[ chapitre 20 ]

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Deux jours s'étaient écoulés depuis l'arrivée des nouveaux prisonniers et la présences de Maxence angoissait de plus en plus Valentin. Il ne cessait de se torturer l'esprit en cherchant la meilleure façon de se débarrasser de lui. Évidement, il ne pouvait pas simplement le tuer, cela attirait les soupons et il se retrouverait obligé de se justifier. Seulement, cacher les preuves de son échec n'était plus suffisant. Si Valentin tenait à sa place et à son groupe, il devait faire disparaître la totalité de ce qui pourrait le trahir ou il en payerait les conséquences.

Tout d'abord, il avait cherché à l'atteindre directement en faisant croire à son équipe que le petit groupe de prisonniers -dont Maxence était évidement le chf- cachait des armes. Ainsi, il pouvait se permettre quelques libertés pendant les interrogatoires malgré la présence de un ou deux gardes. Prenant bien soin de frapper là ou ça faisait mal, Valentin n'attendait même pas les potentielles réponses du survivant qui le provoquait. Il se contentait de lui envoyer son poing dans la mâchoire ou dans les côtes à chaque fois qu'un petit sourire moqueur apparaissait sur ses lèvres. Évidemment, Maxence avait compris ce qui tracassait son bourreau et sentait ses intentions en chacun de ses coups. Mais si Valentin comptait venir à bout du jeune homme à mains nues, il finirait déçu.

Les mains tremblantes et les muscles tendus, Val était toujours prêt à battre violemment son otage. Et même s'il s'attardait sur ses flancs qui craquaient de temps à autre, Maxence était loin de succomber à ses blessures.

Le code était clair à ce sujet ; si les prisonniers étaient gravement blessés, ils feraient un tour à l'infirmerie. Ils y étaient nourris et soignés, juste assez pour qu'ils survivent.

En deux jours, Maxence s'y était rendu plus de trois fois. Voyant son temps s'écouler à une vitesse folle, Valentin du se résoudre à changer de tactique.

Il avait bien essayé de le refiler à Sébastien et Cyril pour leurs petits jeux avec les Haters mais ils avaient refusé.

- Vu comme tu parles de ce gars, il doit être fort. Même blessé, il trouvera rapidement le moyen de gagner contre le Haters. C'est pas drôle, avait sorti comme excuse Seb quand Valentin lui avait proposé Maxence pour leurs combats.

Évidement que Sébastien avait reconnu Maxence à sa description, son tempérament. Mais il s'était bien gardé d'en informer son supérieur, car en réalité, ils étaient tout les deux dans la même situation. Si Maxence clamait les connaître, ils auraient des représailles pour avoir menti. Éradiquer un groupe entier et proclamer fièrement qu'il n'y avait aucun survivant -à tord- était effectivement plus grave que recruter seulement la moitié d'un petit groupe de survivants perdus, mais les deux hommes s'étaient tant de fois vanté auprès de leur grande chef que ça revenait au même. Ils avaient échoué leur mission et délibérément menti pour monter en grade et en respect.

Finalement, Valentin se rendit à l'infirmerie après son dernier interrogatoire. Il attendit que Maxence soit ramené en cellule pour entrer. Martin rangeait les derniers ustensiles qu'il avait utilisé pour recoudre-encore- l'arcade de Maxence quand son chef ferma la porte derrière lui. Interpellé par le petit cliquetis de la serrure, il releva la tête et posa un regard interrogateur sur Valentin, avec un soupçon d'inquiétude au fond des yeux. Ce dernier esquissa un sourire faussement bienveillant à son égard avant de s'asseoir et de l'inviter à faire de même. Ces gestes étaient calmes, sereins, comme s'il cherchait à rassurer le jeune infirmier sur ses intentions et pourtant, l'effet inverse se produisit.

Toujours plongé dans le silence, Martin le fixait. Il finit par déposer son matériel un peu distraitement avant de contourner son bureau pour s'y asseoir et ainsi, cacher derrière le meuble ses mains moites et tremblantes.

- Alors Martin, tu te plais ici ? Demanda Valentin lorsque son infirmier fut installé.

Dire que Martin était effrayé par le ton pris par Valentin serait un euphémisme. Il était terrifié à l'idée de ce que pourrait lui faire le chef du clan. Les souvenirs qu'il gardait de son arrivée étaient loin d'être plaisants. Hochant rapidement la tête, il n'hésita pas une seconde avant de répondre.

- Très, j'aime être utile.

Son pouls, qui s'était brusquement accéléré en découvrant Valentin, se calmait petit à petit. Maintenant que la surprise était passé, Martin pouvait gérer ses peurs et cacher son inquiétude face à la visite surprise de son supérieur. Ce qui sembla marcher à la perfection car Valentin opina du chef à sa réponse, convaincu.

- Tant mieux. Je n'aurais pas eu ta patience, surtout en ce moment. A part ce prisonnier, qui vient étrangement souvent, tu n'as pas grand-chose à faire.

- Il me prend pas mal de temps, c'est vrai. Mais je suis assez soulagé de le voir repartir, même si sa prochaine visite ne saurait tarder.. j'imagine.

Ces paroles attirèrent l'attention de Valentin qui se pencha légèrement vers l'avant en fronçant les sourcils.

- Il ne te cause pas de soucis, n'est ce pas ?

Valentin eut bien du mal à réprimer le petit sourire mesquin qui lui chatouillait les lèvres. Si Maxence complotait dans son dos, ce dont il était persuadé, il n'aurait plus aucun problème à l'exécuter. Du moins, s'il parvenait à obtenir un témoignage comme preuve.

- Et bien.. commença Martin en soupirant, las. Un peu à vrai dire.

Val feint l'intérêt pour encourager le jeune homme à poursuivre.

- J'ai remarqué ça dès le début. À l'instant même où il est arrivé, j'ai fait face à ce problème.

Martin s'arrêta un instant pour inspirer sous l'air quémandeur de son interlocuteur, puis il reprit.

- Son métabolisme a subi énormément de dommages et malgré la gravité des blessures, Maxence ne semble pas en subir les conséquences. Ce coup qu'il s'est pris derrière la tête aurait dû lui laisser plus qu'une migraine. Pour être honnête, il aurait dû en mourir.

Et merde, jura mentalement Valentin en se redressant. Ce n'était pas du tout ce qu'il attendait de lui. Il ne soutirerait donc aucun témoignage à son infirmier, bien que l'information sur la surprenante résistance de Maxence le conforte dans son idée de changer de tactique pour l'éliminer, cela ne l'avançait que très peu dans sa mission.

Un lourd soupir s'échappa de sa bouche et il reposa son regard sur Martin. Ce dernier avait remarqué la soudaine déception dans l'attitude de son boss mais il se garda bien de lui en faire la remarque.

- Ne te tracasse pas, finit par dire Valentin en se relevant. Les gens ont changé depuis l'apocalypse.

- Oui, sûrement.. murmura Martin en contemplant ses mains.

Finalement, Valentin laissa son infirmier tranquille. Maxence n'avait visiblement pas tenté de le corrompre et il ne doutait pas une seule seconde en sa loyauté après les horreurs qu'il lui avait fait subir à son arrivée. Martin avait trop la trouille pour se rebeller.

Quoi qu'il en soit, il allait devoir trouver un autre moyen d'en apprendre plus. Alors qu'il se rendait dans son bureau, il arrêta un de ses hommes et lui ordonna d'aller lui chercher un des prisonniers. S'il fallait les pousser à bout pour qu'ils parlent, il le ferait et avec plaisir.

Haters ( luxenss bxb )Where stories live. Discover now