𝗾𝘂𝗮𝗿𝗮𝗻𝘁𝗲-𝘀𝗶𝘅

Depuis le début
                                    

Nab' est de moins en moins à la maison, et il dort de moins en moins ici aussi. Et je vois bien que ça commence à peser sur Sarah et Yanis. Nabil est constamment en conflit avec son frère et Yaya se sent exclu de sa vie. Il est venu m'en parler, alors comme j'ai pu j'ai essayé de le rassurer, de lui dire que c'était une mauvaise passe et que son frère serait toujours là pour lui, quoi qu'il arrive. Ça n'empêche qu'il reste un enfant avec ses craintes et ses doutes donc tous ces changements dans sa vie le troublent. Du côté de Sarah c'est assez compliqué aussi, elle ne dit rien mais elle subit. Je la vois parfois le soir lâcher quelques larmes en voyant la place vide de Nabil à table ou au salon.

Ouais, son comportement pèse sur tout le monde. Mais encore si ce n'était que ça... Son humeur est exécrable également. On ne peut plus rien lui dire, il prend tout mal et se vexe à la moindre réflexion.

Donc ouais, c'est compliqué.

Je soupire en entendant des gros coups sur la porte. Je sais bien que c'est Nabil et vu son geste il ne doit pas être dans le meilleur des états puisque si il était encore un minimum conscient il n'aurait pas toqué par peur de réveiller son frère et sa mère de cœur. Je finis quand même par me lever pour pas que Monsieur s'acharne de nouveau sur la porte et réveille tout le monde.

— Ah bah enfin, il soupire mauvais quand je lui ouvre.

Sans même me regarder, il passe à côté de moi bousculant mon épaule au passage. Je souffle en refermant la porte avant de reprendre le chemin de la chambre n'ayant pas envie de voir Nabil.

Alors que je suis de nouveau couchée dans le lit, la porte s'ouvre sur la tête de Nabil et j'avoue que rien que de le voir me fout les nerfs.

— Tu veux pas venir me laver, j'arrive pas, il me demande comme si c'était normal.

— T'as pris quoi encore ?, je demande en déglutissant.

J'en pouvais plus de le voir rentrer défoncé, ça m'impactait directement à moi aussi. Ça m'inquiétait déjà, mais ses réactions me faisaient complètement perdre mon énergie.

— Rien. Mais tu laves bien le cul de tes vieux tu peux le faire pour moi nan ?, il demande d'un air provocateur.

Je me redresse dans mon lit alors qu'il entre dans la chambre en titubant, ses pas sont maladroits et il finit même par se raccrocher au mur parce qu'il vient de trébucher. J'en peux plus. Je me lève rapidement du lit avant d'empoigner son bras pour le tirer vers la sortie.

— Ferme bien ta gueule Nabil.

— Oh tu-, je le coupe directement.

— Ferme la, j't'ai dit.

Et c'est comme ça que je me retrouve à prendre une douche a cinq heures du matin avec mon copain complètement défoncé et incapable de se laver lui même avant de prendre le chemin du salon ne voulant pas dormir dans la même pièce que lui.

• 𝗮𝗼𝘂̂𝘁 𝟮𝟬𝟭𝟭

Nabil et moi n'avions malheureusement pas pu partir pour notre voyage d'anniversaire durant l'année deux-mille-dix. Les affaires avaient pris le dessus, les problèmes aussi alors on avait décidé qu'on le ferait pour nos anniversaires mais un an après.

𝗶𝗻𝗱𝗶𝘀𝘀𝗼𝗹𝘂𝗯𝗶𝗹𝗲 | 𝗻.𝗼.𝘀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant