*Chapitre 28*

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POINT DE VUE AICHETOU DIOP

Les jours passaient depuis notre déménagement et notre couple se rétablissaient chaque jour un peu plus et chaque jour qui passait nous redevenions un peu plus comme avant. Avec Ousmane nous étions plus proche que jamais, c'était à croire que nous n'étions qu'à nos premiers jours de mariage alors que nous étions presque à notre première année. Tout se passait à merveille, nous vivions une sorte de seconde lune de miel. Ousmane avait pris ses congés, remplacé au bureau par son DG à qui il faisait énormément confiance, mais il prenait quand-même des nouvelles et signait encore des papiers, il ne pouvait s'en empêcher. Nous étions constamment enfermés à la maison, toujours devant la télé ou dans la chambre, nous revisitions presque tous les jours tous les recoins dans la maison, si vous voyez ce que je veux dire...

Enfin bref, j'avais quand-même eu le temps de faire connaissance avec mes voisins dont la plupart avaient eux-mêmes pris la décision de s'inviter chez moi, la majorité par simple curiosité. Il s'en démarquait uniquement une femme, Maimouna Diagne, une jolie mauritanienne de mon âge vivant juste à côté de chez moi. C'était un vrai cœur, je m'étais attachée à elle dès le premier jour, elle était si gentille et joviale, je n'avais jamais ressenti autant de chaleur et de bonté émanant d'une personne. Je me suis tout de suite entendue avec elle, nous avions les mêmes centres d'intérêts et énormément de choses en commun. Elle était mariée et avait de magnifiques jumeaux Omar et Imran. Leur papa travaillait à l'étranger, et revenait seulement de temps à autres, pendant les vacances où des voyages d'affaires. Nous nous étions rapprochées en très peu de temps mais je restais tout de même sur mes gardes, après tout, on ne connait jamais vraiment une personne, n'est-ce pas ?

Enfin bref, je disais qu'avec Ousmane tout se passait pour le mieux et j'étais heureuse et très comblée. J'en étais arrivée à oublier énormément de choses, dont les problèmes que nous avions autour de nous mais que nous faisions mine d'ignorer.

J'étais à mon sixième mois de grossesse et mon ventre s'arrondissait de plus en plus, je commençais vraiment à ressentir les conséquences de la grossesse. Mon mari avait repris le travail mais il s'y consacrait beaucoup moins qu'avant, étant plus souvent à la maison et constamment à mon service. Il sortait à 8h et rentrait à 15h. Il y avait très souvent Maimouna à la maison pour me tenir compagnie, sa gentillesse m'étonnait toujours.

Bref, encore une fois...

Il était déjà 15h et je terminai rapidement d'enfiler mes habits avant de retourner dans la cuisine pour préparer les couverts. Ousmane n'allait pas tarder à rentrer à la maison et comme toujours depuis le déménagement, dès qu'il rentrait on se mettait à table. Tout était donc prêt, il ne restait plus que lui. J'allai m'asseoir dans mon salon manipulant tranquillement mon téléphone en attendant qu'il rentre quand ça sonna à la porte, je me précipitai vers elle prête à accueillir mon mari un grand sourire aux lèvres, mais je fus déçue de voir que ce n'était pas lui. Je me demandai pourquoi d'ailleurs, puisqu'il avait les clés...

Ce n'était nul autre que Jamila, je ne savais pas ce qu'elle venait faire là mais une chose était sûre, je n'étais absolument pas réjouie de la voir. Jamila était la cousine de Ousmane, c'était la fille d'une des sœurs aigries de ma belle-mère. Je devais l'admettre, elle était très belle. Comme Ousmane, elle avait hérité du teint clair de son arrière-grand-père métissé grâce à ses origines marocaines. Elle avait la vingtaine tout comme moi, de grande taille et une forme assez moyenne, ni trop rebondies ni trop petites. Ses traits fins donnaient l'impression qu'elle était plutôt la sœur de mon mari, ce qu'elle se tuait à nier constamment, on se demande bien pourquoi...

J'avais une main sur la porte et une autre sur la hanche, le visage bien fermé pendant qu'elle me reluquait de haut en bas, s'attardant quelques instants sur mon ventre que je camouflai rapidement avec l'énorme foulard qui pendait sur ma tête. Après un long silence, elle leva légèrement le menton, pris une posture de « grande dame », s'éclaircit la voix et ouvra enfin la bouche.

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⏰ Dernière mise à jour : May 24 ⏰

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Aicha OU Le sarcasme en personneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant