Chapitre 20

28 4 2
                                    

8h36

Mon réveil fut long et pénible, car la lumière du jour était parvenue à pénétrer mon entre, sans que son soleil soit assez puissant pour me réveiller.
Lorsque mon cerveau sortit enfin des rêves brumeux dans lequel il s'était noyé, c'est un sourire étrange qui se dessina sur mes lèvres.
Tout allait bien, c'est ce que je me surpris à penser.
Oui enfin, jusqu'à son prochain coup.
Je me levai et descendais en bas pour allumer les lumières et vérifier que la lampe du porche était bien allumée.
Ça allait me coûter une fortune en électricité cette histoire encore.
Il faisait bien froid dehors, et mon paillasson mouillé vint inonder mes chaussettes.
Aller savoir pourquoi, c'est pile à ce moment là que la patrouille chargée de passer à intervalle régulier dans mon quartier arriva.
Le policier qui conduisait jeta un bref regard vers ma maison, et quand il se rendit compte que j'étais sous le porche, il freina brutalement.
Il sortit de la voiture :
- Bonjour Maud !!
Je ne le connaissais pas, et je ne l'avais jamais vu. Pourtant il portait son uniforme d'officier de police.
- Bonjour !
- Je suis Paul. En fait, je suis stagiaire policier, et c'est le commissaire qui m'a chargé de la garde de cette nuit.
Il paraissait bien enjoué et énergique pour un homme qui venait de passer une nuit blanche à passer toutes les heures devant chez moi.
Paul devait avoir une vingtaine d'années tout au plus, une carrure encore d'adolescent et une bonne bouille au cheveux blonds.
Je sentais dans son expression qu'il ne connaissait encore rien de la vie, pas plus que moi d'ailleurs.
Comme seule réponse je lui adressais un sourire, et alors que je m'apprêtai à m'éclipser il s'approcha timidement de mon portail.
- Hum, je voulais juste... Vous savez ! Savoir un peu, tout ça tout ça..
Je plissais des yeux.
- Oui, reprend il, pour cet homme là qui vous harcèle.
- Si vous êtes de la police n'êtes vous pas censé déjà tout savoir ? Intervins je alors.
- Et bien c'est que... Je n'ai pas vraiment encore de place au sein de l'équipe enfin passons vous savez, les joies des débutants. On ne me confie que de petites missions et je ne sais rien de l'affaire.
Un blanc s'installa. Il voulait peut-être que je lui explique tout en détail et qu'on aille prendre le thé ? Comprenant mon sentiment, il s'approcha encore un peu plus pour se trouver a seulement 5m de moi environ. Il fit mine de parler plus doucement, comme si il me disait un « secret ». Mais cela n'était rien d'autre qu'un geste ridicule avec une mimique enfantine.
- Paul, dis-je, je ne vous entend pas.
- Oui, bien sûr, hum...
Il se gratta la tête.
- A t'il abusé de vous ? Dit il tout haut, et un peu trop fort à mon goût.
Pardon ?
- Hein ??! Demandais je.
- Vous savez, comme dans les films américains ou la jeune fille intelligente et belle se fait abuser par un vilain méchant puis le bon policier vient la secourir et...
Je l'arrêtais d'un signe de la main.
- Non, pas du tout. Hum, si vous voulez des précisions, demander à vos collègues d'accord ? Maintenant il serait préférable que vous partiez.
Sur ce je me retirai, claquais la porte et m'asseyais au sol. Il ne manquait plus que ça.

Le hasaroséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant