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  Lorna examina la tente autour d'elle,on y respirait, un parfum mélangé de cuir et de boit de sental. Aux murs étaient accrochées des tentures et des pâtisserie. Les meubles simples mais luxueux,chatoyaient à la lumière vacillante des torchères. Le sol était recouvert de tapis d'Orient d'une grande beauté. Sur une table d'ébène se trouvait un coffret délicatement sculpté.
 
    Elle s'en approcha, l'ouvrit et, à sa grande suprise ,y trouva un jeu d'échecs en ivoire dont les pièces étaient si finement ciselées qu'elles en paraissaient presque translucides. Elle avait appris à joué avec son père et ne pu s'empêcher de prendre une des pièces , le Roi, pour l'admirer de plus près. A ce moment, elle entendit un léger bruit derrière elle et sentit une présence.
   Elle se retourna vivement, serrant le Roi dans sa main crispée, et il lui sembla que son coeur se vidait de tout son sang.

     Le cheikh était entré silencieusement dans la tente et, le dos à l'entrée, faisait face à Lorna. Il avait changé ses habits de cheval et portait une très longue tunique ouverte sur la poitrine, ceinturée par une cordelette tressée. Il était tête nue. Ses cheveux noirs étaient coupés très court. Il était grand, mince, sûr de lui. Il possédait la grâce et la souplesse d'un léopard.
    Il avait tout de suite vue que Lorna avait remis ses bottes et sa culotte de cheval. Il l'observait, le front plissé, les yeux étroits. Elle se raidit,prête à se battre..
  –Vous jouez aux échecs ? demanda-t-il simplement.
   Elle s'attendait à une autre question : pourquoi ne portait-elle pas les vêtements qu'il avait choisis pour elle? Sa main tremblait un peu en replaçant le Roi dans le coffret. Elle se contenta de dire, en refermant le couvercle:
    – Vous jouez, vous-même ?
    – C'est un jeu très subtil d'attaque et de défense qui convient à l'esprit raffiné des Orientaux. Ce sont eux, du reste,qui l'on inventé.
    Tendue,elle le regardait s'approcher comme un fauve qui va saisir sa proie et ne  lui laisse aucun espoir de s'échapper.
     –Vous êtes nerveuse comme un petit oiseau des sables...

    Nonchalamment il se pencha pour prendre un bol, sur la table basse, quelques amandes. La tunique blanche qu'il portait faisait ressortir le teint bronzé de son visage, de ses bras, de sa poitrine. Lorna remarqua, à l'index de sa main droite, un lourd anneau d'or gravé : un chiffre qu'elle ne pût lire. Il était beau, sombrement beau, pensa-t-elle, d'une beauté envahissante qui semblait la submerger alors que, penché sur elle, il continuait à la taquiner:
     – Vous me regarder comme si j'allais vous manger! Et pourquoi n'avez-vous pas mis les vêtements que je vous avait fait apporter? Vous vous sentiriez sûrement mieux que dans ces bottes et ce pantalon?
      – Je préfère rester comme je suis!
Elle se tenait droite, les mains dans les poches, comme un garçon, et le défiait :
      – Pourquoi m'avez-vous envoyer ce déguisement, Prince kasim?Pour soulager votre conscience? Vous auriez moins de remords à me voir habillé comme une fille de harem?

Il haussa les sourcils:
   – Quand je suis au camp, je préfère le titre de cheikh. Cela dit, vous le savez bien, on ne parle pas au diable de << conscience >> : il n'en a pas!
   – Alors, dites-moi, vous avez beaucoup de titres?demanda-t-elle dédaigneusement. En ce qui me concerne, vous êtes pire que le voleur de chevaux ! Lui au moins, il était pauvre, et c'est pour de l'argent qu'il m'a enlevée.
   –Qu'en savez-vous ? Fit-il en continuant de croquer les amandes.
   –Parce que je suis trop pâle et trop mince pour plaire à un Arabe ! Je ne suis pas ronde comme une lune, avec les yeux de gazelle.
 
   Le cheikh rit doucement, et ses yeux semblaient détailler et évaluer la jeune fille:
     – Vous vous mésestimez, mademoiselle. Et sans doute souhaitez-vous que moi je vous trouve trop pâle et trop mince! Je regrette simplement que vous préfériez porter cet accoutrement de garçon. A mon avis, nos costumes orientaux vont à merveille aux femmes minces, aux lignes souples...comme...

C'était écrit sur le sableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant