*Chapitre 3*

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« - Dans tous les cas vous êtes toutes les deux en tort. De grandes filles comme ça, vous êtes amies depuis que vous êtes gamines, et vous arrêtez de vous parler pendant des mois ! »

Silence radio, j'avais envie de rire mais je me retenais autant que possible parce que si j'éclate, j'aurai de bons gros coups de talons, je sais de quoi je parle, en plus maman était justement en talons ce jour-là.

« - Vous allez vous donner la main tout de suite et vous vous faites un sourire ! Et que ça saute ! »

« - Ah non maman ! Alors là, c'est trop hein, c'est à elle de s'excuser ! » Dis-je en croisant les bras alors que Zahra se tordait de rire face au spectacle.

« - Elle je vais la tuer... » Fit maman en enlevant sa chaussure.

Je me suis directement précipitée vers la mais de Ali et je lui ai fait mon plus grand sourire. Elle était morte de rire et je fus emportée avec elle. Le regard que ma mère nous lança à ce moment-là, si le regard pouvait tuer, je serais enterrée depuis longtemps...

Enfin, la semaine d'après on avait fini les examens et j'ai été aux délibérations avec Amadou et Ousmane, des garçons de ma classe que je fréquentais souvent parce qu'ils vivent dans le même quartier que moi. Avec Alima quand on se croisait, on se lançait simplement un sourire avant de passer, une sorte de petite gêne s'était installée entre nous, et je ne voyais pas pourquoi j'irais encore la fréquenter vu qu'elle avait une nouvelle meilleure amie et en plus Bineta je ne pouvais pas me la voir.

Dites vous que pendant les délibérations tout le monde était stressé, je crois que c'était la première fois que je ne me suis pas prise des regards méchants de la part des filles de ma classe, elles n'avaient même pas la tête à ça. Et moi, je ne peux pas dire pourquoi, mais je n'étais absolument pas stressée, je me demandais à ce moment si j'étais normale, et mes amis aussi d'ailleurs.

« - Aicha ne prends pas mal ce que je vais te dire hein, mais je te trouve vraiment bizarre. Toutes les filles sont super stressées, regardes, même les plus insensibles de la classe sont entrain de pleurer, et toi tu es là quoi... » Fit Ousmane en pointant un groupe de filles.

« - Ah oui, il a raison hein. Même moi je tremble depuis que je suis sortie de chez moi, comment tu fais ? Ou bien tu es juste trop fière pour montrer que t'es stressée ? D'ailleurs maintenant que j'y pense, je ne t'ai jamais vu pleurer... » Ajouta Amadou.

« - Oh c'est bon ! Je n'y peux rien moi, je suis comme ça. Et puis en vrai, je n'ai pas envisagé la possibilité de l'échec, je me suis dite que si je réussi je serai contente mais si j'échoue mes parents ne seront pas contents, par contre ma réaction, je ne sais pas. Enfin bref, de toute façon je suis sûre qu'on va assurer les 100%, c'est comme ça... »

Ils me lançaient des regards bizarres, mais je ne calculais pas, c'est toujours comme ça de toute façon.

On est resté là à discuter pendant un bon moment avant que le Président du jury ne commence à délibérer, et bien sûr l'IPM était en tête comme d'habitude, Il a fallu que le Président nomme tous les candidats de notre école avant qu'on entende les prénoms de ceux d'autres établissements. Et comme j'avais prédit, on a eu nos 100%, c'était évident, chaque année on assure. L'école est peut-être une prison mais le niveau est super élevé.

Bref, quand je suis rentrée, tout le monde était content et fier, même si je n'ai pas eu les larmes des amies de ma mère comme ce fut le cas avec Zahra quand elle a ramené le Bac, mais bon, je me contentais du fait que maman me félicitait, le bonheur !

« - Aujourd'hui Aicha est drôlement souriante, c'est un phénomène qui se produit une fois par an je crois ! » Lança Zahra quand on était installé au salon, devant une émission Halpulaar qu'on était toujours obligé de suivre avec les parents, le Yella.

Aicha OU Le sarcasme en personneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant