Du sang et du sable

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Mon cœur battait à toute vitesse, des perles de sueurs coulaient lentement de mon front.

Des regards choqués et accusateurs me transperçaient de toute part, accentuant mon malaise intérieur.

Je ne savais pas comment réagir, je fixais le sombre chevalier dans un silence de mort.

Que me veut-il ? Il m'a reconnue, je suis fichue.

Le grand chevalier, remonta la visière de son heaume, laissant apparaitre une belle bouche bien dessinée, un grand nez fin et des yeux ténébreux.

Son regard me transperçait, comme deux couteaux, un sourire vicieux s'affichait sur son visage.

- M'en voilà totalement déconcerté, cria-t-il hautainement.
- Votre corps chétif m'a trompé, je pensais que vous étiez une femme, mais vous n'êtes qu'un faible petit homme, dit-il dédaigneusement.

La foule se mit à rire joyeusement, se moquant de la situation.

J'étais embarrassée, choquée, énervée. Dans ma conscience, se bousculaient des sentiments opposés.

D'une part, j'avais envie de me précipiter de la balustrade pour sauter à son coup de rage, mais de l'autre je voulais fuir à toutes jambes pour me cacher, de tristesse, dans un trou.

Mon esprit bouillonnait mais mon corps restait de marbre.

Le démoniaque Charles changea de cible et s'adressa à Eléonore :
- Seule une femme telle que vous, mérite ce présent, avoua-t-il en lui tendant la rose blanche.

Eléonore me regardait, elle hésitait puis elle déclara tout haut :
- C'est toujours le plus idiot des deux qui s'en prend à l'autre, je ne peux admettre les actes d'un imbécile, je refuse cette rose, puis elle se colla à moi.

Le public était déconcerté et le chevalier, offensé par les paroles de la belle demoiselle, envoya avec violence la rose dans la foule et remonta sur son étalon.

Sur ce coup-là, j'étais heureuse qu'Eléonore s'occupe de mes affaires, elle m'avait sauvé la mise.

Je n'oublierai jamais ce qu'il m'a fait. Il ne me connaît pas, mais je me vengerai, me promettais-je.

Le son des trompettes annoncèrent le début du tournoi.
La première compétition consistait à des affrontements au corps-à-corps.

Je ne mettais pas doutée une seule seconde, de la violence de cette épreuve. Chaque coup d'épée sur les armures brillantes, me glaçaient le sang. Les blessures étaient nombreuses, pour les moins Habiles. Certains tombaient comme des mouches sous les coups violents de leurs assaillants. D'autres blessés mortellement, étaient transportés d'urgence dans une petite tente à l'extérieur de l'arène.

Je ne comprenais pas comment on pouvait trouver attrayant ce spectacle qui montrait la cruauté des hommes. Je retenais la rage qui montait en moi. Je détournais le regard cherchant une vue différente pour m'apaiser.

Après trois heures de massacre, le clou du spectacle arriva.

Mon nouveau pire ennemi entra en scène, toujours vêtu de son armure et de son arrogance.

Je le déteste, lui et son assurance

Son adversaire entrait lui aussi dans l'arène, il était totalement sont l'opposé, mince dans son armure argenté claire. Il avait l'air peu sûr de lui, déambulant maladroitement sous le poids de sa cuirasse. J'avais une affection soudaine pour ce jeune homme, qui me ressemblait sur certains points, lui aussi avait l'air perdu dans toute cette effervescence.

Faite qu'il gagne ! Priais-je

Le démon se précipita sur le jeune homme surpris, il lui assena un coup brutal sur le torse qui le propulsa en arrière, l'étourdissant.

Aller, réveilles-toi.

Charles en profita pour lui donner un coup supplémentaire au niveau de la tête, faisant tomber à terre l'innocent.

Bon sang, défends-toi. Pensais-je, stressée pour le destin du jeune homme.

Fidèle à lui-même, Sir Egagne se pavanait dans l'arène pour se faire acclamer par la foule, jugeant qu'il avait déjà gagné la compétition. Il alla ensuite vers le pauvre garçon pour finir le travail. Mais à la surprise générale, le jeune homme contra l'attaque avec son épée, coupant par la même occasion le bras de l'arrogant.

Le chevalier noir énervé par la blessure infligée par son adversaire, le frappa furieusement au cou, faisant dévoiler son visage angélique, bordé de belles boucles blondes.

Mon Dieu ! Il n'a plus aucune chance sans casque. J'étais angoissé, je ne pouvais me résigner à voir ce beau jeune homme mourir devant mes yeux.

Sur son visage, du sang coulait de la balafre que lui infligeait son cruel adversaire.

- Quelle montre ! N'a-t-il aucune pitié ?

Seule Eléonore qui me dévisagea intensément, avait entendu mes propos.

- Jamais je ne laisserai vivant un homme qui m'a blessé, cria Sir Edagne en se positionnant pour enfoncer son épée dans le cou frêle du jeune homme.

- Mais il ne peut pas faire ça, c'est totalement immoral, dis-je affolée.

- Immoral oui, mais pas contre les règles, me répondit, un homme à côté de moi.

Je ne peux pas, je ne me le pardonnerai pas.

L'épée s'éleva au-dessus de l'homme à terre, puis elle s'immobilisa, laissant le suspense envahir les spectateurs.

Le soleil était à son zénith, illuminant cette horrible scène.

Je me levais de mon siège, le cœur rempli de fureur.

- STOOOP ! Si tu enfonces ton épée dans sa chair, je jure, de te tuer de mes propres mains, Sir Edagne, criais-je pleine de colère contre cet homme cruel et sans cœur.


****

Un vent de violence souffle sur ce nouveau chapitre...

La pauvre Pennie commence à se rendre compte de la dangerosité de l'époque.

J'espère que cette nouvelle partie beaucoup plus sombre que la précèdente vous plaira.

N'hésitez pas à donner vos avis et de voter !

*+* Bisous pailletés*+*

Le miroir d'un autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant