Chapitre 15 : Espoir

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             Après avoir quitté ce réfectoire de malheur, l'agitation habituelle des couloirs me parue surréelle. Sai avait toujours son bras sur mes épaules mais Temari était un peu en arrière.

« - Comment vas-tu malabar ? me demanda mon ami.
- Mal, répondis-je sincèrement, mais ça ira... comme toujours. »


Son regard s'assombrit. Il allait ajouter quelque chose mais fut interrompu par l'arrivée de Temari suivie de ... Shikamaru ?

« - Hey, lança maladroitement ce dernier, Sakura c'est ça ?
- Bien sûr que c'est ça idiot, lança Temari.
- Temari, rétorqua calmement Shikamaru, j'essaye juste d'être courtois.
- Bah sois courtois en expliquant rapidement ce que tu veux dire pour qu'on se casse vite fait de ce trou à rats.
- Tu veux la faire sécher ? s'étonna l'ananas.
- Évidemment, répondit Tem avec défi. Elle ne va pas rester au lycée dans cet état-là.
- Mais elle ne peut pas ! Et toi non plus, vous avez un dossier à assurer pour la rentrée prochaine je te signal. »


Temari allait ajouter quelque chose mais je l'interrompis.

« - On ne va pas sécher Temari. »


Shikamaru lui lança un regard suffisant en marmonnant un « quelle femme galère » et elle répondit en détournant le sien.

« - Écoute, commença-t-il, je ne veux pas te déranger plus que ça. Tu es déjà bien agitée par les évènements qui ont précédé. Mais je voulais juste te dire que... »


Il claqua sa langue d'agacement et se gratta l'arrière du crâne.

« - Bon, continua-t-il, je veux juste te dire que je connais Sasuke et qu'il tient réellement à toi. Comment je le sais ? Tout simplement parce qu'il parle de toi, rarement c'est vrai car il n'est pas du genre à partager, mais quand il le fait ses yeux s'illuminent. Et de ce que je sais, Karin a plus l'habitude de mentir que Sasuke. Alors... voilà. »


Il m'observa, attendant sûrement une réaction de ma part. Mais à ce moment-là, c'était comme si toutes mes émotions avaient disparu. J'essayai de les refouler depuis trop longtemps pour ne pas craquer et maintenant, elles étaient toutes enfermées dans une petite boîte en moi. Alors je ne pus qu'hocher la tête. Il répondit à mon signe et fit demi-tour.

« - On pourrait... commença Temari.
- On ne va pas sécher Tem', l'interrompis-je.
- Mais pourquoi ? s'enquit-elle.
- Tu cherches n'importe quelle raison pour sécher Tem', se moqua Sai.
- Rooooh vous êtes pas possible tous les deux. »



Elle se renfrogna et se mis à récupérer ses cahiers dans son casier. Au bout d'un moment, le souvenir d'une des choses qui était arrivée me revint. Je n'y avais pas fait attention avant mais maintenant que j'y pensais, il m'amusa légèrement et je me mis à glousser.
Temari et Sai me regardèrent avec des yeux ronds.

« - Super, marmonna la blonde, voilà qu'elle devient folle.
- Non, s'inquiéta Sai, ça doit être le contre coup. »


Mon gloussement devint rapidement un rire et je commençai à me tenir le ventre.

« - Euh Kura' ? m'appela Temari. Tu me fais peur là.
- C'est juste que, dis-je entre deux éclats de rire, je n'arrive pas à croire que tu aies donné une gifle à cette garce de Karin.
- Oh ça, répondit-elle en souriant, c'était trois fois rien. Je recommence quand tu veux ma biche. »


Dans un élan de reconnaissance, je lui pris les mains et lui claquai un bisou sur la joue. Elle me fit une grimace mais je vis à son sourire qu'elle était soulagée de me voir reprendre des couleurs. Sai, quant à lui, souriait en observant la scène.
Nous fûmes interrompus par la sonnerie indiquant la reprise des cours.

« - Juste un après-midi à tenir, me rassura Sai, ensuite je t'emmène manger la plus grosse pizza du monde.
- C'est une promesse ? demandais-je. »


Il opina du chef. Je le pris dans mes bras et il me souhaita bon courage pour la fin de cette journée qui avait pourtant si bien commencé.


                                 *


L'après-midi se passait mal. Très mal. Je n'avais pas mesuré l'impact qu'aurait sur moi la vision de Sasuke peu de temps après ce que j'avais ressenti comme une trahison. Je faisais de mon mieux pour l'ignorer mais c'était terrible. Je ne parvenais pas à me concentrer sur les cours, j'étais totalement perdue, Temari n'arrivait pas à m'arracher ne serait-ce qu'un sourire. Et pour couronner le tout, Sasuke avait plusieurs fois essayé d'attirer mon attention. Oh bien sûr je n'ai fait qu'ignorer, mais je ne savais pas combien de temps j'allais encore pouvoir tenir.

Au bout de deux heures de cours sans embauche, j'entendis Sasuke m'appeler derrière.

« - Psss Sakura, s'il te plait retourne-toi. »


Je commençai à être sérieusement lasse de son attitude. Il n'avait aucune considération pour moi, ne pouvait-il pas arrêter de m'humilier ? Pourquoi ne me laissait-il pas juste partir ? Je ne lui demandais rien de plus. Alors, sans le vouloir, ma main frappa violemment la table. Immédiatement, des dizaines de visage se tournèrent vers moi. Le professeur, étonnait de cet acte avait interrompu son cours et maintenant tous m'observaient. Je sentais mon visage chauffait violemment, m'indiquant que je devais être aussi rouge qu'une tomate. Super, me dis-je.

« - Excusez-moi, dis-je d'une voix beaucoup moins assurée que ce que j'aurais voulu, pourrais-je aller aux toilettes s'il vous plait ? Je ne me sens pas très bien. »


Je n'attendis pas sa réponse et me levai rapidement de ma place pour rejoindre le couloir. Ensuite, je me précipitai non pas aux toilettes, mais sur les toits du lycée en priant pour ne pas croiser Tsunade sur le chemin.

Arrivée là-bas, j'ouvrir brutalement la porte et je pris une grande inspiration. Je n'avais même pas réalisé que j'étouffais, mais maintenant que j'étais seule, je pouvais vraiment être sincère avec moi-même. Pourquoi est-ce que je me sentais aussi mal ? Qu'est-ce que je ressentais exactement ? Un sentiment de trahison ? De honte ? De tristesse ? De regret ? Un mélange de tout ça ? Oui. Sûrement un mélange. Sasuke avait été pour moi bien plus qu'un camarade ou même qu'un ami. C'était devenu un confident. Je lui avais parlé de mes parents, de la situation de Temari, de mes rêves les plus profonds. Pour l'amour de Ciel, je lui avais même assez fait confiance pour l'appeler quand je m'étais sentie le plus en danger. Et pendant tout ce temps, j'avais eu la bêtise de croire que mes sentiments étaient réciproques.

Brisée (Sasusaku) Where stories live. Discover now