Chapitre 9.II

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  𝓙illan atteignit enfin le troisième étage. Il constata que ce dernier semblait plus calme que les autres étages – certainement parce que les invités, moins entraînés que Téonary ou lui-même, ne tenaient pas à s'essouffler par pareille chaleur juste pour profiter de la vue. Bon, certes il y avait quelques exceptions ; quelques courageux tenant à cœur le fait de s'éloigner de la foule, où encore pour trouver un endroit calme.

S'il y avait bien une chose que Jillan savait, c'était que chez les aristocrates, soirées rimaient avec alcool et aventures en tout genre. Il n'avait jamais compris quel intérêt ils trouvaient à tromper leur compagne ou leur compagnon.

Il se demanda un instant si Téonary, ayant passé son enfance dans ce milieu, comprenait ce genre de comportement.

Jillan secoua la tête pour la chasser de son esprit. Il ne savait pas quoi penser de ce qui s'était passé avec elle, perturbé. Bien entendu, il avait bien vu qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il tourne la tête. Mais tout de même. Il évitait les contacts physiques, ce qu'elle savait très bien.

Alors pourquoi, pour une fois, avait-elle essayé de franchir cette barrière ?

Peut-être était-ce de sa faute à lui. Après tout, il l'avait pris dans ses bras. De là à ce qu'elle se fasse des idées... Non, ce n'était pas son genre, ce n'était pas une cervelle d'oiseau.

Argh, je déteste ne pas comprendre, songea-t-il en se renfrognant. Se forçant à ne pas penser à elle, il se concentra uniquement sur sa mission. En observant le couloir de son étage, il compta rapidement les portes l'intéressant, réalisa qu'il avait du pain sur la planche.

Soudain, il s'arrêta, se retourna. Il avait l'impression que quelqu'un le suivait. Pourtant, il n'y avait personne. Étrange. Sondant les moindres coins sombres, et réalisant que tout était vide, il se dit juste qu'il hallucinait. Puis il retourna à son travail.

On retrouvait des appartements des deux côtés du couloir. Les terrasses, situées environ tous les dix mètres (d'après les plans consultés par Jillan), se trouvaient être les seuls détails rompant cette monotonie, avec le fait que le couloir n'était pas droit. En effet, celui-ci tournait vers la gauche, et si on regardait par les fenêtres des appartements de ce côté, on constatait qu'il entourait une petite cour intérieure.

Ainsi, si on observait de haut le palais, on pouvait voir deux cercles se touchant si la façade principale du bâtiment n'était pas droite – enfin, c'était ce que prétendaient les quelques feys astrilais possédant des ailes et ayant pu observer le palais du ciel. Il s'agissait d'une forme des plus originales, et les récits des Continentales visitant l'Astriale s'accordaient sur le fait qu'on ne trouvait nul par ailleurs sur Upsylone des architectures aussi complexes que celles d'ici.

Vérifiant une fois de plus qu'il était seul, Jillan sortit d'une de ses poches un flacon étiqueté du nom de l'occupant de la première chambre. Les résultats de l'odomax, cette machine permettant de déterminer les composantes de l'odeur d'une pièces, donnés par un Espion étant en immersion ici. Il était évident que Jillan et Téonary n'auraient pas pu s'introduire dans le palais plus tôt, tant il était sécurisé, même pour eux.

Il s'aspergea du liquide, avant de pousser la première porte, de constater avec surprise que son occupant ne l'avait pas fermé.

Soit il s'agissait d'une véritable cervelle d'oiseau, soit il avait la prétention de penser que personne n'oserait s'en prendre à lui. Dans les deux cas, il facilitait la tâche à Jillan.

Juste au moment où il s'apprêtait à mettre un pied dans la chambre, il eut l'impression que quelqu'un – ou quelque chose – lui arrachait un cheveu. Il virevolta, tendu, en se frottant l'arrière de la tête. Rien. Là, cela devenait plus qu'étrange, pourtant l'étage était vide.

L'Astriale - Les Mensonges du Printemps T2 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant