[ chapitre 8 ]

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Quelque part pas loin des deux bouffons ; deux abrutis..

- Eh, il reste du jambon ?

- T'es sérieux là ? Du jambon ? Mais tu n'as donc aucun cœur.

Le blond fixa un long moment le brun en face de lui, l'air blasé et fatigué.

- S'il te plaît Ma..

- Non, le coupa le brun en levant la main devant lui. Ton avis de mâle cis genre blanc carnivore ne m'intéresse pas.

Le blond repoussa ses lunettes sur son nez puis soupira.

- Si j'suis pédé, ça suffit pas ?

Le brun sembla étudier la question puis un doux sourire se dessina sur ses lèvres.

- C'est un bon début.

Les garçons rirent et l'autre reçut son morceau de jambon.

- N'empêche, lâcha-t-il la bouche pleine, ça me manque d'entendre toutes ces conneries.

Le brun haussa les épaules. Dans leur vie d'avant, les deux amis avaient passé une grande partie de leur temps libre à râler et ça leur plaisait.

Et maintenant.. Et bien, ils continuaient. Alors qu'ils s'étaient rapprochés pour se tenir un peu plus chaud, un cri et des tintements leur fit relever la tête.

- Bordel de fils de puterie !

Face à eux, une ombre se débattait dans la nuit, crachant jurons sur jurons. Et les cloches sonnaient.

Le blond souffla avant de lancer à l'homme qui s'agitait.

- Oh, tu veux bien la fermer ?!

L'homme leur montra son majeur avant de vociférer à son tour.

- Venez pas m'aider surtout !

Il bougonna contre les fils qui s'accrochaient et se serraient toujours plus autour de sa cheville. Plus il se débattait avec eux, plus les cloches qui y étaient accrochées, tintaient.

- Putain, mais qui a eu cette idée de merde !

- Bah toi, dit tranquillement le brun en prenant une bouchée de pain. Tu disais qu'on entendrait venir les intrus, mais moi, j'entends surtout les cons.

Le ricanement de son ami s'entendit à peine tant l'autre faisait du bruit avec ses putains de cloches. Il poussa un râle de rage et de frustration tout en prenant un fil entre ses dents.

Après de longues minutes d'acharnement, ses amis décidèrent d'aller l'aider. Ils coupèrent rapidement les fils et retournèrent s'asseoir, sans se priver de quelques moqueries envers le troisième.

Celui-ci s'effondra à leur côté et s'apprêtait à se servir à manger quand le brun prit le dernier pain pour le ranger.

- Eh ! J'en ai pas eu.

- Peut-être, mais on a bouffé notre quota de nourriture pour aujourd'hui.

Le blond pouffa face au regard désespéré et humide de leur ami qui brillait prés des flammes. Il lui tapota amicalement le dos avant de soupirer :

- Une prochaine fois Gibs, une prochaine fois.

Et ce fut ainsi qu'ils partirent dormir, laissant le pauvre garçon mort de faim et plus fragile émotionnellement que jamais.

De retour chez les deux bouffons.

Cela faisait plus d'une heure que Maxence se tournait et se retournait sur son siège, grognant à chaque fois un peu plus fort. Le cuir de la voiture n'était en rien agréable et sa position lui donnait mal au dos. À côté de lui, appuyé contre la vitre, Lucas semblait plongé dans un sommeil profond, ce qui le fit pousser un soupire d'agacement.

- Lucas.

Le murmure du vent se faufilait entre les herbes hautes et les nuages. Parfois, il semblait que c'était lui qui faisait voler les étoiles dans le ciel. On les voyait si bien depuis quelque temps..

- Lucas.

Peut-être était-ce simplement parce qu'ils se trouvaient à la campagne. Après avoir passé la majorité de sa vie en ville, on avait pris l'habitude d'un ciel presque nu et le voilà, plus habillé que jamais, recouvert de paillettes et de diamants.

- Lucas ! Hurla brusquement Maxence, faisant fuir les oiseaux qui nichaient dans un arbre prés d'eux.

Il secouait vivement le pauvre garçon qui peinait à ouvrir les yeux. Celui-ci cligna plusieurs fois des paupières avant de poser un regard encore endormi et brusqué sur le châtain.

- Quoi.. ?

- J'peux savoir pourquoi c'est lui qui dort sur la banquette arrière ?

Ses paroles furent accompagnées d'un mouvement de menton vers l'arrière, où était roulé en boule et profondément endormi, Natsu.

- Il est blessé, répondit sèchement Lucas.

- Mais c'est un chien, il tient sur un seul siège.

- Est-ce que ça m'intéresse ?

- Je vais te frapper Lucas.

Le brun leva les yeux au ciel, ce qui n'échappa pas à Maxence qui l'agrippa par le col avant de le plaquer brusquement contre la porte. Sa tête heurta violemment la vitre et le fit pousser un petit couinement peu viril.

- Oh, ça ressemble presque aux gémissements que tu..

- Tais-toi, le coupa Lucas. Sil te plaît, tais toi.

Le châtain ricana et baissa sa visière sur ses yeux en essayant de trouver une position correcte pour dormir.

Seulement maintenant, Lucas ne le quittait plus des yeux. Il attendit quelques minutes sans prononcer le moindre mot, sans faire le moindre bruit. Et quand il entendit la respiration douce et régulière de Maxence, il s'approcha de lui. Ses mouvements étaient lents, légers. Le brun semblait caressait l'air avec son corps.

Ses yeux reflétaient la lumière éblouissante de la lune.

La campagne.

Son visage se rapprochait de celui endormi de son ami. Tout comme sa main qui effleurait à présent sa joue. Il détailla quelques interminables secondes ses yeux clos et ses lèvres fines, bercé par la douce mélodie de sa poitrine. C'en était presque touchant.

Il esquissa un petit sourire en approchant ses lèvres de lui. C'était à présent son cœur qu'on entendait battre avec violence contre son torse.

Les oreilles de Natsu tressaillirent.

Lucas inspira tout l'air qu'il put pour remplir ses poumons étrangement creux et quand ses lèvres ne furent qu'à quelques millimètres de son partenaire, il fit ce dont il brûlait d'envie depuis que le châtain l'avait réveillé.

Il lui hurla dans le creux de l'oreille, avec tout l'amour qu'il lui portait.

Haters ( luxenss bxb )Where stories live. Discover now