Chapitre 68

Depuis le début
                                    

-Qu'est-ce qu'il se passe Nathan ? Demanda le père de William.

-Il faut rentrer, je... J'en sais rien.

Nathan semblait et se sentait de plus en plus mal et Stéphane qui le connaissait bien maintenant s'en rendait parfaitement compte même si l'Alpha tentait de le cacher.

-Nous pouvons l'héberger en attendant de trouver mieux. Proposa Stéphane et Nathan acquiesça, se retournant déjà pour partir mais il s'arrêta net, Elsa lui rentrant dedans sans faire exprès.

-Nathan ? Stéphane s'inquiétait et regardait l'air totalement affolé de son Alpha.

-William. Il y a un problème.

Et avant que Stéphane n'ait pu dire ou faite quoi que ce soit, Nathan s'était transformé et était partit à une allure impressionnante, évitant de justesse les personnes qui se trouvaient sur son passage. Alors qu'il attrapait son téléphone pour appeler sa femme, celui-ci se mit à vibrer dans sa main, le nom de son épouse affiché sur l'écran.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Lança-t-il abruptement.

-Rentre vite ! Les chasseurs...

Stéphane entendit du bruit, des cris, des grognements, mais sa femme ne répondait pas à ses appels. Les autres loups qui avaient tous entendus la courte conversation -même sans avoir eu besoin de mettre le haut-parleur- se précipitèrent à leur voiture. Quant à Stéphane, bien incapable de conduire dans l'état qu'il était, monta dans la voiture de Jack avec Elsa. Il imaginait tout et surtout le pire, sa femme et son fils était là-bas, attaqué par des chasseurs. Étaient-ils seulement encore en vie ? Comment les avaient-ils trouvés ? Combien étaient-ils ? Avaient-ils la moindre chance de leur échapper ? Il était penché en avant, les coudes sur ses genoux alors qu'il se tenait la tête entre ses mains. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Comment était-ce même simplement possible ? Ils avaient toujours fait tellement attention ? Qu'est-ce qui les avaient trahis ? Est-ce que c'était encore une attaque au hasard ou alors les chasseurs avaient-il découvert la véritable nature de William ?

Des pensées, plus horribles les unes que les autres, défilaient dans l'esprit de Stéphane. Et quand enfin ils arrivèrent sur les lieux, cela s'avéra être presque la réalité. Il y avait du sang partout et quelques corps à terre, à moitié déchiquetés. Est-ce que Aline, sa douce femme, était capable d'une telle boucherie ? Il en doutait, mais si cela était pour défendre William alors... William. C'était-il transformé ?

Il voulait se dépêcher, courir pour avoir des réponses, pour trouver ceux qu'ils aimaient, mais son corps tremblant avançait difficilement. Nathan était arrivé avant eux, il pouvait l'affirmer aux traces énormes des pattes de l'Alpha qui avaient labouré le béton du trottoir. Il ne savait pas si son cœur battait trop vite ou s'il s'était simplement arrêté.

Nathan quant à lui avait couru si vite qu'il avait un goût de sang dans la bouche et que son sang frappait chacune de ses veines. Quand il était arrivé sur les lieux il avait vu le carnage devant la maison, dans le jardin, la porte défoncée, mais plus aucun bruit. Il pouvait sentir l'odeur du sang bien sûr, mais aussi celle de Mathéo et de Jean. S'ils étaient tous les deux ici alors il pouvait espérer que William allait bien n'est-ce pas ?

Il était prêt à se transformer de nouveau lorsqu'il entendit un bruit de verre briser et qu'un homme sautait en même temps par la fenêtre de la chambre de William. Il était couvert de sang et la seconde d'après Nathan avait ses crocs sur la gorge du chasseur. Peut-être aurait-il dû lui laisser la vie sauve pour avoir des réponses mais l'odeur du sang de William sur l'homme et les gémissements qu'il entendait à l'étage étaient de trop pour qu'il ait la force de l'épargner. La tête se détacha littéralement du corps alors que Nathan refermait la gueule violemment, le sang tâchant instantanément son pelage blanc.

Dans la même seconde, Nathan redevenait humain et sautait jusqu'à la chambre du garçon. Là, perché sur l'encadrement de la fenêtre il recommença à respirer. William était blessé, mais vivant, Mathéo à ses côtés et Jean quelques mètres plus loin avec Aline dans ses bras, tremblante.

-Tu as mangé comme un cochon toi. Lança William avec un demi sourire et un léger gémissement alors qu'il tentait de se redresser.

Nathan avait encore les yeux trop clairs et la marque des Alpha sur son visage déformé par la peur et la colère. William, malgré la douleur, avait encore suffisamment d'esprit pour repousser Mathéo qui se tenait bien trop près de lui. Il savait parfaitement comment Nathan se trouvait, dans quel état la vision de son Alpha le rendait, et quiconque se trouvait actuellement à ses côtés était une menace, même si cette personne était son meilleur ami. Ce dernier compris parfaitement le message et il se redressa sans faire de mouvement brusque, s'éloignant déjà du garçon.

-Sortons ! Lança-t-il pour Jean et la maman de William.

Aline était prête à protester car elle voulait s'assurer que son enfant allait bien mais Jean l'en empêcha et la poussa vers la sortie en même temps qu'ils entendaient le grognement sourd de Nathan.

Nathan n'avait pas besoin de demander à William comment il allait, il le voyait parfaitement. Il n'avait pas de blessures mortelles mais il ne doutait pas qu'il devait souffrir atrocement. Il attrapa le garçon aussi délicatement que possible et le souleva pour le porter jusque sur le lit ou il s'allongea avec lui, ne lâchant en aucun cas son corps. Dès que William cessa de gémir douloureusement, Nathan mordit sauvagement son avant-bras, la peau cédant instantanément et le sang coulant abondamment avant de le placer devant la bouche du brun.

William ne rechigna pas puisqu'il savait qu'avec le sang de son Alpha la douleur partirait presque aussitôt. Et ça ne loupa pas, en seulement quelques minutes il passa de gémissements plaintifs en gémissements de plaisir.

-Je suis tellement désolé, je n'aurai pas dû te laisser.

William écarquilla les yeux tout en cessant de boire. Nathan avait le visage contre l'épaule du plus jeune et celui-ci n'avait pas besoin de le voir pour deviner à quel point il s'en voulait.

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-J'aurai dû être là, te défendre...

-Mais n'importe quoi.

William ne savait pas vraiment quoi dire mais il était sûr d'une chose, Nathan n'avait pas besoin de s'excuser. Il pouvait comprendre cependant. C'était déjà la deuxième fois qu'il se faisait attaquer... 


A suivre...

La prophétie des chasseurs - Les opposés  [Tome 4]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant