Les gens ne peuvent pas tenir leur langue ? Je serre les poings, je suis agacé que tout le monde se mêle toujours de tout ! Sérieux !

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

Elle m'en veut d'avoir voulu être autonome ? C'est la meilleure. La colère grandit très vite, en flèche, dans mon organisme.

-Parce que tu voulais que je me détache de toi.

Elle se raidit, fait un pas en arrière horrifiée de ma parole. Elle commence à bégayer et cette fois je m'emporte pour la première fois depuis que je connais ma soeur. Mes émotions par rapport à tout cela ont été trop longtemps réprimées. Depuis que j'ai entendu ça, je ne fais que l'enfouir au fond de mon inconscient. Comme tout plein d'autres choses. Je suis un vase sur le point de déborder.

-Je t'ai entendu le dire à ton amie ! Tu veux ta liberté et bien ça en fait partie ! Faut savoir ce que tu veux Lumine. Je ne peux me laisser me détacher de toi si tu restes là, je ne pourrais pas respecter tes choix si c'est le cas ! Même si ça fait mal c'est comme ça ! Je sais que je suis qu'un faible et que je suis dépendant de toi mais c'est fini maintenant ! Je vais devenir fort. Je vais réussir.

Elle essaie de tendre la main. Je la repousse, c'est la première fois que je suis ainsi envers elle et cela me fait mal. Mais je ne veux pas qu'elle s'inquiète davantage pour moi. Je veux qu'elle ait ce qu'elle désire. C'est-à-dire que je m'éloigne d'elle.

-Aether... Je ne voulais pas-

-Ne me ment pas.

Elle se tait aussitôt. Elle baisse les yeux, ses larmes roulent désormais le long de ses joues tout comme les miennes. En tant d'années de vie, c'est la première fois que nous nous disputons. Xiao cherche à me rassurer en posant sa main sur mon épaule mais je recule par crainte. Je réalise qu'il a tout entendu. Une honte me prend soudainement.
Je baisse la tête et la situation devient trop ingérable. Je ne pensais que dire ces mots seraient aussi dures.
Je prends la fuite, entamant une course effrénée et ne m'arrêtant pas sous les interpellations du duo. Je cours, je cours tout aussi bien qu'à l'entraînement. Je m'enfuis le plus loin possible.

Je finis par m'arrête à bout de souffle plus loin dans le campus. Je m'accroupis, essayant de sécher mes larmes. Je ne sais pas quoi faire, ça fait mal. Je veux qu'elle puisse avoir la vie dont elle mérite et pour ça je ne veux pas que cela redevienne comme avant. Je ne veux pas lui faire du mal non plus mais je ne crains avoir déraillé.

J'essaie de reprendre mon souffle en même temps que calmer mes pleurs, sans grand succès.
Je suis à bout. Je suis perdu. Alors que tout allait bien, je replonge encore une fois.

J'entends des pas derrière moi, je relève la tête. Essayant encore de sécher mes larmes et de les retenir mais rien n'y fait. Les yeux jaunes de Xiao me fixe.

-Comment ?...

C'est la première fois que quelqu'un parvient à me rattraper. Il semble légèrement essoufflé mais ça va.

-Je te rappelle que j'ai le meilleur chrono.

C'est vrai... Cela me paraît logique. Il saura me rattraper peu importe où je vais. Je baisse les yeux, encore accroupis je pose ma tête entre mes bras, pleurant en silence. Mon colocataire s'approche et s'accroupît à côté de moi. Il ne dit rien et cela me dérange.

-Tu penses que j'ai tout gâché ?

-Non.

Xiao ne ment jamais en temps normaux. Il pense donc que j'ai encore une chance de me rattraper.

-Tu as essayé de faire parler ton coeur mais tu t'es emmêlée les pinceaux je me trompe ? Tu ne dois pas avoir l'habitude d'essayer d'expliquer ce que tu ressens ou ce que tu veux.

Ses mots me foudroient de plein fouet. Je pleure un peu plus fort ne pouvant retenir ma mélancolie.

-Je pense qu'elle le sait. Vous devrez juste discuter calmement tous les deux. Elle t'aime et tu l'aimes.

Comment peut-il faire tout cela ?

-Tu sais, tu n'es pas obligé de souffrir seul. Tu peux te laisser aider, je ne pense pas qu'elle souhaitait que tu souffres dans ton coin. Elle est là et moi aussi.

Je m'effondre. J'ai été un vrai con. Il a raison, elle voulait juste qu'on soit dans un lien familial normal sans avoir besoin de m'avoir sur son dos. Elle n'a jamais dit qu'elle voulait que je ne dise plus rien.
Je sens la main de Xiao me caresser le dos.

-Ça va aller. Tu as paniqué c'est tout.

Je relève les yeux, nos regards se croisent. Je sens mon coeur exploser dans ma poitrine. Quel bouffon je fais... Il m'accorde un peu d'attention et voilà que je commence à tomber amoureux comme un idiot. Je n'aurais pas pensé...

Je suis un bouffon jusqu'à l'os.

Teyvat University - Xiaother -Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin