Chapitre 14

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Je toque à la porte une nouvelle fois, espérant que Toya ou un autre membre de la famille Todoroki m'ouvre, sans succès. Cela fait plusieurs jours que je n'ai pas de nouvelles et l'inquiétude commence à grimper. 

Ayant bien décidé à voir mon ami, je contourne l'entrée principale pour me diriger vers les jardins et la fenêtre de Toya, qui laisse toujours une légère ouverture pour que je m'y glisse. Une fois atteinte, je détache une plume de mes ailes pour que cette dernière débloque totalement le verrou. Un clic se fait entendre indiquant que la fenêtre est entièrement ouverte, je rentre dans la chambre visiblement vide.

 Une étrange sensation me parcourt le dos quand je remarque que des cartons ont été entassé au milieu de la chambre, dedans se trouve les affaires de Toya. Le lit est impeccablement fait, ce qui n'est pas dans les habitudes de ce dernier, un silence pesant règne dans la pièce. 

Je décide de m'aventurer en dehors de la chambre en espérant tomber sur un domestique ou un des membres de la fratrie. Les couloirs sont plus sombres que dans mes récents souvenirs, comme si la maison était en deuil. 

- Keigo ....? 

Je me retourne dans la direction de la voix de mon ami, le sourire aux lèvres. Mais le visage que je rencontre n'est plus celui de Toya ; ses cheveux sont d'un blanc éclatant et son corps est entièrement brûlé. Un sursaut me prend quand il s'approche de moi et je lis dans son regard que mon geste ne lui a pas échappé :

- Où étais-tu Keigo ? Je t'ai attendu mais tu n'es pas venu...

- C'est faux ! Je suis venu chaque jour, je t'ai cherché !

Il relève la tête et je remarque à nouveau un changement d'apparence ; il est maintenant plus grand que moi, les cheveux noirs et des cicatrices violettes se dessine sur sa mâchoire. Un parfait inconnu. 

- Menteur, me dit-il d'une voix grave comme abimée par de la fumée. Tu m'as abandonné !

Ces paroles me glacent sur place, les larmes me montent aux yeux et je tente de lui expliquer que je l'ai chercher partout, sans cesse. 

- Menteur, répète-il. 

La pièce tourne autour de nous, je tente de le rattraper mais il s'éloigne toujours plus. 


Je me réveille dans un sursaut, suffoquant et emmêlé dans les couvertures quand deux mains me saisissent :

- Hawks, calme toi bon sang ! 

La voix de Dabi me ramène les pieds sur Terre, je prend un temps pour observer la pièce et reconnais ma chambre. Je cherche du regard ce dernier mais la faible lumière m'en empêche, je tend alors mon bras et rencontre sa chevelure :

- Je t'ai réveillé, questionnais-je. 

Je sens son visage acquiescer, je soupire puis m'excuse mais ce dernier renchérit : 

- Ce n'est pas de ta faute, il laisse quelques secondes s'écouler, encore un cauchemar, n'est ce pas ? 

Je réponds par l'affirmative, il hoche la tête puis ouvre ses bras :

- Aller, viens Poulet. Je vais pas te laisser te rendormir seul quand même. 

J'hésite plusieurs secondes mais les images de mon rêve finissent par me décider et nous finissons la nuit ainsi. 


Une légère secousse me fait ouvrir les yeux, l'odeur du petit-déjeuner me parvenant  du plateau sur la commode. Nous mangeons dans une ambiance agréable, le bruit en fond d'un épisode de "Les Enquêtes du  Louvre". Le repas terminé Dabi me laisse seul afin de me préparer pour notre journée. Le médecin nous a appelé hier ; d'après lui je suis prêt pour une activité physique légère. Un tour en centre ville, une fête foraine a été installé deux jours auparavant, est donc prévu dans la matinée, avant le restaurant. Une fois prêt je descend les escaliers puis me dirige vers Dabi qui m'attend dans l'entrée. 


 Nous n'avons pas besoin de suivre les indications du prospectus reçu dans la boîte aux lettres, la foule se dirige d'elle-même vers les stands. Une agréable odeur de sucreries me parvient et malgré mon récent petit-déjeuner, la faim me tiraille, j'attrape la main de Dabi et le conduit en direction d'un vendeur de barbes à papa :

- Ne me dis pas que tu as déjà faim, on a mangé il y moins d'une heure !

- Ce n'est pas de la faim mais de la gourmandise, je précise. Une portion s'il vous plaît ! 

Je dépose quelques pièce sur le plan et patiente quand je remarque un stand de pêche aux canards. Je récupère ma barbe à papa puis m'y précipite en trainant Dabi par la main :

- Je peux savoir pourquoi je n'ai pas eu de barbe à papa, moi ?

Je m'arrête, pivote dans sa direction et réplique :

- Tu as dit que tu n'avais pas faim ! Faudrait savoir quand même. 

Il se renfrogne en louchant avec envie sur ma douceur puis détourne la tête pour continuer vers un stand de fléchettes. Je le rejoins, tapote son épaule et une fois son visage tourné vers moi lui tends un morceau du nuage rose. Il s'en saisit et l'avale directement sans plus de cérémonies, l'air satisfait : 

- Que veux tu faire à présent ?

Je lui saisit à nouveau la main en l'entrainant vers le bassin où s'agite des dizaine de canards en pastiques colorés, je lui tends ma barbe à papa et le regard sévère lui dis :

- J'ai une bonne mémoire concernant les sucreries. Si jamais il en manque tu auras affaire à moi ! 

Après m'être assuré qu'il n'y toucherait pas ,je me tourne vers le vendeur pour tenter ma chance. Contrairement à mes souvenirs les canards sont rapides et je ne parviens pas à en attraper autant que je l'espérais. Un soupir me provient de derrière moi :

- Franchement Poulet je te pensais plus doué que cela, même un enfant de quatre ans y arriverait ! 

Je me retourne offusqué de sa remarque et lui réponds :

- Tu n'as qu'à le faire toi !

Il ne se fait pas prier, me redonne la barbe à papa intacte et s'empare de la canne à pêche bien trop petite pour nous. La scène est tellement comique que je ne peux m'empêcher de prendre une photo discrètement. Au bout de quelques minutes seulement Dabi parvient à attraper tout les numéros et brandit la canne d'un air triomphal :

- Et voila le travail ! Alors qu'avez vous à dire Monsieur le Héro !

D'une évidente mauvaise fois je réplique :

- Je suis un blessé en convalescence, comment veux tu que je réussisse aussi bien que toi ! 

Il ricane, s'approche de moi et d'un rapide mouvement m'embrasse :

- Mmh, pas mal ce petit arrière goût de barbe à papa ! Alors que souhaites tu comme lot ? 

Trop, agréablement, surpris pour répondre il choisi lui même une peluche d'au moins 50 cm, représentant un panda, puis nous continuons notre promenade. 

Et Si On Inversait Les Choses ? Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant