Play with fire ( Tome 2 )

chapitre vingt-trois.

- Et ... Kilian pourrait se joindre à nous ? Demande Sara avec un sourire au coin des lèvres à l'adresse du concerné.

Je me stoppe net dans ma démarche et ouvre de grands yeux, tout en sentant mon sang ne faire qu'un seul tour. Ce n'est pas vrai ?

Ils n'ont pas osé ?

- Pour une fois que Sara a une bonne idée. T'en penses quoi, Nora ? Intervient Yanis en appuyant les propos de mon amie, un amusement perceptible dans la voix.

Ok. Ils ont osé.

Les traîtres.

Je me retourne très lentement dans leur direction et automatiquement, un faux sourire mauvais et hypocrite prend possession de mes lèvres. Je laisse mes yeux se poser sur Kilian qui me scanne longuement, ses yeux éternellement joueurs alors qu'il semble comprendre que j'ai seulement envie de me tirer en courant.

- Bien-sûr. Avec grand plaisir.

- Ah, bah tu vois quand tu veux. Sourit Yanis en tapant amicalement mon épaule.

Je lui lance aussitôt un regard noir qui lui fait faire un pas en arrière, puis il se met à siffler innocemment tout en regardant de partout, sauf dans ma direction.

Je me change rapidement en compagnie de Sara puis nous quittons enfin la salle de boxe après un dernier sourire à l'entraîneur. Nous montons tous dans la voiture de Kilian, et je laisse Yanis s'asseoir sur le siège passager afin de m'installer aux côtés de Sara, loin de Kilian.

Enfin. Derrière lui.

- Alors, commence Sara pendant que Kilian commence à prendre la route du salon de thé. Comment ça se fait que vous soyez venu à l'entraînement ensemble ?

Je lève les yeux au ciel lorsque Sara me lance un regard lourd de sens, puis mon regard se pose sur le rétroviseur afin de voir Kilian me lancer des œillades discrètes, des étincelles d'amusement passant dans ses yeux verts.

Mais je ne peux tout-de-même pas expliquer ma rencontre avec Will à mes amis. Je sais que parler de lui ne ferait que raviver ma colère qui s'est déjà estompée. Et je refuse de bousiller cette journée à cause de lui, alors qu'il n'est même pas dans les parages.

- Le hasard, explique-t-il enfin. On devait venir tous les deux s'entraîner, et j'ai très gentiment proposé à Nora de l'emmener, en bon gentleman que je suis.

Je hausse un sourcil face à son mensonge, et il me lâche un clin d'œil discret dans le rétroviseur. Je comprends donc qu'il n'avait pas non plus envie d'aborder le sujet, et je me contente de le remercier d'un faible sourire.

- Le hasard, hein ... alors, on dirait qu'il fait bien les choses.

La voix de Yanis me fait une nouvelle fois secouer la tête alors que Sara approuve sans étonnement ses dires. De toute façon, quand il s'agit de commenter la vie des autres, ces deux-là sont bel et bien toujours dans le coup.

Nous arrivons très rapidement devant le salon de thé préféré de Sara, celui dans lequel nous venons absolument tous les ans sans exception, puis nous quittons le véhicule afin de nous rendre à l'intérieur du bâtiment, presque vide à l'heure qu'il est.