Chapitre 33

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Elles levèrent un oeil pour apercevoir le cyclone s'éloigner dans le ciel, disparaissant dans un nuage de poussière colorée, avant qu'elles ne retombent dans un faible soupir. Leur tête percuta violemment le sol devant la silhouette qui à cause du vent avait perdu sa capuche. Ses longs cheveux blancs volaient autour d'elle, tel un ardent bouclier. Ses yeux argent brillaient d'une lueur étrange. Une émotion inexplicable, mêlée de tendresse et de réserve, semblable à de la peur. Elle se pencha vers elles, leur prit délicatement leur pinceau avant de leur murmurer :

-Il n'était pas très puissant. Vous êtes sauves ne vous inquiétez pas, filles.


Les cordes autour de leurs poignets étaient serrées si fort que leur peau blanche commençait à se tintaient de sang. Leur visage était resté impassible, seuls leurs yeux s'étaient légèrement embués. Ils brillaient tristement, retenant faiblement des larmes soumises. Leur gorge criait au mal, soufflant le plus fort possible pour essayer de faire partir de longues traînées de poussière. L'ouragan avait balayé leur force. Les sœurs n'avaient pas cherché à se débattre, ni cherché à retrouver leur pinceau meurtrier. Leur esprit ne réflecchissait plus. Elles marchaient depuis l'aube et le soleil commençait à disparaître de nouveau lorsqu'elles aperçurent enfin le pied de leurs montagnes. Les sommets les narguaient depuis longtemps, gardant l'accès invisible.
Heureusement pour elle, la ville était endormie et les lumières dormaient. Leur passage resta discret et personne ne les vit. Les sœurs, elles, remarquèrent que leur agglomération avait légèrement changé. Les rues semblaient plus vives malgré le vide, les poubelles étaient pleines, un bar avait ouvert. Leurs pas résonnaient dans la nuit. Elles regardaient leur château, leur maison se dressait face à elles, comme si elles étaient de simples vulgaires étrangères. De lourdes larmes argentées bercèrent leurs joues blanches. Ce n'était plus chez elles. Elles sentaient que plus rien ne les accueillaient comme avant que l'endroit savait qu'elles étaient souillées de sang. Les gouttes qui coulaient redoublèrent lorsque leur esprit imagina les bulles qu'elles avaient dessinées il y a des jours. Scintillantes, elles semblaient briller sous le clair de lune. Mais aucun pinceau ne dansait dans leur douce main.
Les imposantes portes de leur immense demeure s'ouvrirent devant elles. Elles connaissaient le chemin. Elles savaient où elles allaient. Elles revirent Echo courir dans les jambes de Caly. Elles revirent certains de leurs souvenirs lorsqu'elles passaient cette porte à mainte reprise, enfants. Mais elles avaient perdu leur innocence. Elles n'avaient pas besoin de la présence des gardes qui s'étaient joints au groupe qui les encerclait. Les regards qui leur lançaient, étaient emplis de haine.
Ils descendirent silencieusement un escalier glacial, leur mère en tête. Le froid perçant les fit frissonner. Anastasia sortit de sa poche un pinceau et les sœurs reconnurent l'Encre qu'elle utilisait, celle des Tribus. Elle ouvrit trois cellules dans lesquelles elles furent abandonnées.

La marque du sangHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin