JOUR 8

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JOUR 8

« L'amour est une rose. Chaque pétale une illusion. Chaque épine une réalité. »

Charles Baudelaire

Sur le grand mur de droite elle avait fait poser un grand papier peint noir mat et on avait presque l'impression que c'était de la peinture si on ne s'y attardait pas trop. Elle avait préféré opter pour la pose rapide d'un papier peint, plutôt que d'attendre et de devoir repasser plusieurs couches de peinture, ce qui retarderais l'ouverture de l'agence. Au dernier moment, elle est partie à « Maison du monde » pour se prendre des nouveaux luminaires à installer, c'étaient des grosses boules noires en rotin. Sur ce mur-là, elle avait aussi fait installer une fausse cheminée décorative en marbre. Un grand miroir à la forme d'une fenêtre surplomber le dessus de la fausse cheminée. L'encadré est en bois tendis que les bordures décoratives à l'intérieur sont en métal noir, ce qui lui donne une ressemblance contrefaite d'une fenêtre cintrée. À côté de celui-ci un vase est posé, avec à l'intérieur des roses blanches et roses qui venaient de lui être livrée ce matin par Moretti, qui lui avait appris la nouvelle récemment et qui l'a félicité pour l'ouverture de son agence. Il lui avait même fait faire écrire une citation : « Le meilleur moyen de prévoir le futur, c'est de le créer. » de Peter Drucker. À quelques mètres, deux tables d'appoint minimaliste en bois avec des pieds en métal noir. Un fauteuil bleu canard moderne avec des pieds noirs et des balances en bois. Sur celui-ci était déposé un cousin noir et blanc, faisant ressortir les couleurs marbré de la cheminée. Un grand canapé en velours blanc. Avec sous le canapé, les tables d'appoint et le fauteuil balancier, un tapis blanc avec des reliefs de feuille d'ivoire, pour donner un bel effet en 3D. Au milieu à quelques mètres de la porte d'entrée, un comptoir d'accueil pour que les clients se dirigent directement vers celui-ci. Avec la largeur du meuble, deux personnes peuvent facilement travailler simultanément. Le meuble est en résine blanche et il comporte des petites rainures qui lui donne un aspect moderne et moins simpliste. Sur le côté gauche et à l'arrière se trouvent trois grands bureaux en bois, ayant le même aspect que les tables d'appoint. Devant chacun d'eux se trouvent deux fauteuils en velours bleu canard qui donne un style très contemporain et élégant, celui-ci comporte des pieds en acier. Derrière chacun des bureaux sont disposés une grande armoire en bois et une commode de taille moyenne, destinées au classement et rangements des dossiers de travail. Des ordinateurs dernières générations, des imprimantes multifonctions, des compteuses de billets, des téléphones fixes reliées entre eux et des rangements à documents se trouvent sur chacun des postes de travail. La décoration du lieu est entre un copieux mélange de moderne, de vintage et de scandinave.

Aria déballe la grande horloge « vintage » en bois et métal. Elle aimait par dessus-tout l'esprit industriel et rétro, c'est pour cela qu'elle avait était séduite par de nombreux meubles proposés dans les catalogues « Atmoshphera ». La pendule murale en bois était enjolivé de chiffres romains. Avec son diamètre très imposant et volumineux, il attirera tous les regards sur lui. Elle insère trois piles à l'intérieur et commence à tourner les aiguilles dans le sens d'une montre en indiquant 17 h 34 dans le cadrant. Elle monte sur un petit tabouret en bois et vient déposer l'horloge sur la petite visse insérée dans le mur pour faire tenir l'horloge.

La porte de l'agence s'ouvre avec un petit grincement. Son coeur se glace et elle perd l'équilibre. Elle se retrouve donc par terre sur les fesses en regardant vers l'entrée. William venait de franchir le pat de la porte, et il s'était déjà précipité devant elle pour l'aider à se relever.

- Que fais-tu là ?

Il lui attrape le poignet et la tire d'un coup sec, de sorte qu'elle se relève rapidement. Une fois sur ses pieds, elle secoue ses vêtements.

- Tu te souviens quand même que tu n'as toujours pas retrouvée tes clés et que c'est moi qui t'emmène et qui vient te chercher.

- Ah... Oui. Elle passe une main sur son visage. Excuse-moi, j'avais la tête ailleurs. Je vais juste récupérer mon sac.

Elle se dirige vers l'arrière de la pièce et ouvre une porte qui donne sur une salle de taille moyenne où se trouve une table, quelques chaises, des meubles de cuisines, un petit frigo, micro-ondes et une machine à café. Elle prend son sac posé sur la table et se précipite vers William.

- On peut partir.

Elle tapote sur un petit clavier numérique « 26540 », le code pour activer l'alarme. Elle recevrait à partir de demain, tous les jours un nouveau code pour enclencher le signal qui détecte la présence de danger. Les techniciens d'alarme et vidéo surveillance avait pris quasiment toute la journée pour installer le système.

Elle ferme ensuite la porte la porte derrière elle et s'avance vers la voiture de William. Il est en train de discuter avec un jeune homme qui doit avoir à peu près son âge, alors elle hésite à s'approcher d'eux un peu plus. Mais l'étranger l'a déjà remarqué.

- C'est ta copine ? Demande-t-il en lui pointant Aria du visage.

- Non, non, c'est Aria la soeur de Luisa, ma compagne. C'est son agence. Il pointe du doigt le local.

- Enchantée. Aria.

- Enchantée. Dit-elle en s'approchant et en souriant timidement.

- Aria, je te présente Hugo. C'est un ancien collègue à moi, il travaillait dans les ressources humaines.

Elle hoche la tête en signe d'approbation et rapporte son regard sur le dénommé Hugo. Il n'a rien de spécial et il est d'apparence plutôt ordinaire. Son visage est mangé par une barbe plus ou moins bien taillée. Il est habillé dans un costume à l'aspect professionnel, qui lui donne une apparence partiellement sérieuse. Il est plutôt bel homme.

- Ça me fait plaisir de te voir en tout cas, mon pote.

Il lui donne une tape amicale sur l'épaule.

- Moi aussi, je vais te laisser, je dois raccompagner la jeune dame. Dit-il en désignant Aria.

- Ok, ok. On devrait se revoir et se faire une sortie avec Luisa, c'est ça ?

- Oui, c'est ça.

- Demain soir ?

- Tu es rapide toi. Fit William en rigolant. Si Luisa est libre, je te redis ça.

Les deux garçons s'échangent leurs numéros, pendant qu'Aria reste spectatrice de la situation.

- Aria, tu viendras si tu es disponible. Propose le dénommé Hugo.

Celui-ci ne manquait pas d'air et avait un sacré culot. Il l'a connait à peine et lui proposait déjà de se revoir le lendemain. Il ne manque pas d'audace après-tout, et ça la flatte.

- Je ne sais pas, je verrais bien.

Elle hausse les épaules et part s'installer au côté passager de la Mercedes. Les hommes s'échangent encore quelques mots et William entre dans la voiture et pose son regard sur elle. Il est troublant et à la limite de lui faire perdre sa contenance.

- Pourquoi tu me fixes ?

- Arrête de toujours être sur la défensive. Son regard se fronce.

- Hum...

Elle n'avait pas envie de faire de phrase argumentée pour lui répondre.

- J'ai retrouvé ta clé de voiture en rangeant la maison aujourd'hui.

- C'est vrai, où était-elle?

Tout d'un coup, elle se sentit beaucoup plus à l'aise et cette nouvelle avait ravivé sa bonne humeur. Elle qui pensait qu'elle allait devoir faire des démarches au commissural pour déclarer la perte de sa clé et contacté son assurance pour faire réaliser une nouvelle clé. Elle était radieuse de constater que ça n'allait pas être le cas.

- Par terre, à côté du panier dans la salle de bain.

- Merci, je serais encore entrain de les chercher à l'heure qu'il est.

Elle lui sourit et il détourne son regard de la route pour plonger son regard dans le sien et lui rendre son sourire, en esquissant un léger mouvement de la bouche.

44 Days With YouWhere stories live. Discover now