Au même moment, mon téléphone vibre. Je saute dessus et mes lèvres s'étirent instantanément.

    — C'est lui ?
    — Oui !! Il m'a dit: Je suis ok pour le Café de la Paix, j'adore cet endroit en plus. À mardi alors ?
    Je réponds instantanément:

Moi: Super. Oui, à mardi alors :)

    Avant de reposer mon portable, je rentre son numéro dans mes contacts.

    — Tu vois, vous avez déjà un point commun. Vous adorez tous les deux le Café de la Paix. Ce qui veut dire, pas de panique, c'est bon signe.
    — C'est vrai. J'ai trop trop hâte. T'as déjà mangé ou pas encore ? je demande en changeant de sujet sans transition.
    — Oui. J'ai fait du chili con carne et il en reste. Tu peux en prendre si tu veux.
    — Qu'est-ce que je t'adore, toi !
    Je me lève et pars dans la cuisine.
    — Merci au fait pour le repas !
    — Avec plaisir, répond-elle.

Je me pose sur les chaises hautes près du petit bar pour manger tout en scrollant les réseaux sociaux. J'en profite pour envoyer quelques vidéos drôles à Louise et d'autres qui me font penser à Théo. J'essaye d'ailleurs de ne pas trop y penser pour ne pas stresser mais c'est peine perdue. Heureusement, grâce à ma meilleure amie, j'arrive à faire diminuer ce stress. Depuis notre conversation, il s'est transformé en excitation, et maintenant, je suis juste pressée que ce moment arrive.
    Je fais ma vaisselle après manger puis file à la douche. Au vu de l'heure, je ne passe pas trop de temps dessous pour avoir le temps de réviser et de bosser sur mon projet de fin de semestre.
    Je sors de la douche, enroule ma serviette autour de moi et reste quelques minutes debout sur mon portable, attendant que mon corps sèche de lui-même, avant de mettre mon pyjama et d'aller dans ma chambre.
    Mon bureau n'étant absolument pas rangé, je prends les affaires dont j'ai besoin pour travailler et me pose sur mon lit en tailleur.
    J'allume quelques bougies dans ma chambre puis commence par simplement relire quelques cours pour bien les avoir en tête puis je me plonge dans l'addictologie. Le projet consiste à trouver un cas clinique réel et analyser ce cas avec comme base une problématique et une hypothèse. Mon projet porte sur l'addiction à l'alcool parce que je trouve que c'est une addiction vraiment intéressante. De plus, je suis fascinée de voir à quel point l'alcool et les impacts qu'il peut avoir sur celui qui boit et ceux autour, sont minimisés par rapport à d'autres drogues, comme la cigarette dans notre société. J'ai l'impression que lorsque l'on fait référence à la cigarette, on va trouver ça moins cool que l'alcool quand on en consomme. Que boire c'est fun, fumer ça l'est moins. Voilà pourquoi j'ai choisi ce thème, parce que je compte essayer de déconstruire tout ça à travers ce devoir, au moins un peu. Le problème étant que, j'ai le sujet, mais il me manque toujours l'élément le plus important et qui m'est indispensable: le cas clinique. J'ai bien une idée d'un cas, mais je ne peux pas m'en servir, je le refuse. Donc en attendant d'en trouver un, je me renseigne sur les effets précis de l'alcool sur la personne dépendante, sur ce qu'est réellement une addiction et pourquoi même l'arrêt de l'alcool peut être dangereux.

    Ma journée de dimanche se résume à regarder Netflix toute la journée tout en faisant des recherches sur mon projet, encore et toujours.
    Je commence à réellement envier les personnes qui sont en groupe parce qu'ils ont plus de chances de trouver un cas clinique. Ce qui me rappelle la proposition d'Eliott. Si j'accepte, je pense que je pourrais avoir une meilleure note, parce qu'il a peut-être déjà une idée de cas clinique. Ça pourrait aussi nous permettre d'arrêter naturellement ce jeu stupide et développer une amitié.
Stop.
Je suis réellement encore en train de considérer la proposition de ce mec arrogant ? Je dois vraiment être bien plus désespérée que ce que je ne le pensais...
    Je repose mon ordinateur et je décide de faire une pause dans mon travail en sortant me balader. Je demande à Louise si elle veut m'accompagner mais elle me dit qu'elle a déjà prévu de voir Matéo dans pas longtemps.
    Le temps de marcher jusqu'au parc, je laisse mes pensées vagabonder dans mon esprit, ce qui me mène à Théo. Je lui envoie un message sur un coup de tête:

Moi: Au fait, on se retrouve à quelle heure mardi ?

