Vengeance À Deux Visages 2 : Le Contrat

Chapitre 53

Tranquillement installée sur un transat, Zhéma laisse le vent de la plage fouetter son visage.

C'est une plage magnifique longée par plusieurs cabines et d'innombrables cocotiers, mais et surtout bondée de caméras et d'un staff encombrant. 

Toute sa journée passée à poser pour des photos ou à tourner avec lui, elle s'offrait une pause bien méritée, indifférente à tous ce qui était autour, préoccupée par des sujets d'ordre relationnels avec celui qu'elle ne savait plus comment considérer.

Collègue ?

Ex ?

Tentation ?

Elle ne savait plus.

Surtout depuis ce matin où elle le trouvait différent.

Se pourrait-il que... ?

Son téléphone vibre et la tire de ses pensées. Un message d'Adam.

<<T'en as pas un eu marre de rester ici ?>>

Elle tourne la tête et le voit assis, à l'escalier de sa cabine, la fixant profondément. Elle relit le message plusieurs fois et répond :

<<Si mais je n'ai pas vraiment le choix>>

<<On fait un tour si tu veux>>

<<Tous les deux ?>>

<<Oui, loin de ces caméras>>

En lisant le message, elle sourit face à son écran. Quelques minutes plus tard, en toute discrétion, elle le rejoint derrière les cocotiers, assez loin des cabines. Il la regarde s'approcher, heureux, et démarre la bécane sur laquelle il était.

-Tu étais sûr que je viendrais ?

-Je l'espérais...et tu es venue. Installe-toi, on y va.

-Partir où Adam ?

-Tu verras, dit-il avec toujours ce même air énigmatique.

Elle se décide à monter, en essayant de trouver une position confortable, la main tremblante à l'idée de s'accrocher à lui.

Il prend finalement ses frêles poignets et les collent à son torse.

-Accroche-toi bien.

-Heu...ok.

Direction l'inconnu.

Après quelques minutes à balayer le paysage des yeux, je l'entends couper le moteur de la bécane.

Lui : Voilà, c'est ici.

Face à nous, un joli petit lac, d'une eau claire et limpide donnant envie de s'y baigner, d'y tremper les doigts de pieds et même le corps entier.

Moi : Comment tu connais cet endroit ?

Lui : Je l'ai découvert hier, pendant ma petite balade nocturne. Je le trouve sympa, pas toi ?

Moi : Si, beaucoup.

Il prend ma main et je le suis jusqu'au bord. Mais de mon sac, je sens mon téléphone trembler sous le poids des nombreux messages, sûrement tous de Mme Anderson.

Moi : Elle va me pendre, c'est clair...

Il tape rapidement un truc sur son téléphone avant de me prendre des mains mon petit sac de plage qu'il dépose sur la berge.

Lui : Arrête de stresser, ok ? L'eau est bonne, profites-en.

Il enlève son tee-shirt, et me laisse contempler des rangées bien construites de carreaux de chocolat. J'ai chaud d'un coup.

Quelqu'un a augmenté la température ?

Il me devance et plonge. Je m'apprête à retirer quelque chose quand je me rends compte que j'ai traversé toute l'ile en maillot de bain. Goûtez un peu à la magnificence de ma stupidité. Morte de rire.

Lui : Tu viens ?

J'obéis, pressée de tremper mes gambettes dans l'eau. Je m'assois sur le bord en agitant les pieds, quand je me rends compte que je ne l'ai plus dans le collimateur.

Moi : Adam ?

Personne ne répond. Mais où est-ce qu'il est encore passé ?

Moi : Adam ? Ahh !

Le temps que je m'en aperçoive, il me tire dans l'eau, qui m'arrive jusqu'à la naissance des épaules.

Moi : Mais qu'est qui t'as pris m'fin ?

Lui : Bah, tu n'étais pas décidée à descendre.

Pour toute réponse, je l'éclabousse avec l'eau du revers de la main. Je ne peux m'empêcher de m'esclaffer devant ses grimaces enfantines.

Moi : T'en veux encore ?

Lui : Non la limace, pitié arrête.

Comme sourde, je continue de plus belle, et on finit en stupide bataille d'eau comme des gamins de cinq ans, qui se termine en fous rires.

Moi : Du coup on est quitte microbe.

Petit à petit, le calme revient, et je le surprends à me dévorer des yeux, impassiblement craquant.

Moi : Petit sourire gêné. Quoi ?

Il se rapproche de moi assez dangereusement, sa poitrine mouillée à quelques centimètres de la mienne, secouée par mon rythme cardiaque qui s'accélère. Je sens sous l'eau ses bras d'homme se resserrer autour de ma taille avec une douceur insoupçonnée, pendant qu'il s'approche de mes lèvres. La tentation est grande, je l'avoue. Elle est même insoutenable.

Et chacun des regards de braises qu'il me lance est une preuve que mon désir malsain est réciproque. Je le sais.

Mais il n'est pas question que je me laisse encore aller sans savoir où tout ça va nous conduire, non pas encore. Pas cette fois...

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