Chapitre 13

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Hâtif d'arriver chez lui afin de laisser libre court à sa peine, Louis descendit les marches en courant. Le trajet en compagnie de Helena serait long. Trop long. Il se dépêcha de s'installer sur le siège conducteur et le silence de Helena le surprit. Le visage livide et les yeux écarquillés, elle fixait le tableau de bord sans cligner des paupières, la bouche entrouverte, comme si elle venait de voir un fantôme.

-Qu'est-ce que tu as encore ? questionna-t-il d'une voix agacée.

-R...ien, bafouilla-t-elle.

-Si. Tu es pâle comme un linge et tu es silencieuse, bien que je ne m'en plaigne pas. Cela ne te ressemble pas.

-Tu... tu n'as rien à me dire, Louis ? tenta-t-elle.

Les sourcils du concerné s'arrondirent.

-Non, pourquoi ?

-Tu es sûr ?

-Tu as tes règles ou quoi ? Tu es plus lourde que d'habitude.

Helena détourna le visage. Elle ne voulait pas qu'il remarque les larmes qui déferlaient sur ses joues. Elle serra les mâchoires en maudissant sa lâcheté. Avait-elle rêvé ? Elle ne parvenait pas à croire en ce qu'elle avait vu. Louis embrassant Harry. Cela expliquait bien des choses, pourtant. Non, elle ne pouvait pas y croire. Elle ne voulait pas y croire. D'une manière peu élégante, Helena venait d'apprendre que son mari aimait un homme. Et pas n'importe quel homme. Il aimait Harry Styles.

Aucun son ne se fit entendre durant le reste du trajet.

À peine arrivé à la maison Louis grimpa quatre à quatre les escaliers pour s'enfermer dans la salle de bains. Une cascade de larmes brûlantes déferlait sur ses joues. Il s'écroula sur le sol froid et carrelé.  Recroquevillé en position fœtale, il n'avait plus conscience de rien. Ni de la froideur du sol, ni de la peine qui lui grignotait l'âme, ni de son infinie solitude... ni du manque qui le consumait insatiablement. Il s'y était attendu. Il savait que tôt ou tard, Harry finirait par l'abandonner mais le fait qu'il s'y soit préparé ne réduisait pas l'ampleur du choc.

Quelques gouttelettes salées s'écrasaient dans sa bouche de temps à autre. Ses mains serrèrent fortement son ventre qui se tordait de tous les sens, conséquence du vide qu'il ressentait. Ses yeux étaient éblouis par ce cobalt trop envoûtant qui l'entourait. Il les ferma fortement pour fuir cette teinte trop magique,
trop cruelle. Le visage de Harry se dessina dans son esprit, le faisant saigner davantage. Il pleurait comme un enfant après un cauchemar. Sauf que dans son cas, personne ne viendrait le consoler.

« Je te l'avais bien dit » chuchota une petite voix sournoise au fond de son crâne.

Il roula sur le dos, le souffle court et la poitrine en feu. Ses pupilles baignées de larmes fixèrent le plafond beige. Ses lèvres sèches se murent mais aucun son ne sortit de sa bouche. « Je t'aime ». Voilà ce qu'elles hurlaient silencieusement.

Qu'allait-il devenir ?

Le sang affluait rapidement dans ses tempes. Ses oreilles bourdonnaient. Sa bouche entrouverte aspirait l'oxygène avec difficulté, il avait l'impression qu'une lourde enclume se trouvait posée sur sa poitrine tant respirer s'avérait pénible. Sa chemise blanche et trempée de sueur collait à sa peau, redessinant la musculature de son ventre. Son cœur battait à rythme irrégulier. Il avait froid malgré les trente degrés qui assénaient la ville.

Il tremblait comme une feuille mais il savait que plus rien ne parviendrait à le réchauffer désormais. Parce quand on a connu la chaleur des bras de celui qu'on aime, rien ne peut la remplacer une fois qu'elle s'évapore. Rien. Lorsqu'on a aimé avec force, avec une passion démesurée, aimé à tel point que cette personne habitant notre cœur devienne le sens de notre vie, plus rien d'autre ne compte. Et si cette âme si particulière à nos yeux s'envole en nous laissant derrière elle, c'est comme si une partie de nous se fendait en mille morceaux. Et au bout du compte, il finit par ne plus rien rester de nous, pauvre victime de l'amour.

L'homme de sa vie (Fanfiction Larry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant