Chapitre 37

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22h45

Lorsque l'homme vit mon regard, il s'exclamât :

- Nooooon arrête Maud. Vraiment. Tu n'as rien vu venir ?

Jerry s'assît sur la dernière chaise et regarda le sol. Je ne comprenais pas. Il l'avait fait prisonnier, lui aussi ? Comment pourrait il tenir en captivité deux hommes, surtout Jerry ?

- Dit lui Jerry.

Me dire quoi ?
Les larmes me montèrent aux yeux. Je savais. Qu'il y avait quelque chose. Mais ça ? Mon monde s'effondrait. En le voyant arriver une lueur d'espoir était montée en moi, pour en fait s'éteindre et me faire redescendre plus bas encore qu'aux enfers.

- Les cameras microscopiques, c'est moi qui les ait placées chez toi. Je me suis arrangé pour que les cafés que tu as bu le matin-même contiennent des tranquillisants agissant plusieurs heures après consommation.

Il disait vrai. Ce soir là je m'étais réveillée en sursaut et Jean était rentré par la fenêtre ouvert en renversant un vase.

- J'ai trafiqué les résultats des traces ADN que l'on avait retrouvé sur ton mur : je ne t'en avais jamais reparlé, et tu as du penser que cela n'avait rien donné.

Plein de choses remontaient à la surface. Encore une fois, il disait vrai. Je n'avais jamais eu les résultats de ses traces ADN. Il n'en avait plus rien dit.

- Je n'ai jamais donné le portrait robot que tu m'avais fait à mes supérieurs pour lancer un avis de rechercher et j'ai prétendu que tout était allé trop vite pour une description. Toute l'enquête passait par moi, je pouvais donc à ma guise changer déplacer ou effacer des éléments qui permettaient de remonter à ton agresseur.

Je pris ma tête entre mes mains. Mes moindres faits et gestes, avaient été surveillés. Il m'était impossible, de m'en échapper.

- J'ai prétendu que le numéro sonnait dans le vide et qu'il ne pouvait pas être tracé, pour que tu laisses tomber cette piste.

Tout paraissait plus logique.

- J'ai suivi Simon qui venait t'apporter la lettre disant qu'il te retrouverait au café afin de la lire et de transmettre les informations, l'heure et l'endroit. Il a ainsi pu t'attendre à cette table dans le seul but de t'effrayer. J'ai échangé les dossiers d'analyses à l'hôpital pour que le mauvais produit te soit donné.

Un silence s'empara de l'usine. Un nuage s'avança au dessus de la clarté de la lune, et durant plusieurs secondes plus rien ne se passa. Mon harceler semblait s'ancrer dans sa chaise et se délecter de ce moment. Il se rongeait les doigts avec excitation, et je devinais ses yeux nous balayer du regard toutes les secondes. Jerry releva la tête. Son regard avait changé. Il était froid, dur, et surtout, il était rempli de fureur.

- Bon aller ça suffit.

L'homme en ballerines dégaina une arme et la pointa sur moi. Soudainement il tira, à quelques mètres de mes pieds.

- Il est chargé, pour info. Aller lève toi. Tu vas découvrir ton nouveau chez toi. Fini de jouer au chat et à la souris.

Ses yeux globuleux me fixèrent longuement. Il se rapprocha de moi, et passa ses doigts gantés sur mon visage.

- Tu étais plus belle avant quand même. Sans le... Le faux œil là.

Je me levai brutalement mais avant que j'ai le temps de faire quoi que ce soit, il m'agrippa le col et commença à me traîner avec brutalité au sol. Jerry nous suivit de près tandis que je me faisais tirer à travers l'usine.

- Pourquoi moi ? Réussissais-je à dire entre deux respirations saccadées.

Tout en me trainant au sol, il tourna la tête et me dit avec une expression torturée sur le visage :

- La première fois que je t'ai croisée dans la rue, je t'ai vu, et j'ai su que c'était toi.
- Mais qu'est ce que ça veut dire ??

Il me lâcha, passa l'arme à Jerry et s'accroupît devant moi.

- Tu es quand même la première à ne pas faire ce qui était prévue. Et ça, ça ne me plaît pas.

Pas la première ??

- Ou est Simon ? Demandais je.
- Il va bien. Allons y.

Il me laissa me relever. Jerry enfonça le bout de l'arme dans mon dos pour m'indiquer d'avancer. Nous arrivions au bout de l'usine. Un mur se dressait devant nous, à quelques mètres. Pourtant les deux hommes marchaient d'un pas décidé : ils tournèrent finalement sur la droite, juste après une machine rouillée de la hauteur d'un homme. Un long escalier se dressa devant nous, dirigé vers un sous sol sombre éclairé d'une seule petite ampoule douteuse.

Jerry m'y fit descendre en première. En bas se trouvait une porte blindée. Après l'avoir franchie je débarquai dans un long couloir de pierre, cette fois ci éclairé de plusieurs spots aveuglants. La pièce avait clairement était refaite.

Ces secondes me parurent interminables.

Le couloir paraissait sans fin. Et soudain, il apparut. Une longue, large et imposante vitre donnait vu sur une sorte de chambre sans grande décoration. Ni fenêtres, ni bureau, ni armoire. Juste un lit de draps gris et une forme humaine recroquevillée sur elle même.

Jerry et l'homme me firent m'arrêter devant la vitre. Le jeune homme qui était enfermé dans cette chambre s'assît, puis se retourna.

Mon grand frère était là.

Le hasaroséWhere stories live. Discover now