Alerte D

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Je ne suis pas quelqu'un d'extraverti. Je l'ai été, par le passé. J'ai aimé faire des rencontres, découvrir de nouvelles personnes et apprendre à les connaître. Mais je ne le suis plus et je n'ai pas vraiment de regrets sur le sujet.
Même si mon esprit est accaparé de manière quasi-permanente par le souvenir des personnes que j'ai tragiquement perdues, je ne culpabilise pas de ne plus aimer les gens, ni d'être considéré comme un rabat-joie imprévisible.
Depuis que j'ai fait la connaissance de cette bande d'adolescents, j'ai été contraint de retrouver cet aspect de la vie, celui qui m'oblige à avoir des contacts réguliers avec mes semblables.
J'apprécie ces gosses, même les plus agaçants, bavards et agités d'entre eux. Mais j'aime énormément ma solitude, aussi. Donc s'il y a une chose que j'aime plus que tout, dans mon loft, c'est sa tranquillité. Celle qui me rassérénère entre deux réunions de meute, mais aussi lorsque les mômes qui me servent de Bêtas -de famille- sont en cours, chez leurs parents ou chez les uns et les autres.
Ce soir, pas de réunion de meute. J'ai interdit à quiconque de se pointer ici, au risque de s'attirer mes foudres. J'ai besoin de paix, de solitude.

- Derek !

De paix. De solitude.

- Derek !!

Assis dans mon canapé, le visage renversé en arrière et les yeux fermés, je m'obstine dans mon silence. Peut-être que si je suis suffisamment immobile, si je ne fais aucun bruit, il me croira absent et s'en ira.
Peut-être que j'ai encore une chance de lui écha/

- Eh, fichu loup-garou ! Tu n'entends pas, quand je t'appelle ? Si tu veux, je t'emmène chez Deaton pour un nettoyage des oreilles en règle. Je suis sûr qu'il sait très bien s'y prendre avec les loups grincheux comme toi. Il doit bien avoir une muselière à ta taille dans ses milliards de tiroirs à médicaments. Et en plus il a sûrement déjà fait ça plein de fois, alors je suis sûr que tu ne sentira presque rien et au moins tu entendra ton propre nom le jour où un membre de ta meute sera en danger. Parce que là, excuse-moi, si j'étais en train de t'appeler au secours, je serais déjà mort ! En plus tu/
- Stiles !
- Hein ?
- La ferme.

Le garçon se renfrogne en retroussant le nez, et descend les quatre marches qui mènent de la porte à la pièce principale. Je fini par ouvrir les yeux en tournant la tête vers lui : il est habillé comme d'habitude. Il n'a pas de blessure, pas de trace d'une quelconque bagarre même humaine, et il porte son sweat préféré, le rouge que je lui ai offert avec humour. Celui qui fait de Stiles notre petit chaperon rouge attitré. Il n'est donc absolument pas en danger.

- Qu'est-ce que tu veux ? J'avais demandé à ce que vous me foutiez la paix, aujourd'hui.

Il s'arrête en plein élan, à mi-chemin entre la porte du loft et le canapé où je suis installé. Son visage courroucé m'observe avec insistance et j'ai presque envie de rire, mais je reste parfaitement stoïque.

- J'étais concerné !?
- Oui, Stiles, ça valait même surtout pour toi.

Je le vois esquisser une mine déconfite : visiblement il n'était pas dans ses plans que je puisse ne pas vouloir de sa visite. Mais son état de stupéfaction ne dure pas plus d'une seconde, avant qu'il hausse les épaules et s'avance vers moi.

- Trop tard. Je suis là.
- Tu peux encore repartir.
- Laisse-moi réfléchir ... Non ! J'ai quelque chose à te dire.

Je roule des yeux et replace ma tête droite pour observer mon plafond, reprenant la contemplation silencieuse que l'adolescent a interrompue par son arrivée fracassante. Bientôt, je perçois son ombre passer devant moi, puis je sens l'assise du canapé s'affaisser sous le poids de l'adolescent qui s'installe à mes côtés. Je soupire doucement et referme les yeux, faisant mes adieux à ma tranquillité avec résignation.

[Sterek] OS en tous genresWhere stories live. Discover now