Chapitre 12

2.5K 117 9
                                    

Nikolaï

Je me tournais dans mon lit une nouvelle fois en laissant mes larmes couler sur mes joues. Ma chambre était plongée dans l'obscurité et je ne m'étais pas levé de mon lit depuis ce matin. Mes parents avaient passé la journée à me dire que j'étais paresseux, que j'étais un mauvais gosse et que je représentais la honte de la famille.

Je ne prenais même plus le temps de répondre à leurs insultes. Je n'en avais plus la force. Il pouvait penser ce qu'ils voulaient de moi tant qu'ils ne venaient pas m'emmerder.

Depuis des années, je me noyais dans ma douleur et mes larmes sans qu'ils ne le remarquent. Ou du moins, ils s'en foutaient. Mon père cherchait uniquement un héritier digne de lui, il m'avait élevé afin que je puisse hériter de son entreprise.

J'avais 17 ans et j'étais déjà prêt à prendre le contrôle de son entreprise peu importe mon état.

J'en avais marre d'aller au lycée, de manger et d'avoir la même routine. Tout simplement, la vie devenait trop dure pour moi. Je souffrais en silence sans que mes parents ne s'en préoccupent.

D'une manière ou d'une autre, j'avais une colère envers eux que je voulais exprimer, mais que je ne pouvais pas. Si je le faisais, je mettrais en jeu mon avenir. Parce que même si je ne le souhaitais pas, l'entreprise était mon seul avenir. J'avais grandi avec elle, j'avais appris avec elle et je ne me voyais pas faire autre chose.

La porte de ma chambre s'ouvra brusquement, mais je ne levais même pas la tête pour voir qui se trouvait là.

Nikolaï ! Il serait peut-être temps de te lever ! Tu n'as rien fait de ta journée. Dois-je te rappeler que tu dois te préparer afin de prendre la succession de ton père à l'entreprise ?

Ma mère. La pire de toute. Elle n'a jamais su voir le bon en moi, me comparant à tous les jeunes de mon âge. Elle ne ratait jamais une occasion pour me rabaisser.

— J'ai terminé mes devoirs, c'est déjà quelque chose, répliquai-je.

— Ne me parle pas sur ce ton ! Je suis ta mère.

Et bien sûr, elle prend un air outré comme si ce que je venais de lui dire l'avait indigné.

— Si tu ne te lèves pas, j'irai voir Luna et lui dire deux trois mots sur ta personne.

     Je me réveillai en sursaut, tout engourdi. Mon regard tomba immédiatement sur mon téléphone qui venait de s'allumer à mes côtés. Difficilement, je me redressais en m'étirant et attrapai mon téléphone , et je croyais presque halluciner lorsque je vis l'heure qui s'afficha sur l'écran.
Treize heures quarante-cinq.

J'étais supposé me rendre à la librairie de Lucia à onze heures. J'avais presque trois heures de retard, et je savais qu'elle allait m'extirper sans me donner la chance de me justifier. Après tout, comment j'étais supposé me justifier ? Je n'allais pas étaler mes problèmes devant elle en lui expliquant que j'avais uniquement trois heures de sommeil par nuit et que je m'étais laissé aller. Et quand elle me demandera la raison de ces trois heures de sommeil par nuit qui sont insuffisantes pour une personne qui passe son temps à travailler, je ne serai pas lui répondre.
Enfin, je connais la réponse, mais je n'osais pas le dire afin que cela ne devienne pas réel.

***
     J'apercevais Aria à travers la vitrine. Je supposais qu'elles étaient encore en pause et que la librairie ouvrait uniquement à quatorze heures trente. Je lui fis un signe de la main et celle-ci fronça les sourcils en me voyant. Elle se tourna vers Lucia, enfin je supposais car je ne la voyais pas d'où j'étais.

Don't break meWhere stories live. Discover now