*Chapitre 21*

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POINT DE VUE AICHETOU DIOP

La voiture venait tout juste de se garer devant la maison. J'étais toute émue et stressée à la vision de cette maison dans laquelle j'avais grandi et que je n'avais vue depuis plus de 3 ans. Elle n'avait pas bougé d'un poil, si ce n'était la peinture que mon père prenait soin de rafraîchir chaque année, la rendant neuve et encore plus belle qu'à l'origine. Le quartier par contre avait changé, littéralement... Il y avait beaucoup de nouvelles maisons, les unes plus belles que les autres ; des bâtiments et entreprises qui avaient poussé en 3ans, notre cher quartier était devenu une belle cité limite résidentielle.

Je laissai échapper un long soupir pour me donner de la force avant de poser un pied sur terre, sentant mon pied s'enfouir dans le sable, ce qui étrangement me fit un bien fou. Je quittai alors la voiture pour appuyer sur la sonnette après un, deux pas ou plus. Je patientai quelques minutes, le temps pour le chauffeur du taxi de me ramener mes deux valises et de s'en aller après mes remerciements avant que la porte ne s'ouvre sur ma jolie petite sœurette Rabiatou. Elle resta au moins deux minutes à me fixer la bouche à moitié ouverte avant de me sauter dessus.

« - Aichetou ! Mais... » S'écria-t-elle en m'enlaçant.

« - Tu m'as manqué aussi Raby mais ne m'étouffe pas s'il te plaît ! » Dis-je en répondant à son étreinte.

Quand on avait fini par se séparer, ce fut mes parents qui débarquèrent, devant eux, mes sœurs et une jeune femme qui devait avoir mon âge et que je n'avais jamais vue auparavant. Racky se précipita vers moi pour m'étouffer encore plus que Raby ne l'avait déjà fait... Après ses émouvantes et très bruyantes retrouvailles je pus enfin m'asseoir et me reposer un peu avant que Ousmane ne débarque, sûrement en compagnie de sa famille dont il me parlait sans arrêt depuis le mariage religieux parce que je ne les connaissais pas bien disait-il.

J'étais allongée dans mon ancienne chambre qui était devenue la chambre d'ami vu que de toute manière je n'allais plus tarder à quitter la maison. Ma mère me parlait déjà de cérémonies et m'avait cité d'innombrables prénoms de tantes que je connaissais et parfois non, j'étais lasse et j'étais loin d'avoir hâte d'y être, au contraire j'appréhendais énormément.

J'avais envie plus que tout de pouvoir enfin être aux côtés de mon mari, d'aller au-delà de cette amitié pour vivre une vraie relation de couple marié, je rêvais de dormir et de me réveiller auprès de lui tous les jours. Mais le stress et la pression ne m'allaient pas du tout, je n'étais pas faite pour ça, le stress n'était pas pour moi, pas pour mon cerveau d'être humain bizarre ; pour résumer j'avais juste la trouille, je flippais à mort, j'avais peur.

« - Aichetou ? »

Je levai la tête pour l'éloigner de mon oreiller dans lequel je l'avais enfouie et je me retournai pour voir ma mère qui avançait pour s'asseoir sur le lit. Je me redressai alors pour me mettre en tailleur en face d'elle un peu choquée par contre sachant que ma mère ne montait quasiment jamais les escaliers.

« - Maman ? Est-ce que ça va ? » Demandai-je.

« - Mais oui ! Tu crois que je ne monte toujours pas les escaliers ? » Dit-elle en rigolant avec un air un peu nerveux.

Je lui fis simplement un sourire hâte d'entendre ce qu'elle avait à me raconter.

« - Dis moi Aicha, tu es prête j'espère ? C'est pour bientôt le grand jour. » Demanda-t-elle plus sérieuse.

« - Maman, je suis là depuis seulement quelques heures, et tu ne me parle que de ça... Ma... » Tentai-je histoire d'esquiver ; c'était vraiment mal connaître Khadijatou Diagne.

« - Hé Aichetou arrête de faire la folle, tu ne peux pas me tromper tu le sais. Tu n'es plus une petite fille. Tu sais de quoi il s'agit tout ça non ? Tu n'as pas besoin que je te fasse un dessin ! » Fit-elle.

Aicha OU Le sarcasme en personneWhere stories live. Discover now