Les enragés

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Ma respiration était saccadée, je pressais le pas pour rejoindre la cour d'entrainement. Gladys devant moi était toute rouge à cause du stress. Je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne comprenais pas pourquoi c'est deux-là se battaient.

Arrivée dehors, j'apercevais tout d'abord Eléonore complètement affolée de n'avoir aucune possibilité d'intervenir. Au centre, Henry munie de son épée, frappé Charles qui l'esquivait habilement. Je descendais les marches rapidement pour m'approcher de ce spectacle violent. Le soleil illuminait la scène de duel. J'avais l'impression de voir deux lions se disputer pour un morceau de viande.

Aucun des deux ne rigolait, chaque coup était de plus en plus violent.

« Henry ! Dis-je instinctivement. »

Charles profita que celui-ci tourne la tête dans ma direction pour le frapper dans le ventre. Sa victime, le souffle coupé, répliqua en lui donnant un coup de pommeau dans la mâchoire. Henry se stoppa, regardant son adversaire rire malgré le coup brutal qu'il venait de se prendre en plein visage.

« Enfin tu te réveilles, s'exclama le ténébreux en crachant du sang sur le sol.

- Pourquoi faut-il que tu pousses les gens à bout ? » Hurla Henry.

Le brun sourit puis il courra sur son concurrent. Les claquements d'épée retentissaient. Personne autour n'osait interrompre ce carnage incompréhensible.

J'étais énervé de les voir agir aussi stupidement et de gâcher une amitié. Il fallait que je réagisse.

« Arrêtez ! Criai-je en m'approchant du combat.

- Tais-toi cela ne te concerne pas ! Me répondit sévèrement Charles entre deux coups d'épées.

- Ne lui parle pas de la sorte ! » S'énerva Henry en lui entaillant le bras.

Charles le membre ensanglanté, me jeta un regard étrange puis il ajouta :

« Que t'arrive-t-il ? Une nuit avec la tête entre ses cuisses et elle est maintenant ta possession ? »

Le beau blond à l'écoute de ces paroles devenu fou, il assena de furieux coup pour le faire taire.

Une plaie sur la joue, une égratignure sur la main, une plaie dans le dos, je voyais s'accumuler les traumatismes sur ces corps vaillants. Je ne savais que faire d'autre que de regarder, je voulais réagir, stopper ce combat. J'attrapais une épée d'entrainement en bois au sol.

Soudainement, Henry trébucha en arrière par erreur, sa cheville se brisa. Charles dans son élan était prêt à frapper l'individu en pleine tête. Par réflexe, je me mettais en travers des deux hommes, l'arme à la main.

Le bois de mon arme factice éclata sous la lame de Charles, me propulsant en même temps sur le sol poussiéreux. L'assaillant, me regardait étonné de mon intervention. Je me relevais difficilement, et je tendais mon arme brisée dans sa direction.

Derrière moi, Henry plein de courage me suppliait de me pousser. Il essayait de se relever malgré sa cheville détruite par la chute.

« Que vas-tu faire avec ton bâton ? »

Les gens autour nous regardaient, surpris du retournement de situation qui avait eu lieu en quelques minutes.

« Je vais t'empêcher de faire la plus grande erreur de ta vie ! » Lui répondis-je sûr de moi.

- Tu protèges ton amant ? Mais tu devrais t'écarter, c'est lui qui a voulu ce duel !

- Quand bien même il serait mon amant ! En quoi cela te concerne-t-il ? M'énervais-je. Pourquoi tant de haine, tant de méchanceté Charles ? »

Le miroir d'un autre mondeWhere stories live. Discover now