Chapitre 9

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Du feu, c'est la seule chose que je puisse voir d'ici. En revanche, je peux entendre diverses choses ; le bois craquer à cause des flammes, les vitres se briser à cause de la chaleur, le bruits des rideaux qui se consument. Et des cris, plus inhumain les uns que les autres. Des cris de douleur, de désespoir. Et un léger murmure, un appel à l'aide. 

Le plancher grince sous mes pas pourtant léger, je m'avance doucement, arrivant peu à peu devant une porte calcinée où un nom est noté : Toya. Je toque puis entre directement, légèrement étourdi par la chaleur environnante, je découvre qu'il est à terre, recroquevillé sur lui-même. J'hésite, fait un pas en arrière subitement effrayé par les flammes bleutées qui s'échappe sans contrôle de son corps. Puis son visage se tourne dans ma direction, les yeux remplis de larmes, il murmure mon prénom dans un sanglot. 

L'entendre m'appeler ainsi me fait l'effet d'un électrochoc, je me précipite à ses côtés et l'enlace, le berçant lentement en lui murmurant des paroles réconfortantes. Ses flammes se tarissent peu à peu et il finit par s'endormir dans mes bras.

C'est un bip régulier qui termine de me réveiller, j'ouvre les yeux légèrement aveuglé par la lumière qui perce de la fenêtre. Je me redresse en position assis, reconnaissant les chambres blanches des hôpitaux et les souvenirs me reviennent : Dabi ayant une discussion houleuse avec quelqu'un, ma chute des escaliers, des bras chauds. Une soif subite me force à me lever pour me diriger vers la salle d'eau. La pièce est assez spacieuse avec des serviettes propres déjà rangé ainsi que ma brosse à dent et mon dentifrice, ce qui veut dire que je suis parti pour rester un bout de temps. Un fois désaltéré je retourne dans la chambre et remarque un mot posé sur la table de chevet. Je me rassois confortablement sur le lit, m'empare de la note et y lis :

J'ai des trucs à faire. Le médecin t'expliquera tout.
Dabi.

La rudesse de ses mots m'étonnent, je repose le papier et contemple la vue extérieur. Cette mi-décembre offre un paysage agréable à observer, les arbres qui n'ont plus leurs feuilles sont recouvert d'un fin manteau de neige, le vent aime jouer avec leurs branches et les oiseaux chahutent entre les flocons qui tombent en douceur sur les rues de la ville.

Une brusque envie de les rejoindre me saisie et je réalise que je n'ai pas volé librement dans les cieux depuis plusieurs semaines, une angoisse indescriptible s'empare de moi, l'impression d'étouffer, d'être prisonnier sur Terre comme si une cage se renfermait sur moi, me privant de ma liberté. 

Je tente d'ouvrir la fenêtre au bord des larmes mais celle-ci refuse d'obtempérer, je me retourne, me précipite vers la porte que j'ouvre à la volée. Et comme si ma vie en dépendait, je cours dans les couloirs, bousculant médecins et infirmiers au passage, rouvrant légèrement ma cicatrice à peine refermée pour atteindre la sortie. Celle-ci atteinte, mon angoisse s'estompe légèrement, je déploie mes ailes, prêt à m'envoler, quand une douleur lancinante me parcourt le flan et je m'écroule à  terre. 

J'essaie de me relever tant bien que mal quand deux bras me saisissent pour me remettre debout :

- Sacrée chute que tu viens de nous faire, visiblement le mot "convalescence" ne fait pas parti de ton vocabulaire, s'exclame une voix féminine que je reconnaîtrais entre toutes.

Je finis de me remettre sur mes pieds, ôte la poussière sur ma blouse et dans un soupir amusé dis :

- Mirko...

- Celle-là même très cher, venu pour te tenir compagnie !

L'étonnement doit déformer mon visage car un rire lui échappe et elle m'explique que des vacances lui ont été accordées. Les vacances étant plutôt rare chez les Héros Pros, surtout aussi haut dans le classement, je me doute qu'elle à dû insister grandement ou faire quelques exploits mais n'étant plus en service j'ignore lesquels.

- Et bien moi qui espérais pouvoir être tranquille, je soupire . Je suppose que tu n'as rien d'autres à faire et que je ne pourrais te convaincre, je vais donc accepter mon triste sort dignement.

Elle ricane, et la douceur ne faisant pas son quotidien, me donne un coup dans l'épaule qui me fait légèrement chanceler et son rire part de plus bel.

A nouveau assis sur mon lit, dans la chambre d'hôpital, mon angoisse revient et une sensation d'étouffement s'empare de moi. Une main posée sur ma poitrine, je tente de calmer les battements de mon cœur affolé, d'appeler Mirko mais aucun son ne sort, la panique augmentant encore, un voile tombant peu à peu devant mes yeux je me sens partir à nouveau.

J'ignore pourquoi mais le souvenir des bras chauds de Dabi me revient à cet instant précis et je me focalise dessus, imaginant sa voix, son odeur. Mon cœur est de nouveau calme et ma respiration tranquille quand Mirko entre à nouveau dans la chambre :

- Mince alors, Hawks t'as vu un fantôme ou quoi ?

Sa remarque me fais légèrement rire, je la rassure sur mon état et le médecin entre à cet instant.

- Bien vous avez fini de nous faire des frayeurs à ce que je vois, nous pouvons donc discuter, s'exclame t-il.

Le médecin passe les minutes suivantes à me rassurer quant à ma santé, que ce genre de réactions est normal après une opération aussi importante. Après m'avoir expliqué cela je m'attends à ce qu'il s'en aille mais au lieu de cela débute un sermon sur mon irresponsabilité de tout à l'heure et le danger auquel je me suis exposé. 

Le sermon passé, le médecin s'en va non sans claquer la porte en marmonnant à propos de jeunes irresponsable. Je détourne mon regard de la porte pour observer Mirko qui est restée silencieuse depuis plusieurs minutes :

- Et bien on dirait qu'il ne m'aime pas, je m'exclame.

Elle ricane légèrement puis allume la télévision où ma série est diffusée, je la remercie d'un hochement de tête quand le programme est interrompu par des images plus violentes les unes que les autres ; des bâtiments enflammés, des civils prisonniers dans des débris ainsi que des Héros Pros en plein combat contre des Super Vilains.

- Nous interrompons votre programme pour une annonce officielle du Ministère de la Défense : le Quartier Général de la Commission Héroïque est attaqué par la Ligue des Super Vilains......

Ses paroles se confondent dans ma tête, l'angoisse monte à nouveau et ma respiration se bloque. Je vois vaguement Mirko me parler mais mon esprit s'embrume.

Et Si On Inversait Les Choses ? Tome 1Donde viven las historias. Descúbrelo ahora