Chapitre 5.2

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Le quad, ce n'était finalement pas aussi simple que je l'aurais pensé. 

Encouragée par Henri, Carmela avait fini par céder et nous laisser y aller, avec pour seule condition d'y aller accompagnées d'un adulte responsable. Évidemment, elle ne comptait pas notre guide comme un adulte responsable alors Zeke s'était proposé. Marzia avait préféré ne pas nous accompagner, jugeant cet engin à quatre roues trop dangereux pour le bébé. Maintenant que je me retrouvais dessus, je ne pouvais que la comprendre.

— Jiulia on vient à peine de démarrer ! se plaignit Shelby en laissant échapper un petit rire moqueur.

Je lui jetai un regard noir avant de reporter toute ma concentration sur mon véhicule. J'avais un peu galéré à le faire démarrer avec cette histoire de laisser un bouton enfoncé et tout le tralala, mais j'y étais finalement parvenue au bout de quelques minutes. Le problème maintenant était de le faire avancer sans m'auto-éjecter de la selle.

— Mais où est donc passé ton goût du risque ?

Alden s'était arrêté à côté de moi alors que tous les autres avaient pris les devants. Zeke ne s'éloignait jamais de trop de moi pour s'assurer que je parvenais à les suivre alors que je n'attendais qu'une seule chose : qu'il disparaisse du paysage ! 

A chaque fois que ses yeux couleur de l'océan se posaient sur moi, je perdais mes moyens et diminuais la cadence pour éviter de me briser la nuque. Je n'étais pas aussi empotée d'ordinaire, mais il fallait croire que je pouvais changer sous un regard qui, malgré moi, comptait toujours.

— Il faut juste que je chope le truc !

Je jaugeai les dunes de sable autour de nous et admirai le paysage que la côte nous offrait. Le soleil était encore assez haut dans le ciel, signe qu'il me restait encore du temps pour me faire la main avec cet engin qui me faisait rêver depuis des années. Mon regard croisa les iris ambrées d'Alden l'espace de quelques secondes et un sourire vint barrer son visage.

— C'est lui qui te rend nerveuse ? me demanda-t-il en désignant Zeke d'un geste du menton.

Surprise, je me braquai légèrement.

— Quoi ? Non !

— Ne le laisse pas t'enlever ton plaisir, poursuivit-il sans tenir compte de mon air offusqué. L'ignorance est le meilleur moyen pour se défaire du regard de ceux qui nous pèsent le plus.

Il fallait bien avouer que les études de psychologie lui réussissaient bien. Il n'avait eu que des paroles justes depuis que nous étions arrivés et, même si je refusais encore de me confier totalement sur toute cette histoire, je commençais à ressentir au fond de moi le besoin d'en parler. Alden pouvait m'apporter un point de vue externe que je n'avais pas eu en discutant avec ma meilleure amie qui était aux premières loges depuis le début.

La question était : avais-je encore besoin d'un point de vue externe ? Après tout, tout était terminé depuis des mois et recommencer à en parler n'était pas la meilleure des solutions pour m'aider à passer réellement à autre chose. Faire semblant, c'était bon deux secondes quand je voulais lui renvoyer à la figure ce que je ressentais. Mais ce n'était pas fiable sur le long terme. La preuve : je n'avais pas fait l'effort de résister ne serait-ce qu'un peu à la première occasion qui s'était présentée de me jeter sur sa bouche.

— Tu sais quoi ? Tu as raison, répondis-je au bout d'un moment, sentant mon sourire poindre sur mon visage.

Je replaçai mon casque sur ma tête et repris les choses en main pour suivre Alden qui venait de prendre en vitesse. Nous dépassâmes les autres assez rapidement et je le laissai me guider sur le chemin de sable. Le vent s'infiltra dans mes cheveux qui dépassaient de mon casque et mon sourire s'élargit encore plus quand je sentis l'adrénaline monter.

Breaking the limit - 1.5Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum