Rain ||FF P.JM||

Chapitre 18

- Beverly , dépêche-toi ! Tu vas être en retard au concours.

La voix enjouée de Yeji, comme à son habitude, me sort de mon repos.

- Yeji, laisse-moi encore dormir un peu, il est tôt.

Cela fait près d'un mois que je n'ai pas dormi correctement, alors je ne vais pas cracher sur une heure ou deux heures de sommeil en plus, un samedi. Voyant que je ne daigne l'écouter et me lever, Yeji décide de jouer cartes sur table et de sortir le grand jeu. Je me retourne sur le lit, les yeux au plafond et soupire, pensant qu'elle est partie , croyant à sa première défaite. Mais, j'aurais dû être plus maligne. Yeji n'abandonne pas si facilement. Elle ouvre grand les volets et la fenêtre, laissant rentrer une lumière aveuglante agresser mes yeux ainsi qu' un courant d'air glacial, du matin, venant me geler l'extrémité du nez et des orteils. Je plaque mon coussin sur le visage, afin d'atténuer l'horreur que produit la lumière du jour sur mes yeux encore endormis.

- Au fait, couvre-toi bien, il fait frais dehors. lance-t-elle en sortant de ma chambre.

Si aujourd'hui était un jour lambda, comme les autres, alors j'aurais sûrement pris la peine de me consacrer à ma fameuse routine d'étirements. Or, ce n'est pas le cas. Aujourd'hui est un jour important, c'est le jour J. Alors, non je ne vais pas prendre le temps de me débloquer les articulations. Je me dépêche de m'habiller, le plus simplement possible, tant que cela est efficace. J'enfile une paire de Stan Smith blanches et une chemise noire ainsi qu'un skinny et un blazer noirs, quant à mes cheveux je les attache en un chignon relevé. Aujourd'hui  est un jour décisif. Si je gagne  je serai obliger de vivre dans une agence de K-POP, à m'occuper de K-idols et si je perds, je serai condamner à vivre un calvaire chez Min Juri, jusqu'à ce que j'ai assez d'argent pour pouvoir partir, enfin si j'en ai un jour assez. Mais travailler  dans une agence de K-POP est-ce réellement mieux ? Je pense mais je n'en suis pas si sûre que cela et je ne veux pas me donner de faux espoirs. Je me retrouve alors prisonnière entre deux destinés. Mais laquelle choisir ? Pour le moment je donnerais n'importe quoi pour quitter la maison de mode de Min Juri. je rejoins Yeji dans le cuisine.

- Allez mange ça.

Elle me tend une assiette  de pancakes avec du sirop d'érable.

- Miam ça à l'air délicieux.

Un sourire fier s'affiche sur le doux visage de Yeji et elle enchaîne:

- Je ne travaille pas aujourd'hui. J'ai décidé de venir t'accompagner.

Je manque de m'étouffer avec l'aliment.

- Quoi ?! Yeji, tu n'es pas obligée  tu sais.

- Oh mais j'insiste.

- Et ton salaire, tu ne seras pas payée. je dis inquiète.

Yeji prend mon assiette vide et la pause dans l'évier.

- Ne t'en fais pas pour cela Beverly, je rattraperai mes horaires.

Au fond de moi je culpabilise mais je ne peux m'empêcher d'être heureuse et reconnaissante  qu'elle vienne  m'encourager. Je me lève et prends Yeji dans mes bras, touchée par son geste.

- Merci beaucoup Yeji.

- De rien Beverly, c'est normal. Je ne vais tout de même pas te laisser avec ta vipère de patronne ! En plus elle ressemble à un ragondin !