chapitre trente quatre.

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On est beaux.

On était beaux.

Sans un mot, je me retourne afin de lui faire face, tournant le dos au miroir et plongeant mes yeux dans les siens.

Nos visages sont si proches que je sens son souffle s'écraser sur moi, et son regard me détaille encore pendant que ses mains sur ma taille resserrent leur prise.

Soudain, il fronce les sourcils, plisse les yeux, puis il finit par soupirer profondément comme s'il semblait réaliser quelque chose.

- Qu'est-ce que tu as entendu ? M'interroge Kilian, me laissant à mon tour froncer les sourcils. Je te l'ai dis, Nora, je te connais mieux que personne.

Un sourire très faible étire mes lèvres, quand je comprends qu'il a réussi à deviner le fond de mes pensées simplement en me regardant et en analysant la raison de mon silence. Il me connaît trop bien.

Mieux que personne.

- Tu sais très bien ce que j'ai entendu.

Il ferme les yeux quelques secondes, puis hoche la tête en reposant son regard sur moi. Après un dernier soupir, il s'éloigne de moi et me libère de sa prise, sans pour autant délier nos yeux.

- Est-ce que ... tu me déteste ? S'élève sa voix faiblement et doucement.

Mon cœur rate un battement face à sa voix que j'entends se briser à la fin de sa phrase.

Est-ce que je le déteste ?

Oui. Je déteste Kilian de tout mon putain d'être. Je le déteste de tout mon cœur.

Je le déteste si fort que cela en devient douloureux. Je le déteste si puissamment que je me demande si c'est vraiment de la haine que je ressens à son égard.

Je le déteste.

Je le détestais.

Je le déteste pour avoir été la seule personne dans laquelle j'avais réussi à placer une confiance indescriptible. Je le déteste parce qu'il m'a fait croire qu'il pouvait être celui qui me comprendrait, qui baisserait définitivement les barrières que j'avais érigé autour de moi.

Mais c'était bien trop beau pour être vrai.

Je le déteste pour avoir réussi à me faire tomber folle amoureuse de lui, il y'a de cela une année.

Et je me déteste de l'avoir aimé.

Mais maintenant, qu'est-ce que je ressens, à son égard ?

- Je ne te déteste pas. Soufflais-je finalement sous son regard insistant. Je t'en veux.

- Je m'en veux aussi.

Je lui en voulais pour m'avoir brisé le cœur, certes. Mais je lui en voulais encore plus pour être parti sans un mot. Sans une explication. Sans être capable de mettre un terme à notre relation comme un homme.

Notre histoire s'est terminée brutalement. Parce qu'en considérant nos deux caractères, malgré tous les efforts qu'on aurait pu fournir, elle n'aurait jamais pu finir dans le calme et la tendresse ...

Play with fire ( Tome 2 )Where stories live. Discover now