chapitre dix-huit.

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Je reste quelques secondes face à mon écran sans jamais répondre, le cœur battant rapidement et mes mains étant devenues totalement moites.

Je prends une grande inspiration en tentant de reprendre mes esprits, puis je chasse les événements de la veille de ma mémoire avant de me remettre à taper sur le clavier de mon téléphone.

Moi :
Tu ressembles davantage au bouffon du roi qu'au prince charmant si tu veux mon avis.

Je souris légèrement en relisant mon dernier message, une pointe de fierté naissant sur mon visage. Je dépose mon téléphone sans attendre de réponse de sa part et me décide enfin à me lever pour aller prendre une douche chaude qui me fera davantage de bien.

Je soupire d'aise lorsque l'eau chaude coule sur la totalité de mon corps et laisse ma tête basculer en arrière tout en fermant les paupières de longues secondes.

Je vide mon esprit torturé et hanté de toutes mes pensées, la plupart dirigée vers une seule et unique personne.

Et j'en ai réellement marre de constater qu'il ne veut pas quitter mon esprit, malgré toute la volonté que je peux mettre à le chasser de mes pensées et de ma vie. C'est comme s'il était encré en moi. Comme si je l'avais dans la peau.

Et ça me brise le cœur de me dire que notre relation s'est envolé en éclat une minute avant que je ne lui dévoile mes sentiments et ne mette des mots sur l'amour que je ressentais pour lui.

Mais je ne peux me résoudre à tourner la page et à lui pardonner ses actes, simplement parce qu'une autre fille a réussi à avoir une moitié de ce que j'avais. Alors qu'elle n'est pas un quart de ce que je suis.

Et il est parti. Sans un mot. Sans me dire au revoir. Il a davantage enfoncé le couteau qu'il m'avait enfoncé en plein cœur six mois avant son départ.

Comment pourrais-je un jour passer l'éponge sur tout ce mal qu'il a osé m'infliger ?

D'un autre côté, il paraît évident que je suis contrainte à le fréquenter, parce que je ne peux pas interdire à mes amis d'avoir une relation avec lui. Pour autant, je ne peux pas non plus passer mes journées seule dans le noir et m'empêcher de m'amuser à cause de lui.

Donc, je me dois vivre avec sa présence auprès de moi. Et cette idée m'intrigue autant qu'elle m'angoisse et me retourne l'estomac.

J'éteins l'eau de la douche en soupirant, puis enroule mon corps autour d'une serviette avant de regagner ma chambre et d'observer mon dressing sans bouger pendant de longues minutes.

Il est dimanche. Je n'ai pas très bien dormi cette nuit et je ressemble à un cadavre. Donc, j'opte simplement pour mon jogging préféré, puis j'observe ensuite longuement mes pulls afin de savoir lequel je vais porter aujourd'hui.

Je fixe un à un les sweat-shirts de Jason que je lui ai volé lorsqu'ils passait ses nuits chez Hannah, les jugeant bien trop confortables pour lui laisser.

Soudain, mes yeux se posent sur un pull, et ma respiration se rompt une demi-seconde pendant que je resserre ma prise sur ma serviette sans cesser de le fixer.

Ce sweat. C'est celui de Kilian.

C'est ce fameux pull qu'il m'avait prêté lors d'une soirée à la fête foraine afin de me protéger du froid. Et c'est ce même sweat que je portais quasiment tout le temps afin de garder son odeur sur moi. Parce que j'aimais son odeur.

Play with fire ( Tome 2 )Where stories live. Discover now