Chapitre 9.1

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Quand mes yeux rencontrèrent les premiers rayons du soleil le lendemain matin, seuls l'engourdissement dans mes jambes et l'impression d'avoir sué toute la nuit témoignaient de la réalité de la nuit précédente. 

Zeke n'était déjà plus à mes côtés depuis longtemps, je le savais parce que la place qu'il avait occupée un peu plus tôt était déjà froide.

Je m'étirai de tout mon long, faisant tomber la couverture du lit par la même occasion, et me levai. Ambre n'était pas encore rentrée de son aventure, et c'était tant mieux. J'allais devoir lui raconter ce qu'il s'était passé, mais je n'étais pas encore dans l'état de le faire. Tout ce que mon corps m'autorisait à faire pour l'instant, c'était me remplir un verre de jus d'orange et de m'asseoir sur une des chaises en plastique de notre terrasse.

Le camping était assez silencieux, ce matin. La porte du mobilhome de Carmela et Henri était toujours fermée. Ils étaient soit déjà partis, soit toujours endormis. Je vérifiai l'heure sur mon portable et je blêmis.

Merde, alors. Comment est-ce que cela avait-il pu arriver ? Il était déjà presque quatorze heures et je n'en revenais pas d'avoir dormi aussi longtemps. C'était les vacances, mais je me laissais que très rarement dormir aussi longtemps.

— Oh ! Tu es enfin réveillée. Tu t'es battue avec les draps pendant la nuit ?

Je sursautai en entendant la voix de ma meilleure amie et me tournai dans sa direction. Elle était accroupie en face des marches du petit escalier qui menait sur notre terrasse, l'air de chercher quelque chose.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demandai-je, le feu me montant déjà aux joues.

— Je parle des draps qui étaient arrachés dans tous les sens quand je suis passée voir si tu allais bien ce matin. (Elle marqua une pause.) Ça devait être rude, ajouta-t-elle finalement, un sourire sournois sur le visage.

Cette fois, je ne pouvais plus le cacher : je me sentis rougir des pieds à la tête et je ne pouvais rien faire pour le cacher. J'étais prise la main dans le sac et je me demandai comment elle avait bien pu le deviner.

— Je l'ai vu boire pratiquement toute la soirée avant de partir en laissant Marzia avec ses copines.

Ainsi, elle répondit à ma question silencieuse. Dans un même temps, elle se redressa, un petit ballon tricolore dans les mains. Elle le lança dans les airs avant de le rattraper pour me rejoindre à notre petite table.

— Donc tu ne nies pas ?

Elle arqua un sourcil blond.

— Ce n'est pas comme si je pouvais te cacher des choses, de toute façon, ricanai-je.

Son sourire s'étira, mais son sérieux revint presqu'aussi vite que ma culpabilité qui me tomba dessus comme une masse.

Je savais avant même que les choses ne dégénèrent que ce n'était pas une bonne idée, alors pourquoi diable l'avais-je laissé faire ce qu'il m'avait fait cette nuit. Rien que d'y repenser, je sentis quelque chose se tordre de plaisir dans mon ventre et des fourmillements remontèrent le long de ma colonne.

— Putain de merde, soufflai-je.

— Ça, tu l'as dit.

— On n'a rien... enfin, il a juste... tu vois, quoi...

— Tu ne penses pas que ça revient au même ?

— Il n'arrêtait pas de me dire de le laisser faire.

— Il voulait peut-être endosser toute la culpabilité...

— Mais ça ne fonctionne pas comme ça, terminai-je à sa place.

Breaking the limit - 1.5Onde histórias criam vida. Descubra agora