    Il me répond quasiment instantanément.

Théo: Vers 15 heures ça t'irait ?
Moi: Oui, pas de soucis !

    Je souris comme une débile et j'ai l'impression que tout le monde me regarde, ce qui est probablement faux. Mon portable vibre dans ma poche au moment où je le range. Je le reprends aussitôt.

Théo: Je t'avoue que je suis super stressé par contre.
Moi: Ah bon ? Pourquoi ?
Théo: Je sais pas trop... je t'ai trouvée super intimidante. Ce n'est pas dans mon habitude de proposer des choses comme ça à des filles mais il y avait un bon feeling je trouve, alors j'ai osé.

    Je rigole quand je lis son message. Moi ? Intimidante ? C'est la meilleure. Je crois qu'on ne me l'avait jamais dit. C'est plutôt moi qui devrait être intimidée. Il est assez grand, a l'air plutôt musclé et sûr de lui. Alors que moi, je tremblais comme une feuille quand il me parlait l'autre jour et j'avais l'impression d'être plus rouge qu'une tomate. Comme quoi les apparences sont parfois trompeuses, je n'aurais pas soupçonné qu'il puisse être potentiellement timide.

Moi: Je ne t'avais pas imaginé timide. Tu avais l'air si sûr de toi.
Théo: Uniquement parce que c'est l'impression que je veux montrer mais en réalité, c'était tout le contraire. Je cache juste très bien mes émotions.
Moi: Je comprends, ça peut faire peur de montrer ses émotions même si ça reste relativement important de ne pas les refouler tout le temps. En tout cas, sache que tu n'es pas le seul à stresser.
Théo: Ouais, je sais bien, j'y travaille ;) Au moins on est au courant et on pourra peut être mieux gérer le stress en sachant que l'autre ressent pareil, et même en rigoler qui sait !
Moi: En effet, hâte de voir ça en tout cas !
Théo: Moi aussi :) J'ai hâte d'en apprendre plus sur toi.

    Je range mon téléphone et entre dans le parc. La conversation qu'on vient d'avoir m'a permis d'évacuer tout le stress que je ressentais. Savoir qu'on ressent la même chose m'enlève un poids, parce que je sais pertinemment qu'on se comprendra s'il y en a un qui ne se sent pas trop à l'aise par moment et qu'on pourra peut-être même se rassurer mutuellement. Mardi sera un très bon jour, je l'ai décidé.
    Un appel de ma mère vient casser ce moment de plénitude. Étant donné que je l'ai déjà ignorée l'autre jour, je n'ai pas réellement le choix de répondre.

    — Allô ? dis-je d'une voix lasse.
    — Ah ! Tu réponds enfin. Comment tu vas ?
    — Bien, bien. Pourquoi tu m'appelles ?
    — Ce serait bien si tu pouvais rentrer ce week-end, ça fait longtemps.
    — Je sais pas, j'ai beaucoup de travail. Je ne suis pas sûre de pouvoir. En plus, je bosse le samedi, donc je pourrais venir que le dimanche.
    — Tu finis à quelle heure ?
    — Vingt heures.
    — Bon... alors essaye de passer le dimanche, si tu veux.
    — Oui, je verrai. Je suis occupée, je dois te laisser.
    — Comme d'habitude, tu n'as jamais de temps.
    — Tout simplement parce que j'ai une vie, moi, contrairement à toi. À plus tard, maman.

    Je ne lui laisse pas le temps de répondre et raccroche aussitôt.

***

Hello !

Je n'ai pas pu poster de chapitre mercredi, j'en suis désolée mais me revoilà avec un nouveau chapitre !
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Love.❤️‍🩹

Nos coeurs entaillésWhere stories live. Discover now