38 ~ If you go, I go and If you die, I die.

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Kala

        J’enfile un manteau épais et regarde mes chats avant de partir. Ca fait un petit bout de temps maintenant que je ne les vois quasiment plus. Luke a raison de dire qu’ils seraient mieux au chenil. Mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’en séparer. Le fait que mes rapports humains se soient améliorés ne veut pas dire que je dois oublier mon passé. Je sais que je ne peux pas avoir confiance en l’être humain, je ne fais pas exception.

        Je fais une gratouille à l’un de mes chats avant de fermer à clé, déglutissant avec dégout lorsque j’aperçois le fantôme de la croix gammée sur ma porte. J’ai beau avoir essayé de l’enlever, une marque rouge indélébile semble s’être incrustée dans le bois. Comme si ma porte était pourrie par ce geste. Une voisine est pourtant venu m’aider à nettoyer, mais rien n’y fait. On ne nettoie pas la haine des gens à coups de produits d’entretiens. En tout cas, je crois bien que c’était la première fois que je lui adressais la parole à ma voisine. Elle a été très choquée de voir ce symbole et s’est inquiétée pour moi, me proposant l’hospitalité. Mais je ne veux pas.

Si je dois mourir chez moi, alors je mourrais chez moi.

        Alors que je descends rapidement les escaliers, mon cœur se fige un instant. J’ai oublié de prendre les papiers. Instinctivement je me jette sur les marches que je détale jusqu’à ma porte. Je sais qu’en ce laps de temps personne n’a pu me cambrioler ou quoi que ce soit, mais je commence à être parano avec toutes ces histoires de personnes qui se cachent dans le noir et attendent que je rentre. Je ne me sens plus en sécurité nulle-part. J’ouvre ma porte et range les papiers dans la pochette que j’embarque avec moi, prenant soin de fermer encore une fois ma porte avant de descendre prendre le tram.

*

        Je sais qu’on m’observe, que je suis suivie. Sûrement Oriane va-t-elle revenir et me tuer, rattrapant son moment de doute de cet après-midi. Mais une fois que j’arrive devant la porte des garçons, entière, je me mets à souffler. J’ai encore quelques heures à vivre, peut-être même quelques jours. A vrai dire je ne sais pas. Je frappe doucement et presque automatiquement la porte s’ouvre sur Luke, ce dernier m’attirant fermement dans ses bras.

« Luke ça va ? –Dis-je dans un souffle-

-Maintenant que tu es là oui –Il commence à se pencher pour venir appuyer ses lèvres sur les miennes mais fort heureusement il s’arrête juste avant, virant au rouge- Oh pardon je… C’est un vieil automatisme. Excuse-moi…

-Ce n’est rien –Dis-je avec un petit sourire que je veux rassurant-

-Ashton est au lit, je crois que Fletcher dort également avec lui –Il lève les yeux au ciel- De toute façon on le saura bien assez tôt, si il se met à tousser c’est qu’il dort avec ton chat.

-Comment va-t-il ?

-Je ne sais pas, il ne veut pas m’en parler –Il hausse les épaules- Je n’aime pas le voir dans cet état.

-Moi non plus –Dis-je en baissant furtivement la tête-

-Tu lui as dit quelque chose en particulier ?

-Quelques trucs à propos d’Oriane –Je réponds simplement-

-Oh, d’ailleurs elle a pris de tes nouvelles dernièrement, elle a l’air de t’apprécier et…

-Luke, à l’avenir je te prierai de ne plus donner de mes nouvelles à qui que ce soit

-Pardon ? –Il me regarde étonné avant de froncer les sourcils- Tu recommences à t’éloigner Kalanisse, pas vrai ?

Two paths for one TramwayWhere stories live. Discover now