Le miroir d'un autre monde

Confessions

Une odeur sèche, boisée et piquante me chatouillait les narines. Mes yeux s'ouvraient sur un nuage odorant qui m'engloutissait entièrement.

J'étais dans ce qui semblais être mon lit, mes bras et mes jambes étaient attachés, m'empêchant de me lever.
La dispersion du brouillard, me permettait de voir les nombreux rameaux de différentes plantes dégageant de la fumée.

Du millepertuis, de la sauge, de la menthe et du laurier pendu au baldaquin m'encerclaient comme des talismans de protection.

Je ne me rappelais de rien. Des brides de souvenirs resurgissaient, puis disparaissaient dans un insupportable mal de tête. Après ma fuite, que c'était-il passé ?

Une présence familière s'approcha de mon chevet avec hésitation. Oréna me fixait silencieusement, deux énormes ecchymoses rouges entouraient son cou. C'était moi ? Je l'avais blessé, comment aurais-je pu ?

« Comment ? » Dis-je en essayant de me lever brusquement vers elle.

Elle recula.

« Vois-tu la lumière du soleil ? Me questionna-elle sérieusement.

- Oui je vois les rayons de lumières qui traversent l'épaisse fumée pour éclairer ton visage inquiet.

- Ressens-tu quelque chose d'étranger en toi ?

- Non rien que moi. »

Je la voyais douter par crainte, par peur.

« Détache moi, explique moi tout. Ton angoisse me terrifie. »

Elle déliât avec précaution mes membres engourdis. Mon corps était lourd comme sortit d'un sommeil éternel.

- Cela fait déjà plusieurs jours que tu dors. Je ne savais pas si tu allais redevenir toi même.
Les plantes que j'ai disposé autour de toi on permit de te purifier et d'éloigner les mauvais esprits.

- Est-ce vraiment moi qui t'ai blessée ?

- Oui, murmurât-elle. Mais tu n'y es pour rien.

-Mais pourtant c'est bien mes mains qui t'ont fait ça, je suis tellement désolée, je ne comprends rien, je suis perdue. M'affolai-je.

Elle s'allongea près de moi.

- Je ne t'en veux pas. Tu as été abusé par un esprit torturé. Les Adramors sont des créatures vicieuses et tourmentées qui peuvent corrompre le plus pure des êtres vivants. Tu as énormément de chance que Myrel et moi t'ayons libéré à temps.

- Sais-tu qui nous a poursuivi dans la forêt ?

- Moins tu en sauras, plus tu seras en sécurité, insistât-elle.

- Es-tu une sorcière ?

- Oui on peut dire cela, je suis une Wiccan nous prônons un culte envers la nature, les êtres vivants et toute les interactions bienveillantes. Toutes les deux nous ne descendons pas de la même lignée.

- Je sais ! Je suis une sorcière de l'ombre, j'étrangle mes amies, la nature elle-même veux me détruire, je suis le mal et la cruauté en personne. Ironisais-je, totalement désespérée dans ses bras.

- Tu as tort, nos origines ne définissent pas qui nous sommes, seulement nos actes. Ton cœur est bon je peux le sentir ! Tu es forte ! Me rassurât-elle.

- Protège-moi, je ne veux pas devenir une sorcière de l'ombre !

- Je te guiderai pour t'aider à retourner dans ton monde. Je te le promets ! S'exclama-t-elle en m'enlaçant.