chapitre 5 : le dilemne

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Elle parcourut la ville à la recherche d’autres endroits où dormir, mais toutes les auberges s’avérèrent hors de prix ou complètes. Elle regarda le soleil, et vit qu’il restait au moins trois bonnes heures avant qu’il ne se couche.

Il était trop tard pour partir, pensa-t-elle.

Pourtant elle n’avait pas le choix. Elanor hésita. Devait-elle rester ici dehors toute la nuit, laisser sa charrette en plein milieu de la rue, au risque de croiser des hommes peu fréquentables ? Ou devait-elle traverser la forêt en pleine nuit, soit disant infestée de bandits et de monstres qu’elle n’avait encore jamais vu.

Elle pesa le pour et le contre, et fit rapidement son choix. Quitte à rester en vie, autant rentrer maintenant. Elle n’allait pas passer la nuit ici, au risque de se faire voler ses provisions ou pire encore de se faire agresser, ou violer dans un coin de rue.

Elanor remonta sur sa charrette, chargée à ras-bord de tonneaux et de provisions, et posa son épée près d’elle.

- Allez, Finrod, au trot !

Le cheval partit à vive allure, et sortit de la cité sentant l’urgence de sa maîtresse.

Elanor calcula rapidement dans sa tête le temps qu’elle mettrait pour rentrer. Avec un peu de chance, elle mettrait un peu moins de six heures, ce qui la ferait arriver aux environs de minuit. Elle ferait donc une bonne partie du voyage de nuit.

Un peu anxieuse, Elanor lança Finrod sur le chemin du retour. A peine deux heures plus tard, le soleil se coucha. Par chance, le quart de lune éclairait le sentier par intervalles, ce qui facilitait la visibilité du chemin. Elanor ne se sentait malgré tout pas rassurée. La forêt était plongée dans un silence de mort seulement chahuté par le claquement sonore des sabots de Finrod sur le sentier terreux.

Au bout d’une heure, le cheval commença à s’agiter. Elanor sentit sa peur et l’angoisse monter tandis qu’elle tentait de rassurer Finrod, se doutant qu’il avait probablement senti quelque chose dans les bois. Les sens de l’animal étaient plus développés que les siens, et elle lui faisait confiance pour repérer le danger.

Son comportement était inhabituel, et Finrod finit par s’arrêter brusquement, faisant une embardée qui secoua la charrette et fit presque tomber Elanor par-dessus-bord.

- Ohé ! Tout doux, Finrod !

Le cheval s’immobilisa, les oreilles droites tendues vers un point dans la forêt.

Elanor entendit soudainement un craquement sur sa gauche. Cela ressemblait à un bruit de branche écrasé sous un pied. La terreur l’envahit cette fois complétement, et paniquée, elle ordonna à Finrod d’avancer, tout en gardant la main sur la garde de son épée qui était posée à côté d’elle. Aussitôt eut-elle donné l’ordre que quelque chose la tira par le col en arrière, et la propulsa hors de la charrette.  

L'envoyée des Valar - livre I (LOTR /Seigneur des Anneaux)Where stories live. Discover now