Chapitre trente

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2 juin 1946

  Aysha venait de terminer de donner tout un tas d'informations sur le devoir à rendre la semaine suivante sur le sortilège de Disparition ou, du moins, son côté théorique. Le cours n'étant pas fini, la jeune femme se tourna vers ses élèves et demanda :

  — Des questions ?

  Une seule main, hésitante, se leva. Aysha sourit à la jeune fille et lui donna la parole.

  — Je... hésita-t-elle. Ça n'a pas vraiment de rapport, mais... Je voulais savoir... Est-ce que tout est vrai en ce qui concerne ladite puissante de Gellert Grindelwald ?

  L'Occlumens ne fut pas la seule surprise d'une telle question, car plusieurs autres élèves se tournèrent vers la jeune fille, tandis qu'un autre commentait d'un ton moqueur :

  — En effet, ça n'a rien à voir avec la Métamorphose.

  — Avec un ton pareil, j'imagine que tu peux lui apporter une réponse ? intervint alors Aysha.

  L'élève se terra dans le silence, les joues rouges, alors que des rires fusaient déjà.

  — Ce n'est pas la peine de vous moquer, intervint la Métamorphomage. Surtout que beaucoup ont dû penser comme lui. Le ton moqueur n'était cependant pas nécessaire, car je suis en réalité plus disposée que vos autres professeurs pour vous répondre. Mlle Harris, je vais donc vous accorder une réponse.

  Elle lui adressa un sourire, l'élève reprenant un peu constance.

  — Gellert Grindelwald était très puissant, c'est vrai. Pendant longtemps, nous avons imaginé qu'Albus Dumbledore et Gellert Grindelwald avait une puissance équivalante. Pourtant, il y a quelques temps, nous avons eu une réponse. Albus Dumbledore a battu le mage noir. Mais il y a bien plus de choses à prendre en compte que la puissance magique dans cette histoire. On ne peut pas clairement dire qui des deux était le plus puissant. Peut-être que Grindelwald a simplement eu un moment de faiblesse ? Nous ne pouvons pas savoir. C'est pour cette raison qu'il ne faut pas faire des déductions sur un seul événement dont nous n'avons pas tous les éléments pour clairement identifier tous les détails.

  — Vous dites alors que Grindelwald était possiblement plus puissant que Dumbledore ? s'étonna un autre élève.

  — Enfin, le plus important, c'est quand même de savoir que c'est le professeur Wilson la plus puissante des trois.

  Aysha se tourna vers l'élève ayant dit cela et haussa les sourcils, partagée entre l'amusement et l'exaspération.

  — Mr Dragonneau, fit-elle en secouant la tête, cette remarque n'est ni pertinente, ni véridique.

  — Moi je dis que si.

  — Je suis d'accord avec Jimmy ! intervint alors sa voisine qui, contrairement au garçon portant les couleurs de Poufsouffle, était dans la maison Serpentard.

  — C'est normal, c'est ta mère, lui fit remarquer l'élève derrière elle.

  Une fille leva alors la main et Aysha en profita pour mettre fin à leur discussion pour l'interroger :

  — Ce qui m'étonne et m'impressionne surtout, c'est que vous êtes Métamorphomage, mais vous gardez une même apparence quasiment constamment. Comment faites-vous pour garder un tel contrôle sur vos sentiments ?

  L'Occlumens cligna des yeux, surprise, n'étant pas préparée à ce que son cours se transforme en interrogatoire.

  — Eh bien, hésita-t-elle. Parfois, pour certaines personnes, ce ne sont plus les sentiments en eux-mêmes qui ont un impact sur notre apparence. Parfois, nous avons tellement été forcés dans notre vie à maîtriser nos sentiments que nous avons réussi à faire porter le poids de notre don à quelque chose d'autre que nos sentiments. Un Métamorphomage peut prendre l'apparence de ce qu'il veut, même s'il est vrai que ses émotions ne lui permettent pas d'avoir un total contrôle sur le don.

[PREMIER JET] Les Animaux Fantastiques - Tome 3 : Les Âmes TourmentéesWhere stories live. Discover now