Comme de l'or dans la Seine

Je te présente...

Qui n'a jamais eu un rendez-vous arrangé ? Le dernier en date était pour moi celui qui allait être déterminant pour la suite de ma recherche de l'homme idéal. Étant métisse de pére pied noir et de mére antillaise, j'ai toujours était la petite chérie de mes grands parents, oncles et tantes paternelle. J'étais devenu le centre des discussions du vendredi soir. Mon célibat était le sujet de conversation hebdomadaire. Lorsque j'avais annoncé, sept ans plus tôt, mon mariage d'avec mon américain de mari, aprés juste un mois de relation, l'incompréhension, les reproches, les mises en garde faisaient partie de mon quotidien. Pourtant notre histoire avait durée presque sept ans. J'avais vécu une belle histoire, mais la fin c'est moi qui en avait décidé. Je n'étais plus heureuse, je ne me sentais ni aimé ni soutenu par lui. J'avais décidé de partir. Hop hop !!! Divorce.
Ma tante avait donc décidé de faire le tour de son répertoire téléphonique pour me : Marier. Oui, oui ! Pour elle une trentenaire sans enfants cela n'existait pas. Vieille école : À ton âge, j'étais déjà marié depuis plus de dix ans et j'avais 5 enfants !
Ce vendredi matin, j'étais au boulot, terminant ma difficile semaine de 60hrs, lorsque je recois un sms de ma cousine Reb' : Sos info du vendredi, ta tante a invité un dentiste de 40 ans à diner. T'es dans la merde et en plus il est beau. Bisous je taime Reb....
Non ! Non ! Non ! Je vais encore être le centre de la conversation pendant au moins cinq bonnes heures. J'envoie un sms à ma pote Manouille : Sos du vendredi, ma tante a encore frappé. Mayday ! Mayday !. Et si il était vraiment beau ? Et si c'était l'homme de ma vie ? Et si c'était l'homme parfait ? L'heure approchant, je souhaite un bon week end à mon équipe de bras cassés, file au parking... Ma voiture faisant guise de dressing, shoesing, salon de coiffure, salon de beauté, et de poubelle, je n'ai aucun mal à me changer, me maquiller ( Thanks God : je ne me suis pas maquillé ce matin ), un coup de brosse, un coup de lingette sous les bras, déo, une jupe à hauteur du genoux, une paire d'escarpins ( Si j'arrive en basket j'aurais droit à un passage de savon dans la cuisine entre la chouchouka et le poulet roti), mon parfum favori et hop c'est parti....
Quand je frappe à la porte de ma tante je sais que ca sera le drame : 1h30 de retard bloqué sur le périph, j'avais oublié que c'était le départ en vacance des parisiens. Et en effet DRAME...
Assise à table, je découvre un bel homme, David, 41 ans mais en parait 10 de moins, un beau teint il dit revenir des seychelles où il a passé deux semaines de détente ( Tu veux me faire croire que tu as été aux Seychelles seul ? Menteur.) , chirurgien dentiste, fils de gynéco, il se dit divorcé et pére de deux enfants. Je passe un bon moment, pour une fois je ne suis pas sur mes gardes même si le coup des Seychelles ne passe pas. Rendez vous pris pour le dimanche soir, je rentre avec le sourire.
Si j'avais su à l'avance ce qu'il m'attendait ...
Le jour du rendez-vous, le champagne coule à flot, une bouteille puis deux. C'est surtout lui qui boit, beaucoup trop à mon goût. Je ne le trouve pas aussi beau, me dit être divorcé depuis trois ans, une femme avec qui il a de trés bon rapport et surtout qui habite à cinquante métres de chez lui... Pardon, cinquante métres ?!? C'est pas un peu trop prés cinquante métres? Je passe une soirée longue, plusieurs fois j'ai envie de me lever et partir. Il n'a parlé que de lui, de toutes ses expériences, de toutes les choses qu'il a vu à travers le monde, je sens que je ne le reverrais jamais mais fait bonne figure pour l'honneur de la famille. Mais apparement nous n'avons pas la même définition du terme bonne figure. Il commence tranquillement à me parler de sexe, que le sexe n'a rien d'anormal, qu'il a en a besoin et que concrétement il aimerait rentré avec moi ce soir ? Pardon? Hein ? Comment ? Alors Coco tu es mal tombé. Je lui fait comprendre gentillement que je ne suis pas du genre à coucher aussi facilement mais que surtout, si j'en ai envie et bien c'est moi qui décide... Les insultes pleuvent, il est saoul, je me léve, et Salut.... Le lendemain au bureau j'en ai mal au bide, n'ose pas répondre à ma tante qui me harcéle d'appels et de sms. Je recois un message de David : Bonjour, tu comprendras que c'était notre dernier rendez-vous ( Nonnn ! Tu crois ?!), j'ai besoin de sexe maintenant, le sexe est important pour moi, l'amour viens aprés. Je suis un homme trés sexuel ( Je n'avais pas compris connard ) et je ne veux pas encore une fois avoir une femme coincée. Cordialement.
Non mais que croyait-il ? Que j'allais m'allonger les jambes en l'air ? Que j'allais lui dire : Viens c'est Open Bar ? La guerre était déclaré entre nos deux familles. Ma tante à pris soin de faire le tour de toutes ses copines, qui elles mêmes ont fait le tour de toutes leurs copines. Comme j'ai dit à ma tante ce jour là : Tu sais tata ? Ce genre de type c'est la merde qui flotte sur la Seine...