𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝟑: 𝐌𝐎𝐍 𝐀𝐌𝐈.

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— Aller ferme-ta-gueule. Je t'apporte sur un plateau d'argent la promotion de ta vie et tout ce que tu sais faire toi c'est être un ingrat capricieux.

— Rien ne garantit qu'elle livrera des informations sur lui. Regarde-la, elle m'a l'air d'être complètement perdue !

— C'est parce qu'elle ne parle pas français et qu'elle voit bien que tu as l'air plus con que prévu !

Il ouvre la porte du palais, où nous pénétrons avec une vitesse affolante. La plupart des magistrats reconnaissent très vite mon frère, mais je sais que leur regard ne s'éternise pas vraiment sur lui. C'est moi qu'ils regardent, mon bras ensanglanté, et la femme qui marche tant bien que mal à côté de moi, avec son enfant dans les bras.

Nous empruntons très rapidement l'ascenseur situé au centre du parquet. Je ne m'attarde absolument pas sur les détails et la grandeur du lieu, je n'ai pas le temps.

Noor berce son enfant en le serrant très fort dans ses bras. Il ne les a d'ailleurs pas quittés une seule fois. Je pense que la France sera un très grand changement pour le petit mais il en va de leur sécurité.

Moi j'ai réussi ma mission et j'espère sincèrement qu'elle acceptera de témoigner contre Nafir afin que nous puissions avoir d'informations à son sujet.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, nous sommes accueillis par une dizaine de policiers. Ils saluent très vite Ilane avec le plus grand des respects. On m'ignore, comme d'habitude comme si je n'avais pas littéralement ramené un témoin crucial dans cette affaire.

J'entends Noor geindre à côté de moi. En tournant la tête, je vois qu'un des policiers a saisi son bras.

— C'est bon officier, c'est sans danger, prononçais-je.

Son air renfrogné m'annonce que si moi je pense que Noor est inoffensive, lui certainement pas.

— Vous pouvez la lâcher, répète mon frère.

Et bien sûr, cette fois-ci, on l'écoute.

Nous pénétrons une pièce. Une sorte de salle de réunion. Je vois bien que Noor n'est absolument pas à l'aise entouré de tous ces hommes, on l'installe sur une chaise atour de la table ovale. Les officiers de police allument l'écran plat contre le mur. Ilane a les paumes sur les hanches. Son air est comme il le fait si bien comprendre confiant et stressé à la fois. Une contradiction pourtant compréhensible, son travail n'est pas facile. C'est à lui qu'incombe la tâche de garder en vie les différents agents secrets français éparpillés partout dans le monde.

L'écran s'allume. Très vite je repère un informaticien qui rétablit un contact.

Moi-même je ne savais pas avec qui nous allions parler jusqu'à ce que l'écran s'allume et présente la tête de Warren petit. Le petit fils-de-pute qui m'a relevé de mes fonctions il y a plus de six mois de ça. Le commandant général des troupes du renseignement de la DGSE.

— "Expliquez-moi ce foutoir en cinq minutes, je n'ai pas votre temps, commence-t-il sèchement."

— Elle parle quelle langue, me demande mon frère, demande-lui vite.

Sale petit connard. Putain !

— ما هي اللغات التي تتحدثها؟ (vous parlez quelles langues ?)

Ses grands yeux miel me fixent pendant plusieurs secondes. Putain. Ce n'est certainement pas le moment, mais putain qu'elle est très belle.

"Tu es un pervers Jacob."

Mes traits de visage se crispent, je me force à ne pas détourner le regard sur ma droite. J'ai la sensation que Amel est assise à côté de moi. Mais ce n'est pas réel ! Et je m'interdis de montrer quelconque signe de déviance, ça pourrait remettre en cause toute mon intégrité. Étant donné que l'on m'a déjà fait passer pour un fou après avoir perdu ma femme et ma fille.

NAFIR, le magnifique.Where stories live. Discover now