- T'as pas changé. Entendis-je de nouveau sa voix s'élever dans la chambre, alors que je lève directement les yeux au ciel, lassée. Enfin, sauf tes cheveux. Ils ont un peu poussés. Semble-t-il constater, me faisant froncer les sourcils.

De dos à lui, je l'imagine sourire avec son éternel air satisfait et fier au visage. Et rien que cette image me donne envie de le gifler.

Aussitôt, j'arrête de plier les vêtements de Jules et me tourne afin de faire face à Kilian, alors que son air détendu ne semble pas le quitter sous mon regard menaçant.

- Oui. C'est le but d'un cheveu, ça pousse. Dis-je alors, comme s'il était idiot. C'est courir six mois après un ballon qui t'a rendu aussi stupide ? Ton cerveau n'a pas tenu le choc ? Tes deux neurones se sont percutés ?

Apparemment, lui non plus ne semble pas avoir changé : il est toujours aussi con, aussi stupide et aussi insupportable.

Tu m'étonne que je le haïssais l'an passé.

Ok. Mais t'as vite arrêté de le détester ensuite.

Il lève les yeux au ciel, alors que je ne peux empêcher un faible sourire moqueur d'apparaître sur mon visage, fière de lui avoir enlever son stupide air assuré.

Qu'est-ce qu'il m'énerve.

- Je faisais juste une constatation. Souffle-t-il, blasé.

- D'accord, alors continues d'admirer mes cheveux et de constater, mais en silence. Tu m'envoies des ondes négatives et ça nuit à ma santé mentale. Répliquais-je, sans une once d'amabilité.

J'ignore d'où me vient cet élan de haine, mais le voir face à moi me donne juste envie de cracher mon venin sans retenue.

Je poursuis mon activité sans attendre sa réponse, pressée d'avoir terminée ce rangement et d'enfin pouvoir sortir de cette chambre.

- Tu te trompes. Finit-il de nouveau par dire, sans grand étonnement. J'apporte beaucoup d'ondes positives. Je suis le positivisme en personne. Lâche-t-il d'un air assuré qui me ferait presque rire.

Je roule silencieusement des yeux sans même prendre la peine de lui répondre. Il est hors de question que je gaspille ma salive et ma faible énergie pour une personne aussi insignifiante.

- Tu sais, j'aime bien tes cheveux lisses. Ça te change le visage. S'élève une fois encore sa voix. Mais j'ai toujours préféré tes boucles naturelles.

Putain, mais il ne se tait jamais ?

- Raison de plus pour les lisser plus souvent, alors. Soufflais-je, en terminant de plier tous les pulls de Jules afin de pouvoir les ranger dans son placard.

J'en profite pour mémoriser certains de ses sweats, notant dans un coin de ma tête que je me dois de les voler rapidement.

- T'as l'air ravie de me revoir. Souffle-t-il ironiquement, alors que j'hausse un sourcil en me retournant vers lui.

Mais, il s'attendait à quoi au juste ?

- Bien-sûr. Je saute de joie. J'attendais ton retour depuis si longtemps. Dis-je alors, sur le même ton sarcastique que lui.

S'il s'imaginait une seule seconde que j'allais lui sauter dans les bras, alors c'est qu'il est vraiment devenu con.

Ou qu'il l'a toujours été.

- Je ne t'ai même pas un tout petit peu manqué ? Me demande une nouvelle fois Kilian, son regard ancré dans le mien.

- T'as pas envie de connaître la réponse. Crachais-je simplement, d'une voix détachée.

Play with fire ( Tome 2 )Where stories live. Discover now