Chapitre 5.1

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J'étais la pire des menteuses. Ça faisait à peine deux semaines que nous étions arrivés au camping et mon bronzage était très certainement la seule chose que j'avais déjà réussi à parfaire jusqu'à maintenant.

Tous mes plans pour me venger de Zeke s'évanouissaient au fur et à mesure des jours. Il fallait bien admettre que le voir sortir torse nu tous les jours était aussi dissuasif qu'encourageant. La preuve : j'avais surpris Ambre baver sur lui à plusieurs reprises et j'avais dû la chambrer pour qu'elle arrête.

L'avoir embrassé ne m'aidait pas non plus. Ça avait ravivé le souvenir de ses lèvres douces et chaudes contre les miennes et mon cœur s'emballait rien que d'y penser. Je me flagellais mentalement pour laisser ces pensées m'envahir alors que j'étais supposée le détester et que Marzia commençait tout doucement à vouloir recoller les morceaux avec moi.

Même si ma sœur adoptive semblait toujours un peu occupée, elle prenait plus de temps pour me parler quand Zeke n'était pas dans les parages. C'était bizarre, mais ça me faisait également beaucoup de bien. Retrouver ma sœur était aussi soulageant que retrouver ses clefs après les avoir perdues. J'avais toujours cette impression de marcher sur des morceaux de verre quand je lui parlais, retournant ma langue au moins dix fois dans ma bouche avant de déblatérer des conneries qui pourraient lui en apprendre plus sur ce qu'il s'est passé avec le père de son bébé.

— Jiulia elle est pour toi ! hurla ma meilleure amie à côté de moi.

Je tendis le bras trop tard et la balle fila à une vitesse ahurissante dans le grillage derrière moi. Je lançai un regard désolé à Ambre alors qu'Alden et Shelby se foutaient ouvertement de notre gueule de l'autre côté du filet.

— Ok temps mort ! annonça finalement ma partenaire de jeu avant de s'approcher de moi.

Les courts de tennis représentaient l'un des nombreux bonus du camping. Je n'avais jamais été très douée pour ce sport, mais je n'avais jamais été aussi à gauche qu'aujourd'hui.

— Je refuse de perdre face à ces deux guignoles !

— Je sais bien. C'est le début, je vais me reprendre.

— Jiulia ça fait une heure qu'on est là et tu as touché la balle à peu près autant de fois que tu as touché des...

— Ok, ok ! C'est bon, j'ai saisi, la coupai-je.

Je préférai ne pas penser à ce qu'elle s'apprêtait à dire. Les métaphores de ma meilleure amie pouvaient parfois être très parlantes.

On se remis en position et Alden me lança un regard malicieux depuis l'autre bout du terrain. Ses cheveux sombres étaient tirés en arrière par un bandana de sport et il avait redressé ses lunettes de soleil sur son front pour s'assurer que je pouvais bien voir ses yeux couleur whisky me défier.

— N'oublie pas que je t'ai battu à plate couture les années précédentes, le mis-je en garde.

— Ouuuh, ça sort les griffes, me titilla-t-il, un sourire en coin creusant une fossette dans sa joue.

Je me mordis les lèvres pour empêcher mon propre sourire d'apparaître et replaçai mes lunettes de soleil sur mon nez. Ambre me lança la petite balle verte que je fis rebondir quelques fois sur le sol avant de servir avec toute la grâce dont j'étais capable. Quelques échanges plus tard, la balle toucha finalement le terrain de leur côté et je sautai de joie dans les bras de ma meilleure amie avant d'entendre des gens applaudir derrière nous.

Marzia, Zeke, Carmela et... Henri étaient installé sur un banc qui faisait face au terrain et regardaient la partie qui était en train de se jouer. Je sentis le rouge me monter aux joues en me demandant depuis combien de temps ils étaient là. Ou plutôt depuis combien de temps LUI était là. Ambre m'asséna une petite tape sur le bras et je réalisai soudain qu'Henri était réellement installé avec eux. Quand était-il arrivé ?

Breaking the limit - 1.5Where stories live. Discover now