Haters ( luxenss bxb )

[ chapitre 5 ]

Suite flashback.

Sa poitrine se soulevait et s'abaissait à une vitesse folle. À chaque inspiration, le torse de Lucas effleurait celui du châtain qui le foudroyait toujours du regard. Ses doigts avaient agrippé son col et le serraient si fort que ses jointures devenaient blanches.

Lucas ne comprenait pas exactement quelle atmosphère flottait autour d'eux, un mélange de tensions contradictoires qui lui foutait le frisson. Parce que malgré les yeux assassins de Maxence et la haine qui se dégageait de son emprise, Lucas éprouvait de l'envie, il ne voulait pas que Maxence le lâche.

Et alors que Maxence approchait un peu trop son visage du sien et que son souffle s'écrasait sur ses lèvres, il sentit son cœur rater un battement. Lucas venait de s'accrocher à son t-shirt.

Il voulait sentir sa chaleur, encore. Leur corps se sentaient à présent, se collaient désespérément l'un à l'autre. Les yeux de Lucas brillaient mais Maxence n'eut pas le temps de les admirer, il les ferma et ses lèvres touchèrent les siennes.

Maxence l'embrassa d'une manière presque féroce, ce qui fit gémir presque instantanément Lucas dans leur baiser. Ses mains se glissèrent rapidement contre sa nuque alors que celles de Maxence lâchaient son col pour agripper ses hanches.

D'un geste brusque, il lui mordit la lèvre inférieure et profita de la douleur du brun pour glisser sa langue dans sa bouche. Un autre gémissement s'échappa dans leur échange. Puis des respirations saccadées, chaotiques.

Les deux garçons tentaient avec harde de rapprocher leur corps, de se sentir plus. Trop longtemps seuls et abandonnés, ils se raccrochaient à la douceur brûlante qui les prenait. Une douce brulure dont ils avaient presque oublié les sensations.

Maxence glissa rapidement ses mains sous les cuisses du plus petit puis le souleva. Son bassin appuyait contre son bassin et sa bouche dévorait sa bouche.

Il ne fallut pas longtemps aux garçons pour finir sur le lit. Maxence surplombait Lucas, qui retenait son souffle, quelques instants avant de soupirer en sentant le membre de son ennemi à travers son treillis noir.

Et à ce moment là, Lucas aurait donné sa vie pour en sentir plus.

Fin Flashback.

Lucas secoua énergiquement la tête et essaya d'ignorer les frissons qui le parcouraient.

Il jura puis suivit le couloir ternes et vide de la base.

Comment pouvez-t-il encore penser à ça ?!

Peut être la rancœur ?

Voilà, c'était exactement ça. Il en voulait à Maxence d'avoir abusé de sa faiblesse et de son sentiment d'abandon. Il lui en voulait et le détestait.

D'un geste brusque, il ouvrit la porte de sa chambre et fit même claquer le bois contre le mur. Un petit couinement effrayé le sortit de ses pensées et de sa colère. Il posa un regard désolé sur la petite chose enroulée dans ses draps puis s'en approcha.

- Coucou toi, murmura-t-il en s'asseyant au bord du lit.

Il souleva doucement le drap et un petit chien beige aux grands yeux aboya. Visiblement, la petite chose était heureuse de voir le brun malgré sa petite frayeur.

Langue sortie et haletante, la boule de poils roula jusqu'à ses cuisses. Elle lui lécha la main et y frotta sa truffe humide en secouant la queue. Lucas ne pouvait s'empêcher de sourire bêtement en caressant l'animal. Il l'adorait.

- Ne t'inquiète pas Natsu, tu pourras bientôt sortir.

Tout en disant ces mots, il attrapa une des pattes avant du chien et frôla son os avec le pouce. Un lourd soupire s'échappa d'entre ses lèvres alors que la petite bête s'était remise à couiner.

Il avait trouvé Natsu dans un terrain vague il y a quelques jours. Il avait une oreille arrachée et la patte coincée dans des barbelés. Il n'avait pas perdu une seule seconde et avait crié à Amine de stopper son scooter.

Une fois à terre, il avait accouru pour sauver l'animal, se promettant de prendre soin de lui.

Grâce à lui, Natsu se remettait de ses blessures. Le garçon comme l'animal s'était rapidement attaché et se vouait déjà un amour inconditionnel qui faisait rire certains de ses amis, même s'ils comprenaient.

Lucas prit le bandage et le déroula. Natsu le regardait faire, sagement assis à ses cotés.

L'humain savait que maintenant, il n'était plus seul. Qu'aucun des deux ne l'était. Il ne retomberait plus aussi facilement dans les bras d'un garçon à l'odeur un peu trop attirante et aux iris dilatées. Il ne retomberait plus aussi bêtement dans les bras de Maxence.

Du moins, il l'espérait de tout son être.

*

Ce soir, le QG était calme. Tous étaient sortis et Lucas déambulait dans les couloirs vides. Cet étrange silence l'oppressait et lui rappelait les interminables secondes passées seul dans une chambre assiégée par les haters.

Heureusement, de petits bruits de pas et un halètement constant le rassuraient. Natsu le suivait partout, la langue dehors et un semblant de sourire dans les yeux.

Lucas s'arrêta dans la pièce principale et s'assit sur le canapé. Le bâtiment n'était meublé que du strict nécessaire et très peu décoré, ce qui accentuait le sentiment de solitude qui étreignait le cœur du garçon.

Alors que Natsu tentait de grimper sur le sofa et que Lucas se baissait pour l'aider, il remarqua que la radio de Sofyan était allumée. Il fronça les sourcils, s'apprêtant à l'éteindre quand un grésillement le fit sursauter. Il secoua la tête pour reprendre ses esprits et s'approcha de l'appareil.

Au début, il n'osa pas le toucher, de peur de tout dérégler et de subir la colère de son ami. Seulement, un second grésillement, plus distinct cette fois, le fit changer d'avis. Une soudaine peur le prit à la gorge. Il n'aurait su dire pourquoi, mais il avait un mauvais pressentiment. Il tourna un petit émetteur et la fréquence changea, les grésillements devinrent plus forts. Et bientôt, Lucas perçut une voix, aussi claire qu'inquiétante.

- Le groupe de Seb n'est pas loin d'la ville. Ils s'amusent, on attaque.