Partie 12 - Les choses s'éclaircissent

20 1 0
                                    

Yell considéra l’agronome d’un œil sceptique. « Vous voulez dire qu’il s’agit d’un bataillon de génies et que vous les avez enfermés dans cette gourde ? »

« Pas du tout ! Péral que voici ! » Il encercla son fils par les épaules.  « Péral mange normalement, tout comme Cen. Alors qu’hier encore, tout comme le reste de la troupe, il en était incapable. Le seul à avoir toujours dévoré ses repas est Cen. »

Il s’approcha de l’officier.

« Péral fut absent une nuit. Ce qui explique sa subite fringale. Loin du camp, donc du maléfice, voilà son appétit qui revient. Mais comment expliquer que Cen n’ait jamais été atteint par ce mal ! »

Les soldats s’interrogeaient tous du regard, pour savoir si l’un d’entre eux savait de quoi l’on parlait.

Pendant ce temps, Yell ruminait. Visiblement, il hésitait entre plusieurs réponses. Toute cette situation allait à l’encontre de ce qu’il savait de la magie, des nains et des orcques.

« Le vieux sergent qui m’a formé m’a toujours dit d’éloigner les orcques si trop de magie est employée par l’adversaire. Leur tête de piaf est trop fragile et influençable. »

« Votre sergent était un homme avisé. Si Cen n’a pas perdu son appétit, c’est pour deux raisons. La première c’est que nous ne sommes pas sous l’influence d’un sorcier et qu’aucun ennemi de chair ne nous tend d’embuscades. » Les mines des soldats blêmirent. Nouménal, lui continuait à sourire.

« Et la seconde raison ? », demanda Yell.

« Les orcques ne sont pas sensibles au tabac. »

Cette fois le capitaine regarda Nouménal avec des yeux aussi ronds que ceux d’une chouette.

« Pour être plus exact, au goudron que contient le tabac. Les orcques vivent près des volcans, dans des cavernes tapissées de goudron. Avec l’évolution, leur organisme a appris à s’immuniser contre un des effets pervers du goudron.»

« Un effet indésirable ? »

Nouménal l'AgronomeWhere stories live. Discover now