Chapitre cinq

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  Après s'être restauré et avoir apporté de quoi manger à Albus, Abelforth et Croyance, les six amis avaient rejoint les deux chambres qu'ils avaient eu, l'une accueillant les hommes, l'autre, les femmes. Ils y avaient déposé leurs affaires et la plupart d'entre eux étaient redescendus pour faire un tour en ville. Aysha, cependant, plongée dans la lecture du livre qu'elle avait apportée, était assise sur le lit qu'elle s'était approprié alors que son aînée cherchait quelque chose dans son sac.

  Le trouvant, elle enfila la veste qu'elle venait de dénicher et se posta devant Aysha qui releva la tête vers elle.

  — Oui ? demanda-t-elle alors, voyant qu'Helena n'allait pas débuter la conversation.

  — Ça va ?

  Aysha fronça les sourcils. Surprise par cette question.

  — Euh... Oui ? fit-elle en plissant les yeux. Pourquoi ?

  — Pour rien. Je demande juste. Je t'avais trouvé pensive lorsqu'on mangeait c'est tout.

  Sans attendre de réponse, Helena vint s'asseoir à côté de sa benjamine qui ne comprenait toujours pas ce qu'elle racontait.

  — Écoute, 'Sha, murmura-t-elle. Tu sais que tu peux tout me dire, non ?

  — Je suppose, oui, fit la jeune femme, ne sachant pas du tout vers quoi partait leur discussion.

  — Alors, tu sais aussi que je n'ai pas forcément besoin que tu me dises les choses pour que je les comprenne ?

  Aysha fronça davantage les sourcils.

  — Viens-en au fait, Helena. Ne tourne pas autour du pot.

  — C'est toi qui le fait, Aysha ! s'exclama alors la jeune femme. Sérieusement, je crois que Thésée et toi êtes les seuls à ne pas voir ce qui est évident.

  — Qu'est-ce que tu racontes ? l'interrogea l'Occlumens dont la voix ne trahissait aucune gêne, ni surprise.

  — J'ai bien vu comme tu le dévorais du regard tout à l'heure. Et depuis toujours au final. Mais vous êtes tous les deux si stupides.

  — Tu dis n'importe quoi.

  Cette fois, ses joues s'empourprèrent et cela n'avait rien à voir avec son don.

  — Je sais à quel point ça te fait peur, reprit l'aînée. L'amour a toujours été quelque chose que tu maudissais ou que tu rejetais, mais, quand ça te tombe dessus, tu ne peux pas vraiment y faire quelque chose.

  Aysha baissa un instant les yeux, les paroles de sa sœur tournant dans son esprit. Lorsqu'elle relava la tête, elle se mordit la lèvre inférieure avant de murmurer :

  — J'ai endurci mon cœur afin que la douleur physique soit la seule à me faire souffrir. Et puis, Thésée est arrivé et tout ce que j'avais construit pour me protéger s'est effondré.

  Un sourire apparut sur les lèvres d'Helena qui reprenait, ravie :

  — Tu te rends compte que c'est la première fois que tu me dis aussi clairement que tu es amoureuse de Thésée ?

  Aysha leva les yeux au ciel.

  — Même si l'amour fait peur et peut faire mal, ne t'en prive pas, 'Sha.

  — Pour l'instant, l'amour ne m'a rien apporté de bien. Rose, Ivan, Leta, nos parents, Kelly... Les aimer m'a apporté plus de souffrance que de bonheur.

  — C'est parce que tu te souviens de ce qui a mal tourné. Tu te souviens du mal entourant tous les sentiments que tu as pu éprouvé pour eux.

  — Pourtant, c'est parce que je les aimais que leur départ m'a fait mal.

[PREMIER JET] Les Animaux Fantastiques - Tome 3 : Les Âmes TourmentéesWhere stories live. Discover now