– Même ceux venant du cœur, murmura-t-il pour lui même.

– Comment ?

– Mère, pensez-vous que j'ai fait le bon choix en choisissant d'épouser Mélanie ?

La baronne du Cheshire vint s'asseoir à côté de lui sur la banquette et passa une main dans les cheveux de son fils avant de caresser sa joue tendrement. Elle avait fait de ce garçon un homme avec l'aide de son mari, et elle était fière de dire qu'elle avait un fils intelligent et attentionné. Avec un tendre sourire, elle lui répondit.

– Tu dois choisir ce que te dit ton cœur. Je ne suis pas toi. Je ne peux t'aider sur tout ce qui est sentiment. Mais sache que ton père et moi-même n'étions pas amoureux avant que nous mariions. Ce n'est qu'au bout de quelques mois qu'il est devenu attentionné et que moi j'ai commencé à tout faire pour attirer son attention. Mélanie est une charmante jeune fille. Elle est gentille, douce et elle souhaite bien faire. Elle a l'air de t'apprécier énormément.

– C'est vrai. Mais pourtant...

– Tu penses à une autre c'est cela ?

– Oui. Et non. La jeune fille en question est capricieuse, s'énerve pour un rien et est riche. Très riche. Et pourtant...

– Tu aimes être en sa compagnie, murmura la baronne.

– Comment savez-vous ?

– Mon instinct de mère. Suis ton cœur mon chéri. Mais si tu penses que la jeune fille en question ne pourra rien apporter à tes enfants, alors laisse la partir.

Victoria d'Egerton embrassa sur le front son enfant et se leva pour partir de la pièce non sans lui avoir murmuré un : « N'oublie pas de t'excuser auprès de ta soeur ». James fixait un point dans le vide, réfléchissant à ce qu'il devait faire. La laisser partir comme disait sa mère ? Ou bien faire en sorte qu'ils apprennent à mieux se connaître et peut-être l'épouser ?

Il se pencha en avant, prenant sa tête entre ses mains. Comme c'était difficile d'être un homme et de prendre des décisions. Parfois, il rêvait de retourner en enfance sans qu'il ait trop à se poser de questions. Il souffla et se leva pour aller chercher sa sœur.

Arrivé devant la porte de sa chambre, il toqua mais n'entendit aucune réponse. Il ouvrit doucement la porte et vit sa petite sœur, les épaules secouées, sur le ventre et sur son lit. Il mordit sa lèvre, s'en voulant du mal qu'il avait pu le faire. Il ne pensait pas du tout ce qu'il disait à propos de sa ressemblance avec la grenouille. Mais lorsqu'on a seize ans, tout ce qu'on veut c'est être jolie et plaire à des garçons. Il s'assit sur le bord et posa une main sur le dos d'Aliénor pour le caresser tendrement.

– Ali... Je suis désolé. Je n'aurais pas dû faire cette blague. Ce n'était pas drôle de ma part.

– C'est... Juste que ... Que j'ai l'impression que je ne plais à personne. Snif... Et quand tu me compares à une grenouille, je me dis parfois... Que... Que j'en suis vraiment une et que jamais je ne trouverais un époux.

– Tu as encore du temps avant de te marier tu sais ? Seize ans... Tu te rends compte ? J'aimerais te garder pour toujours auprès de moi et ne pas te voir partir.

– Mais c'est toi qui va bientôt partir, dit Aliénor en se redressant tout en s'essuyant le nez.

– C'est différent. Je suis un homme et en plus, je suis ton grand frère. Je sais qu'à chaque fois que je reviendrai ici, tu seras présente. Alors que quand tu seras mariée, je te verrai moins souvent. C'est la vie mais je n'ai pas hâte d'être à ce moment. Crois-moi !

L'adolescente entoura de ses bras son frère et posa sa tête sur son torse. Avec un sourire tendre, James répondit à son étreinte et murmura un « je t'aime » à sa petite sœur tout en l'embrassant. Le frère et la sœur restèrent ainsi, l'un contre l'autre avant que James ne propose de descendre pour faire une nouvelle partie d'échec. 

 

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Le Baron & La PrincesseWhere stories live. Discover now