Aicha OU Le sarcasme en personne

*Chapitre 23*

« - Oui maman c'est bon ! » Entendis-je Ousmane crier en bas.

Je courais me réinstaller dans le lit avant qu'il n'arrive puis je tirais la couette jusqu'au-dessus de ma tête pour disparaître dans le lit. Je l'entendis débarquer dans la chambre quelques minutes après en criant.

« - Chérie ? » Fit-il en s'avançant vers moi.

Je fis la sourde oreille, je n'avais aucune envie de le voir ou de lui parler. J'étais fatiguée de rester enfermée dans cette tour, on se croirait dans Raiponce.

Il tira sur la couette et je fermai instantanément les yeux en tentant de rendre ma respiration plus régulière afin de paraître plus crédible. Il me fit simplement un bisou et je l'entendis ensuite s'éloigner.

Il fit tout un tas de bruits avant d'entrer dans la salle de bain. Je me précipitai alors vers ses affaires, je les rangeai rapidement avant d'aller dans la cuisine pour réchauffer le repas que j'avais préparé des heures plutôt.

Eh oui ! Nous étions enfin rentrés au Sénégal après une lune de miel de deux semaines rythmées par nos rires et notre amour. Nous avions profité de toutes les manières possibles, visites guidées et bien sur le plus important SHOPPING, c'était ma garde-robe qui était bien remplie et mon visage qui était bien rayonnant. Nous étions allés en France avant de rentrer au Sénégal, il fallait que je récupère toutes mes affaires que j'y avais laissées avant de dire un aurevoir des plus déchirant à mon appartement chéri... Et nous rentrâmes enfin au Sénégal, un retour que j'appréhendais énormément, je devais vivre chez mes beaux-parents, la seule chose positive c'était que nous avions notre appartement à l'étage ; mais ça ne changeait pas le fait que je vivais quand même dans la maison de mes beaux-parents.

Je ne m'en étais jamais réjouie et Ousmane en était conscient mais faisait semblant d'être aveugle. Je ne comprenais pas son délire, il était plein aux as mais voulait à tout prix que nous nous installions chez ses parents. Je devais supporter sa mère et ses cousines qui passaient leur vie à la maison. J'étais dans mes premiers mois de mariage, je n'allais pas tout foutre en l'air dès le début.

Le seul problème auquel je devais faire face c'était mon chômage, je postulais absolument partout mais rien, j'en déprimais carrément. Je n'étais pas habituée à ça, être constamment enfermée à m'ennuyer toute seule dans mon mini appartement pendant que mon mari travaillait dans son entreprise où il ne voulait pas me prendre pour des histoires d'être professionnel et blablas. Il m'avait narré tout un tas de charabias inventé à l'improviste sans queue ni tête pour me dire qu'il ne voulait pas de moi dans son entreprise. Pour résumer il voulait faire de moi sa femme au foyer, c'était à croire qu'Ousmane ne me connaissait pas... Je le laissai dans son délire et jouais le jeu puisque c'était ce qu'il voulait, mais cela ne m'empêchait pas de continuer de postuler...

Adama et Amadou s'étaient aussi installés dans la ville. Amadou s'était associé à un grand avocat de la ville oubliant notre projet commun, je lui en ai voulu pendant longtemps avant de passe outre, mais je n'avais jamais su pourquoi il avait fait ça, je ne m'étais jamais attendu à une chose pareille venant de lui...

J'allai souvent les voir puisque nous étions dans le même quartier, eux ainsi que mes parents, je m'ennuyais beaucoup dans ma chère tour, j'allais donc souvent les voir de temps en temps.

J'étais donc à seulement quelques mois de mariage, trois pour être précise. Ma belle-mère était gentille parfois et d'autre fois, je voyais un tout autre visage, surtout quand Ousmane allait en voyage d'affaire ou au travail. Et c'était parfois pire quand il y avait les fameuses cousines qui n'avaient pas réussi à se marier avec mon mari. Elles me faisaient une sorte de guerre en douce à laquelle je ne prêtais la moindre attention.