VII

485 22 4
                                    

Après avoir quitté Isabelle et ses proches pour quelques temps, nous les retrouvons aujourd'hui même. Ils reçoivent un visiteur impromptu. J'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne lecture !

*********************

« L'espoir a toujours, même aux heures les plus sombres de l'humanité, sauvé celle-ci. »

Gael Crutzen, « Expérience de vie »


Amélie est étonnée en entendant un matin le bruit d'un équipage. Elle pose son livre sur l'une des tables du salon avant de se diriger vers la porte d'entrée du château de Vauboyen, où elle séjournait depuis son voyage. Un carrosse rouge et or surgit derrière les peupliers en bordure de la route, tiré par de fiers chevaux couleur chocolat et conduit par un cocher en livrée. Deux laquais à perruque se tiennent sur le marchepied.

- Arrête, cocher ! Crie une voix à l'intérieur du carrosse.

Henri, qui venait lui aussi de se rendre à la porte, reconnaît aussitôt cette voix. Celle de la marquise de Montespan, dont il ignore le pourquoi elle se rendait ici d'elle-même. La favorite royale ne tarde pas à sortir de son habitacle, aidée en cela par ses valets.

- Madame, c'est une surprise que de vous voir ici, si loin de la cour. Que nous vaut cet honneur ?

- Une affaire de la plus haute importance, Monsieur de Montéclair. Il requiert l'attention de votre sœur.

Amélie et Henri se regardent de concert en interrogation. Que pouvait bien vouloir une femme comme la marquise à Isabelle, qui n'était venue se mêler aux nobles que le temps d'une soirée ? Les deux femmes ne s'étaient même pas croisées et encore moins parlées.

Nonobstant, les deux amis conduisent Madame de Montespan au salon, chargeant au passage Jeanne de leur apporter de quoi s'alimenter un peu et Béatrice d'aller quérir la comtesse de Vauboyen, enfermée dans ses appartements. Celle-ci, à l'instar de son frère et de sa meilleure amie, est étonnée au plus haut point d'apprendre la présence de la marquise dans sa demeure. Elle descend dans la pièce commune à la suite de sa gouvernante qui s'en retourne aussitôt, en même temps que Jeanne ayant apporté un assortiment de thé et de biscuits.

Isabelle espère sincèrement en finir au plus vite avec la femme assise face à elle. Rien de bon ne pouvait venir. Ou peut-être n'est-ce pas une affaire si grave qu'elle le pense ? Il lui faut vraiment cesser d'être dominée par la dépression et de voir le mal partout.

- J'ai cru comprendre, Madame, que vous aviez besoin de moi ?

- Certes. J'ai tenu à venir chez vous en personne pour m'assurez que vous êtes bien la personne qu'il me faut. Je ne voulais guère me reposer sur des avis sans doute biaisés.

- La personne qu'il vous faut ? De quoi parlez-vous ?

- Il en va, voyez-vous, du soin et de la bonne éducation de mes enfants, que j'ai eu de notre roi. Ce cher François de Hautecourt lui a vanté vos mérites comme étant une femme digne de confiance et parfaitement honnête. Ceci dit, pour cette entreprise, je ne peux me permettre d'accepter une personne sur des ouï-dires.

- Je ne désire point vous offenser, mais que voyez-vous en moi qui puisse vous confirmer que je suis bien digne de cette charge ?

La marquise darde un œil calculateur sur la comtesse sitôt sa tasse de thé reposée sur sa soucoupe.

- À vous de me donner les informations que je cherche. Qui êtes-vous donc, Madame, pour espérer prétendre à devenir la gouvernante d'enfants de sang royal ?

La Comtesse du LysWhere stories live. Discover now